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 Le Véritable Visage de la Lumière...

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MessageSujet: Re: Le Véritable Visage de la Lumière...   Le Véritable Visage de la Lumière... - Page 5 Icon_minitimeMer 4 Juin - 4:24

Hum, cette partie me laisse songeuse.^^ La suite!! Razz
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MessageSujet: Re: Le Véritable Visage de la Lumière...   Le Véritable Visage de la Lumière... - Page 5 Icon_minitimeVen 6 Juin - 20:49

Héhé! Elle te laisse songeuse? C'est à dire?

Mais moi cette façon de se mettre dans le forum ça commence à me bouler!!
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MessageSujet: Re: Le Véritable Visage de la Lumière...   Le Véritable Visage de la Lumière... - Page 5 Icon_minitimeSam 7 Juin - 4:57

Ben, je ne sais pas trop comment l'expliquer..c'est juste, ça me laisse un sentiment songeur!^^
Pour ce qui est des nouveaux paragraphes..j'aime bien, je trouve que c'est plus sympa à lire comme ça au lieu d'un énorme paragraphe ou je me trompe souvent de ligne!
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MessageSujet: Re: Le Véritable Visage de la Lumière...   Le Véritable Visage de la Lumière... - Page 5 Icon_minitimeSam 7 Juin - 12:05

Bah ouais, mais c'est pas voulu en fait mdr.
Si c'était moi qui choisissais cette disposition, à la rigueur, j'men prendrais qu'à moi même si j'aime pas. Sauf que là, c'est le forum... on dirait que le texte est immense ^^'.
Enfin je posterai la suite bientôt, mais je tiens ecore à avertir qu'elle risque de changer. En fait, le Tome2 risque de changer intégralement, donc je diffuserai jusqu'à l'épisode 7, comme convenu, mais je pourrais le "reposter" plus tard car je risque de tout changer en insérant des évènements capitaux...
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MessageSujet: Re: Le Véritable Visage de la Lumière...   Le Véritable Visage de la Lumière... - Page 5 Icon_minitimeLun 7 Juil - 17:47


Voilà la bande d'annonce du livre... bon ok, c'est pas top, mais j'aurai bien aimé votre avis...

Mici Wink.


Dernière édition par Empereur le Mar 8 Juil - 12:31, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Le Véritable Visage de la Lumière...   Le Véritable Visage de la Lumière... - Page 5 Icon_minitimeMar 8 Juil - 0:45

J'aurais bien aimé commenter, mais elle ne fonctionne pas pour moi..dommage! Neutral
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MessageSujet: Re: Le Véritable Visage de la Lumière...   Le Véritable Visage de la Lumière... - Page 5 Icon_minitimeMar 8 Juil - 12:33

Arf je suis désolé. Rassure toi, ça ne venait pas de chez toi. C'est qu'entre temps je l'ai rechangé et je l'ai repostée sur Youtube en virant l'ancienne. Donc forcément, c'était plus la même adresse (elle n'existait plsu xD).
Donc voilà, là ce sera la vraie bande d'annonce avec les vrais musiques... Aucune musique illégale, toute avec les droits qu'il me faut Wink.
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MessageSujet: Re: Le Véritable Visage de la Lumière...   Le Véritable Visage de la Lumière... - Page 5 Icon_minitimeMar 8 Juil - 23:12

Waouh, elle est plutôt bien!! Ça fait très: Pro!^^ J'aime beaucoup en tout cas, elle donne bien envie de lire ton histoire..! Smile
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MessageSujet: Re: Le Véritable Visage de la Lumière...   Le Véritable Visage de la Lumière... - Page 5 Icon_minitimeMer 9 Juil - 13:11

Merki beaucoup =)!
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MessageSujet: Re: Le Véritable Visage de la Lumière...   Le Véritable Visage de la Lumière... - Page 5 Icon_minitimeLun 28 Juil - 17:42

J'ai décidé de tout recommencer le Tome 2 ! En même temps, j'avais prévenu... =P!
Bref!
Donc
oubliez tout ce que vous avez lu depuis l'épisode 1 du Tome 2 ^^'. On
repart de 0... C'est sensé être plus attirant, plus facile à lire, plus
"prenant"... du moins, j'attends vos réactions Wink. Alors, je vous souhaite une agréable lecture...


Episode 1


Les tubes à essaies bouillonnaient d’un liquide rougeâtre, sur les commodes. Des feuilles volantes jonchaient les bureaux gris. Les dossiers étaient marqués du globe terrestre, le signe de Terrae. La pièce était sombre. Aucune fenêtre ne décorait les murs, fraichement repeints. L’accident, six mois plus tôt, avait été dissimulé aux regards des scientifiques. Le gouvernement ne voulait pas qu’on se souvienne de cet échec. Les médias, pour une fois, se taisaient. Une banderole pendait au-dessus de la porte. Elle glorifiait Mirelly. Elle amenait la haine sur l’Empire. C’était une sorte de prière. La République se détachait de ses assaillants, elle sortait de sa dépendance. Les marchés avaient été rompus. Les fleurs ne partaient plus de ce monde. Les conduites de Promotus avaient été saccagées. Une autre huile avait été adoptée, beaucoup moins efficace. Sur Terrae, le mot « Polégardie » était banni, tout comme « agent ». Désormais, on parlait de « l’autre monde » et de « barbare ».
Le laboratoire s’éclaira. Après vérification digitale, la porte blindée s’ouvrit. Le professeur Arold, promu depuis quelques mois au rang de la direction du département génétique de l’OMRIPT, jeta un nouveau dossier sur la pile d’anciens. Une barbe grise garnissait son menton. Son regard exténué défila sur les pipettes vides. Son moral était au plus bas. Deux autres hommes en blouses blanches entrèrent à leur tour.
« Toujours plus de résultats, soupira Arold.
-Le cobaye ne tiendra pas le coup monsieur, intervint l’un des deux hommes
-C’est le cadet de mes soucis, docteur Lincoln, répliqua le professeur. Je pense plutôt à la colère du Président Suprême. Il ne nous donne plus beaucoup de temps.
-Il devrait savoir que ce genre de recherche prend plusieurs années…
-Il ne nous laisse plus que trois mois, rit amèrement Arold. Dépassé ce délais, il nous vire, et je ne donne pas cher de nos vies. De telles expériences demandent la plus grande discrétion.
-Mettons-nous au travail tout de suite alors, professeur, interrompit l’autre scientifique, en retrait. Nous devons procéder à un nouveau test.
-Oui je sais, souffla Arold. L’OMRIPT est pressée.
Barbossa est un militaire, pas un scientifique. Il applique les ordres, pas la logique. Il n’hésitera pas à obéir au Président… »
Le vieil homme gratta son crâne dégarni. Il se pencha et ouvrit un tiroir de son bureau. Il saisit une seringue. Il se tourna vers un ballon de liquide écarlate. Il plongea la seringue, et la retira, chargée. Il la fourra ensuite dans sa poche. Les deux autres médecins l’attendaient. Lincoln secouait la tête. Jamais il ne se serait imaginé se retrouver dans une telle situation. Il demeurait coincé, jusqu’à la fin des recherches. Ses propres collègues le croyaient disparu. Soudain, une puce grésilla sur le
sous-main du professeur Arold. Lincoln l’attrapa et la colla dans son oreille. Il décrocha en rentrant mentalement les codes d’accès. Il patienta quelques secondes. La voix s’écoula dans son cerveau. Finalement, il raccrocha vivement. Les deux autres lui jetèrent un regard interrogateur.
« Barbossa veut assister au test. Il va débarquer dans cinq ou dix minutes.
-Il ne manquait plus que ça, marmonna Arold en refermant le récipient.
-Au moins, il verra par lui-même, glissa le troisième
-C’est bien ce qui me fait peur, lâcha Lincoln, songeur. »
Les trois hommes soupirèrent. Lincoln tendit la puce au professeur. Celui-ci la saisit et la lança sur un fauteuil usé. La puce était un excellent moyen d’être suivi par le gouvernement. Il s’ébouriffa quelques minutes ses cheveux blancs afin de l’accorder de la réflexion nécessaire sur ce qu’il allait réaliser. Finalement, il éteignit les lumières et sortit. Les deux autres lui emboitèrent le pas. Ils marchaient à leur perte, ils le savaient, mais s’ils attendaient, elle viendrait vers eux d’elle-même.


Lincoln dévala les marches en colimaçon qui menait encore un peu plus profondément dans les sous-sols de l’OMRIPT. Deux officiers gardaient une porte électrique, en bas. Ils le saluèrent, mais ne lui ouvrirent pas immédiatement. L’un d’entre eux s’approcha et procéda à une fouille au corps. L’autre vérifia les codes cryptés de la carte magnétique que leur avait tendue le docteur. Il la lui rendit. Le second garde hocha de la tête et le premier désactiva le courant dans la porte. Lincoln les remercia, par un sourire forcé, et il poussa lui-même le battant métallique. Il avait toujours peur qu’un dysfonctionnement ne l’électrocute à cet instant. La sécurité n’était pas l’intérêt de ce centre génétique. La porte se ferma dans son dos, en résonnant entre les voutes du local à cellules. Jadis, une seule était utilisée, celle de l’agent emprisonné lorsque le Président Suprême n’était que le simple directeur de l’OMRIPT. A présent, une seule était vide. Les dix-neuf autres contenaient des malades incurables, des blessés lors de la catastrophe en section européenne Nord, six mois auparavant, ou des opposants à la grandiose République Terrae. Des gémissements lui parvinrent. Des sanglots roulaient sur les murs. La gorge du docteur se noua. Brusquement, un détenu frappa sa cloison et hurla de rage. Lincoln sursauta et s’écarta vivement. Il posa une main sur son cœur qui tambourinait dans sa poitrine. Au fond, le geôlier, assis sur une chaise, une tasse de café à la main, ricana.
« Faut pas bondir comme ça, docteur ! Il a une p’tite crise, mais ça lui pass’ra, j’en doute pas. Ils font toujours ça.
-Je sais, j’ai été surpris, haleta le scientifique, encore sous le choc. Je viens chercher le 13. Faites-vite.
-Bien, docteur, obéit le geôlier, docile.
-Veillez aussi à ce qu’il ne soit pas trop excité. Aujourd’hui, le patron descend. Nous nous protégeons de tout risque d’incident… »
Le geôlier releva un sourcil. Il se passa la main sur son menton mal rasé et rota. Il réajusta son uniforme gris, la couleur de l’OMRIPT, et tira sur un bouton doré décousu.
« Barbossa nous rend une petite visite ?
-Oui. Il va faire un rapport. Alors dépêchez-vous !, pressa Lincoln, impatient. »
Le geôlier hocha la tête de haut en bas. Il fouilla dans l’une de ses poches et brandit une carte magnétique. Il se dirigea vers la
cellule numéro 13 et l’inséra dans une fente, sous le clavier tactile. Il composa son code secret et le cachot se déverrouilla. Lincoln examina sa montre. Barbossa devait être arrivé à cette heure-ci.
« Allez debout toi ! Tu fais que dormir, vociféra le geôlier. Allez plus vite que ça ! Debout j’ai dit ! Remue-toi sale purée (<= censure du forum)!
-C’est bon je m’en occupe, l’interrompit le docteur.
-Comme vous voudrez, doc’ !, approuva le geôlier.
Mais faites gaffe, ils sont pas commodes vos cobayes en ce moment. »
L’officier inclina la tête et botta d’un coup de pied le corps meurtri, roulé au sol. Lincoln le remercia pour son aide puis il se pencha sur le prisonnier. Il le secoua doucement, sans aucune réaction. Il renouvela, mais le cobaye ne bougea pas. Lincoln s’inquiéta. S’il était mort, Arold et son équipe pouvaient plier bagages. Le docteur chercha son stéthoscope autour de son cou. Il mit un genou à terre et retourna le détenu. Il avait le visage livide, les paupières closes et de la bave coulait sur le coin de ses lèvres. Il n’était recouvert que d’une légère tunique en tissu très fin. Et la cellule était glacée. Lincoln l’ausculta et posa deux doigts sur le cou. Il ne perçut aucun rythme cardiaque. Alarmé, il ajusta son stéthoscope sur ses oreilles et dégrafa la tunique. La poitrine était pourtant encore assez chaude. Il se pencha encore un peu plus et écouta. Brusquement, le prisonnier lui souleva la tête, l’obligeant à dévoiler son cou. Il le lui empoigna sauvagement. Tombant à la renverse, Lincoln se débattit en frappant de ses jambes. Il lui manquait de l’air. Sa langue pendait. Un gout amer se répandit dans sa bouche. Il ne pouvait plus déglutir. Il se sentit tout à coup partir. Un brouillard épais stagnait devant ses yeux. Soudain, il fut tiré par une puissante poigne et ses poumons se remplir d’oxygène. Toussant, Lincoln se releva. La tête lui tournait. Il s’appuya contre le mur et se palpa la gorge.
« J’vous avais prévenu, doc’, gronda le geôlier. On peut pas leur faire confiance. Si j’avais pas été là…
-Merci bien, souffla Lincoln, livide. Bon, il faut que je l’emmène…
-Allez-y, doc’. J’lui ai collé une ration d’anesthésiants, expliqua l’officier. J’crois qu’il va être KO pendant un p’tit moment. Remarquez, c’est bien c’que vous vouliez non ?
-Oui. Bon. Encore merci. Je vais faire attention cette fois-ci. »
Lincoln souleva le corps du prisonnier. Il était relativement léger. L’OMRIPT ne faisait pas d’énormes frais de nourritures. Il referma sa tunique. Le détenu marmonna quelques jurons, inaudibles. Remerciant une dernière fois le geôlier, le docteur traina le corps du détenu. Il s’efforça d’ignorer les insultes des autres cobayes, réveillés par l’incident. Et il grimpa, chancelant, les escaliers remontant au laboratoire.


[...]


Dernière édition par Empereur le Lun 28 Juil - 17:55, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le Véritable Visage de la Lumière...   Le Véritable Visage de la Lumière... - Page 5 Icon_minitimeLun 28 Juil - 17:54

[...]


Barbossa sirotait une tisane, assis sur une chaise à roulettes de la salle à expériences. Les plus civilisés l’appelaient la salle de tortures. Quatre officiers de l’OMRIPT montaient la garde. Le professeur Arold jetait à plusieurs reprises un regard sur sa montre. Puis, il examinait le colonel et lui souriait vaguement en répétant :
« Ne vous inquiétez pas, il va arriver. Ce n’est plus qu’une question de minutes… »
Barbossa acquiesçait. Mais les scientifiques lisaient l’agacement sur son visage. En attendant, ils avaient préparé la chaise du cobaye. La table des ingrédients avait été avancée. Tout était prêt. Lorsqu’Arold se pencha vers son collègue pour lui suggérer d’aller à la rencontre de Lincoln, celui-ci ouvrit la porte en grand. Il portait le cobaye, comateux, et il suait abondamment. Arold le pressa à l’installer sur la chaise. Multipliant les gestes rapides, ils l’harnachèrent, des pieds à la tête et ils déchirèrent sa tunique. Le détenu était à présent nu, au milieu du laboratoire. Lincoln ne put réprimer une grimace en voyant la maigreur du torse. Le cobaye avait été rasé. Seul son crâne où se bataillaient quelques cheveux orangés prouvait ses origines rousses. Barbossa se leva. Il avait l’air d’apprécier cette séance. Arold se revigora.
« Monsieur, nous allons maintenant procéder à la première inoculation. Je vous conseille de reculer un peu si vous…
-Ne perdez pas votre temps avec moi, le coupa le colonel, les yeux avides d’impatience. Continuez ! Faites comme si je n’étais pas là. »
Arold se rétracta et approuva. Il se dirigea vers la table et mélangea le contenu de deux petites bouteilles. Il remplit une première seringue et s’approcha du cobaye. Il lança un regard sur ses deux collègues et hocha la tête. Aussitôt, ils maintinrent le détenu pendant que le professeur planta l’aiguille dans le bras tendu sur un accoudoir de la chaise. Le cobaye hurla brutalement, faisant sursauter les officiers en faction. Il se débattit. Les lanières de cuir rentraient dans sa peau. Barbossa s’écarta, légèrement effrayé. Puis, le prisonnier s’essouffla et il baissa mollement la tête. Les deux scientifiques lâchèrent leur étreinte et reculèrent précautionneusement de quelques pas.
« Aucun résultat, trancha le professeur.
-C’est ce que nous allons voir, fulmina Barbossa »
Il s’approcha du détenu et brandit une canne cuivrée. Il le frappa. Le prisonnier gémit et se convulsa, mais rien ne se produisit. Barbossa retenta. Le métal claqua contre les cuisses nues. Néanmoins, le détenu se contenta de blêmir et de retomber dans son état aphasique. Le colonel se tourna alors vers le professeur et vociféra :
« Il ne se défend même pas ! Votre produit est minable, professeur.
-Nous n’en sommes qu’au début, monsieur, s’excusa Arold
-Ah bon ?, releva le directeur de l’OMRIPT. Je croyais que le Président Suprême ne vous laissait plus que quelques mois. Grouillez-vous Arold, ce n’est juste qu’un conseil.
-Bien, monsieur, répondit le professeur tétanisé.
-Procédez à un nouveau test ! J’ai entendu parler de celui à base du sang de l’enfant…
-Je suis désolé, monsieur, mais nous n’avons pas terminé les analyses. Il n’est qu’en état de prototype. Ce pourrait être mauvais pour le cobaye de…
-S’il meurt, je vous en trouverais un autre, rétorqua le colonel courroucé. Allez-y, montrez-moi ! »
Le professeur lança un regard paniqué à ses assistants. Il mit la main dans la poche de sa blouse et murmura, d’une voix faible :
« Je crois qu’il n’est pas encore prêt, monsieur. Je ne l’ai pas emmené avec moi…
-Fouillez pourtant votre poche gauche, professeur, répliqua Barbossa d’un ton las. Eh oui, rien ne m’échappe dans mon organisation, rajouta t-il lorsqu’Arold sortit, résigné, la seringue de liquide écarlate. »
Le colonel indiqua, d’un signe de la tête, de procéder à l’inoculation. Arold s’exécuta, à contrecœur. Lincoln et son collègue agrippèrent le détenu et le plaquèrent contre le dossier. Il gisait sans défense, nu, presque inconscient. Lincoln détestait sa besogne. Il était contraint. L’OMRIPT était capable de tout. Le professeur dégagea la poitrine du cobaye, l’humidifiant d’alcool. Il aurait préféré réaliser ce test, seul. Avec Barbossa, il avait un boulet au pied et dans son cerveau. Le stress le paralysait entièrement. Il se pencha à l’oreille de sa pauvre victime et lui chuchota :
« Allez, Dèvid, juste encore un petit effort. Juste un. Après, c’est fini. »
Le détenu trembla mais il ne bougea pas. Inspirant profondément, le scientifique planta d’un mouvement brusque la seringue dans le cœur du cobaye. Il se retira immédiatement. Aux premiers abords, Dèvid ne s’agita pas plus que la première fois. Puis, peu à peu, une sorte d’aura sembla se former autour de sa tête baissée. Barbossa recula. L’accident de l’an passé hantait encore ses nuits. L’éclat diminua peu à peu, s’évaporant dans le laboratoire. Le directeur claqua des doigts et ordonna à l’un de ses officiers d’exciter le détenu. Le soldat devint pâle et frémit.
« Qu’attendez-vous, sergent ?, invectiva le colonel. »
L’officier hoqueta et il s’avança. Il avait le tournis. Comme il aurait aimé avoir été absent à l’appel, le matin ! Il saisit la canne que son supérieur lui tendit et il piqua mollement le cobaye. Celui-ci tressaillit mais ne s’agita pas. Soulagé, l’officier recula de quelques pas lorsque Barbossa l’interrompit.
« C’est quoi ce coup de mauviette, sergent ? Faites-moi le plaisir de recommencer, en mieux. Exécution ! »
Le soldat acquiesça, paniqué. Il marcha alors lentement vers le corps nu, replié. Il arma son bras. Durant le laps de temps qui lui était accordé avant de frapper, il pria. Il demanda de l’aide à tous les saints, à tous les anges et à tous les dieux. Puis, son coup partit, plus violemment. L’opposition riposta tout aussi rapidement. Un éclair de Lumière propulsa le militaire contre une vitrine de fioles chimiques. Il n’eut pas le temps de dire adieux aux membres, surpris, de la pièce que déjà il mourrait. Barbossa ne se préoccupa qu’à peine de son homme. Il ramassa sa canne et s’approcha du professeur. Il lui donna une tape dans le dos et sourit :
« Eh bien, professeur, je crois que le Président Suprême sera content. Continuez en ce sens, la République vous sera reconnaissante. Vous avez carte blanche. Prenez autant de cobayes que vous voudrez, mais conservez-moi celui-là. J’ai des projets pour lui…
-Bien, monsieur, remercia Arold »
Lincoln examinait le corps du soldat mort. Des bouts de verres s’étaient plantés dans sa nuque. Cette simple constatation avait été fatale. Barbossa contourna la chaise et ordonna aux trois autres officiers de le suivre. Il s’arrêta néanmoins et revint sur ses pas, se plantant devant Dèvid. Il émit un rictus et cracha sur le torse haletant du détenu.
« A nous deux, sale Lumière ! Montre-nous ta force pour que l’on reconnaisse tes faiblesses. »
Il claqua de la langue et redressa ses médailles sur sa poitrine. A présent, l’Empire n’était plus le seul gardien de la Lumière…


A suivre...
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MessageSujet: Re: Le Véritable Visage de la Lumière...   Le Véritable Visage de la Lumière... - Page 5 Icon_minitimeJeu 31 Juil - 22:24

Eh bien, je commençais à déséspérer de savoir qu'est-ce qui allait se passer avec ton histoire..!^^'J'avoue que je n'étais plus vraiment 'dedans' et qu'il faudrait que je relise certains passages, mais je dois dire que ce premier épisode me plait bien, même que je le trouve meilleur que l'autre!(Ben, du tome 2 là^^')Enfin, j'ai hate de voir comment tout ça va évoluer! Smile
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MessageSujet: Re: Le Véritable Visage de la Lumière...   Le Véritable Visage de la Lumière... - Page 5 Icon_minitimeVen 1 Aoû - 21:57

Ouais, l'univers change. Il fait peut être un peu plus angoissant, je sais pas... J'ai vraiment tout changé, les autres épisodes ne me plaisaient pas du tout. Celui-là, j'espère qu'il montrera mieux ce que j'voulais absolument diffuser: la complicité de Marc avec certains personnages. Tu me diras si ça fonctionne ou pas ^^'. Allez, bonne lecture (au fait, tu sais pas ce que devient Aléanore?).
_________________________________________________________



Episode 2



La salle résonna lorsque Marc posa son bol de café sur la longue table cirée. Eva leva les yeux. Elle s’affairait aux fourneaux. Elle chantonnait discrètement en retournant les morceaux de viande qui mijotaient entre les carottes soigneusement épluchées. Parfois, elle goutait la sauce brûlante en avançant prudemment sa cuillère en bois près de sa langue. Longuement, elle savourait, exerçant toute l’efficacité de ses papilles gustatives puis elle rajoutait une pincée de sel ou de poivre, selon les résultats de sa dégustation. Sur son plan de travail, elle avait découpé de l’ail. Le couteau reposait à côté. L’ail ne lui procurait aucune larme. La cuisine était son domaine, son royaume, son empire. Elle connaissait la moindre de ses vertus, comme le meilleur général situait le moindre de ses soldats. Le sucré et le salé n’avaient aucun secret, pas plus que les agents envers l’Empereur. Des fines herbes pendaient dans des récipients au-dessus de ses casseroles. Voyant qu’il avait terminé, elle tourna une dernière fois sa préparation et s’approcha de l’enfant. Ses talons claquaient sur le sol nu, en pierre brute. Elle examina le verre vide de jus d’orange, les miettes du pain de mie et les quelques gouttes de café, et souffla.
« Tu manges trop vite…
-Le maître n’aime pas quand je suis en retard, Eva, tu le sais bien. »
Eva sourit. Ses dents blanches firent contraste avec son tailleur exemplaire, noir. Seule la boucle de sa ceinture était argentée. Sa mèche passée sur le côté, tomba négligemment devant son nez, dissimulant ses yeux étrangement gris. La beauté de son regard semblait irréelle. Elle jeta un œil par la fenêtre. Le soleil s’était à peine réveillé. Ses rayons cuivrés transperçaient à travers les carreaux couverts de rideaux brodés. La septième heure du matin n’avait pas encore sonné. La jeune femme replaça ses cheveux blonds sous sa barrette dorée et répondit :
« Je ne vois aucun lien entre l’humeur du maître et ta santé, mon petit Marc. C’est mauvais de manger vite, que le maître soit content ou pas.
-Tu me feras donc la morale tous les matins ?, soupira Marc
-Tous les matins, acquiesça Eva en hochant la tête. Du moins, jusqu’à ce que tu comprennes que mon caractère est plus coriace que celui du maître, rajouta t-elle. »
L’amusement se peignait sur ses traits. L’enfant rit. Puis, prenant un air extrêmement sérieux, il sermonna :
« Attention Mademoiselle, si le maître vous entendait…
-Ah, mais il ne m’entend pas du haut de sa tour, répliqua t-elle faussement vexée. La conséquence de ta supposition ne me touche donc pas. »
Marc consentit. Il s’essuya la bouche dans sa serviette bleue marine. L’étoffe était douce et elle n’irritait pas ses lèvres humides. Aux extrémités, l’insigne de l’Empire faisait une petite bosse. Marc n’avait encore jamais compris sa signification. Longuement, il l’avait analysé. Il ressemblait au symbole mathématique pi, comme le lui enseignait jadis Mme Jachère, à l’école Zelder. Cependant, au-dessus de sa barre horizontale, deux autres traits obliques étaient surmontés d’un œil. Cet œil l’avait intrigué. Ce n’était qu’une image mais il paraissait le voir, comme si un visage se cachait autour. Eva se pencha, coupant court à ses réflexions, et se saisit du bol.
« Allez, je te taquine mais j’ai du travail. Monte plutôt à ton cours. »
Marc s’agrippa au récipient et secoua la tête. D’un geste brusque, il le tira, faisant lâcher prise à la polégardienne. Surprise, Eva fronça les sourcils. Marc baissa la tête et murmura :
« Tu sais bien que je n’aime pas quand tu fais ça…
-Que je fais quoi ? interrogea la jeune femme, sachant pertinemment la réponse.
-Tu le sais très bien. »
Marc reposa son bol et ramassa ses déchets. Il reboucha la petite bouteille de jus d’orange et attrapa son verre. Qu’avaient-ils tous à lui ouvrir les portes à son passage ? Qu’avaient-ils tous à s’écarter dans les couloirs ? Pourquoi ne lui faisaient-ils aucune critique sur sa conduite ? Eva le regarda puis elle l’arrêta d’un geste autoritaire :
« Ecoute, c’est mon travail tout ça. Laisse-moi débarrasser la table…
-Non, tu n’es pas mon domestique !, s’offusqua subitement l’enfant. Je me débrouille très bien tout seul. Je peux manger tout seul. Je peux boire tout seul. Alors je peux très bien ranger tout seul, non ? Maman n’aime pas quand je ne m’occupe de rien. Elle veut que je sois autonome, elle au moins. Elle ne me prenait pas pour un flemmard… »
Eva ne dit rien. Elle se contenta d’approuver docilement de la tête. Marc se renfrogna. Il en avait assez d’être considéré comme un prince ici. Tout le monde le respectait comme un roi. Il en arrivait presque à penser qu’on lui conférait l’autorité de l’Empereur. Les séances avec le maître étaient, elles-aussi, un privilège. Finalement, sa colère s’effaça, comme un message, inscrit sur une plage de sable, anéanti par une vague déferlante. Il osa affronter le regard enjoué de son éducatrice préférée et il s’excusa, d’une petite voix enrouée :
« Je suis désolé. Je n’aurais pas du te comparer à maman…
-Ne t’en fait pas ! Je sais qu’elle te manque, tu me l’as assez confié. Ce n’est pas un reproche, se rattrapa t-elle en apercevant la figure butée de l’enfant. Je ne serais ni sa remplaçante ni ta domestique. Pour qui crois-tu que je travaille en réalité ? »
Elle le fixa volontairement, un sourcil relevé. Elle agitait son index pour donner un peu plus de fermeté à ses propos. Puis, elle laissa planer un instant de silence. La question n’attendait rien d’autre. Marc approuva mollement, peu convaincu. Il lâcha son bol et se rabattit sur sa chaise. Evidemment, l’Empereur était le maître des lieux. Tout le monde était à son service, comme le lui faisait gentiment remarquer Eva. Le résultat était concluant, elle rompit alors l’aphasie stagnante.
« Petit nigaud ; je ne fais que mon travail, comme je te l’ai toujours dit. Dorénavant, tu ne broncheras plus. »
Marc opina du chef résolument. Il avait compris la leçon. Elle reprit alors son air réjoui et tira le bol vers elle.
« Bon. File maintenant ! Je croyais que le maître n’aimait pas tes retards. On ne dira pas que c’est moi qui t’empêche d’arriver à l’heure. Je crois que depuis deux ou trois jours tu arrives cinq minutes après le début du cours.
-Je crois que depuis deux ou trois jours tu me retiens cinq minutes avec tes discours, railla Marc en imitant la voix de son éducatrice.
-Chenapan !, gloussa Eva »
Elle assena une légère tape, qui s’apparentait d’ailleurs plus à une caresse, derrière la tête de l’enfant avec sa cuillère en bois. Marc se leva d’un bond et courut jusque vers les fourneaux. Il s’arrêta devant la marmite qui mijotait et trempa son doigt, qu’il retira vivement. Il le suça et se tourna vers Eva qui secouait la tête en signe de reproche.
« Humm ! Tu excelles en ce moment ma chère Eva ! »
La jeune femme leva sa cuillère et fit mine de vouloir lui lancer. Aussitôt, Marc se rétracta et s’écarta. Ils rirent de bon cœur quand on frappa à la porte.
« Entrez ! » cria alors Eva
L’agent M apparut derrière le battant. Refermant derrière lui, il mit sa main gauche sur la hanche. Il enleva sa paire de lunettes de soleil et les regarda, hilare.
« Toujours aussi sérieux vous deux !, ironisa t-il
-Que veux-tu, il faut bien trouver de l’humour entre vos faciès sombres de toi et tes collègues. »
Elle avait répondu cela en se dirigeant vers sa préparation. Elle plongea sa cuillère entre les carottes et elle baissa un peu les flammes sous la marmite. Enfin, elle se tourna vers l’agent.
« Alors, que nous vaut ta visite ? Le petit doit partir. Le maître va être furieux contre nous…
-Justement, je viens le chercher. Je l’accompagne. J’ai à lui parler.
-Des affaires d’hommes, je suppose ?, se renfrogna l’éducatrice
-Tu supposes mal, trancha M. »
Marc les laissa parler. La polégardienne attrapa le couteau de cuisine et déblaya les restes d’ail sur le plan de travail. L’enfant s’assit et prit un air fatigué. Jouant avec des miettes entre ses doigts, il patienta.
« C’est un secret au nom de l’Empereur ?, demanda rapidement Eva en découpant en petits morceaux rectangulaires ses poivrons.
-Décidément, tu vises mal aujourd’hui. L’Empereur n’a rien à voir là-dedans !
-Alors quoi d’autres ?, se vexa t-elle. Tu comptes le kidnapper et le ramener à Terrae, histoire qu’on vous enferme encore une fois tous les deux ?
-Ah, tu chauffes déjà plus »
Eva lâcha son ustensile, manquant de se couper. Marc releva la tête précipitamment. Sa nuque en craqua.
« Quoi ?, s’écria t-elle. Tu ne parles pas sérieusement évidemment, tu me fais enrager, ou tu es enfin devenu complètement marteau. »
L’agent ne pipa mot. Eva fit mine de s’en satisfaire. Elle s’agita et retroussa ses manches. Elle tourna sa cuillère dans la marmite et d’un geste brusque, elle se tâcha de sauce son tailleur noir.
« J’aime quand tu t’énerves, continua M amusé
-Oh toi, tais-toi ! Tu ne vois pas que je suis pressée ? Je bosse moi, je ne cavale pas je ne sais où dans ma voiture. »
Le polégardien secoua la tête. Un sourire lui apparut sur le bord des lèvres. Marc les observait toujours.
« Alors c’est quoi cette affaire ?, reprit Eva courroucée
-Je croyais que je devais me taire…
-Ne joue pas à ça avec moi ! Tu perdrais, comme toujours. Alors ? »
Marc fit frotter sa chaise et il soupira, assez fortement pour que les deux autres entendent. Eva s’interrompit. Elle tenait une petite éponge dans sa main, grattant sa tâche pour la faire disparaître. L’agent releva un sourcil et mit les mains dans ses poches.
« Quoi ? dirent-ils en même temps
-Vous n’avez pas terminé de vous chamailler vous deux ? »
Les deux polégardiens s’échangèrent un regard puis ils se détournèrent l’un de l’autre. Eva s’empressa d’agripper sa cuillère en bois qui commençait à tomber toute entière. M s’approcha de l’enfant en lui tendant la main.
« Allez, viens. Cette fois, tu n’auras pas que cinq minutes de retard. »
Marc se leva et réajusta son col. Sa chemise blanche tombait sur son pantalon noir. Il resserra mollement sa cravate, pour ne pas qu’elle l’étouffe et retourna ses manches déboutonnées.
« Et tes cheveux ?, releva l’agent
-Oh, ils ont toujours été comme ça. Je pense que le maître n’y prêtera pas attention. »
Le polégardien rit. Il lui passa la main sur le crâne. Le soleil commençait à éblouir par les fenêtres. Il se reflétait dans ses cheveux blonds ébouriffés. Marc ne les avait jamais vraiment peignés. Il se dirigea vers Eva. Sur la pointe des pieds, il déposa ses chaudes lèvres contre la joue froide de l’éducatrice. L’agent croisa les bras. Ils ne partiraient jamais à cette allure. Enfin, Marc saisit son sac en bandoulière.
« Sincèrement, c’est quoi cette affaire ?, tenta une dernière fois Eva en jetant une pincée de sel.
-Tu y tiens vraiment, toi, répliqua M. On ne peut pas avoir nos petits secrets ?
-Allez…, gémit l’éducatrice en prenant un ton plaintif »
L’agent secoua la tête. Il remit ses lunettes sur son nez. Il passa un bras autour de l’épaule de l’enfant et décréta :
« Bah, de toute manière je suppose que Marc te le dira…
-Oui, j’en suis même sûre, confirma Eva en faisant un clin d’œil à l’enfant. Donc ton secret ne servira à rien. Alors ?
-Eh bien alors, tu attendras qu’il te le répète. »
Le sourire d’Eva s’effaça immédiatement. Sa mine rougit et ses yeux lancèrent des éclairs.
« Espèce de…, commença t-elle
-Voyons Eva, la coupa t-il. Voilà bien longtemps que j’ai dépassé ce stade. »
Il rit. Marc aussi. C’en était trop. Les épaules de l’éducatrice s’affaissèrent. Les deux hommes allèrent vers la sortie. Lorsque l’agent ouvrit la porte, elle lança tout de même, d’un air calme :
« Au fait, Marc ! N’oublie pas que demain nous irons choisir ta tenue pour jeudi. J’espère que tu te souviens que le capitaine Ahlabar se fait décorer par l’Empereur. C’est important pour lui. »
Marc leva les yeux au ciel. Eva ne lâcherait jamais. Elle avait raison, son caractère était coriace. Elle passait de la fureur à la sérénité en quelques secondes. Acquiesçant à contre cœur, il referma la porte sans répondre. Finalement, le pire était donc à venir…


A suivre...
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MessageSujet: Re: Le Véritable Visage de la Lumière...   Le Véritable Visage de la Lumière... - Page 5 Icon_minitimeDim 10 Aoû - 2:31

Ah ouais, mon épisode préféré de tous jusqu'à maintenant!! Smile C'était plutôt comique comme situation.. Laughing (en fait, on dirait bien qu'il y a quelque chose entre l'agent M. et Eva...Bon, c'est peut-être moi qui invente aussi. Suspect ) Bref, les secrets ça ne m'aide jamais à patienter..la suite??! Razz

Ps: Pour Aléanore, je n'en ai aucune idée. Neutral
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MessageSujet: Re: Le Véritable Visage de la Lumière...   Le Véritable Visage de la Lumière... - Page 5 Icon_minitimeDim 10 Aoû - 16:46

Oki, merci pour l'info sur Aléanore...
Bah merci pour ton avis. Le meilleur? Tant mieux, ça annonce bien le tome II alors xD. Même par rapport aux épisodes du Tome I ? Bah ça me touche, merci beaucoup... Embarassed
Voilà la suite. J'espère qu'elle te plaira autant... Bonne lecture Wink.

Episode 3


Les couloirs s’éclairaient à leur passage. Il était encore tôt et le soleil n’était pas assez haut dans le ciel. L’agent M mit les mains dans ses poches. Les clefs de sa berline dansaient entre ses doigts. Il baissait la tête. Marc ignora, laissant son protecteur réfléchir. Les murs autour de lui étaient translucides. Cette aile du palais se distinguait par sa luminosité. En effet, le soleil s’accaparait l’espace. Sur les parois, des artistes avaient posé des vitraux colorés. Ainsi, les rayons, en les transperçant, formaient une image éblouissante. Et comme la lumière ne provenait jamais du même endroit au fil de la journée, la représentation changeait d’aspect. Les polégardiens avaient étudié un système pour qu’à chaque nouvelle heure, elle prenne une configuration différente. Aujourd’hui, le corridor était désert. A la moitié de l’après-midi, il se noircirait de monde. Le palais recelait de couloirs étonnants. Mais celui-ci semblait l’un des plus réputés. De plus, la vue sur la capitale en contrebas était magnifique. On distinguait au loin les murs parsemés de tours. La ville mêlait plusieurs époques, elle était très étrange. Marc n’y allait que très rarement. Les agents n’aimaient pas beaucoup le laisser seul dans les rues.
« Les intempéries au-dehors se sont calmées. La campagne sera accessible en fin de matinée. » La voix provenait du plafond. Elle avait toujours été là. Elle avait fait sursauter Marc lors de sa première visite. Tout le monde l’appelait Voz, même l’agent M. Elle servait de radio, de journaliste ou de météorologue. Elle donnait l’actualité de la capitale et indiquait la plupart du temps la situation de l’Empereur. Parfois, elle interpellait un agent lorsque l’affaire était urgente, mais elle ne se souciait que très rarement de quelqu’un en particulier. L’agent M se gratta la tête.
« Bien, on pourra sortir cet après-midi si tu veux… »
Marc acquiesça d’un hochement de tête. Il avait hâte. Le palais, malgré son immensité, l’étouffait. La campagne était souvent inabordable. C’était une particularité de l’Empire. Elle l’avait étonnée lorsqu’on lui avait dit, mais il avait consenti, à la longue. Les polégardiens se concentraient en ville et personne ne vivait à l’extérieur des murs. Les cultures étaient travaillées la journée. La nuit, tout le monde devait rentrer. Ceux qui restaient au-dehors étaient condamnés pour outrage envers la sécurité nationale. Et l’Empire suivait strictement ses lois. Aucun traitement particulier n’était accepté, pas même à l’Empereur. Marc trébucha sur un repli de tapis. M le retint à bout de bras.
« Fais attention où tu mets les pieds ! »
Marc se redressa, vexé. Il s’extirpa des mains chaleureuses de l’agent et s’épousseta.
« Pas ma faute… C’est le tapis…, marmonna t-il plus à lui-même qu’au polégardien
-En effet, plaisanta l’agent, hilare. Les tapis de l’Empire sont de plus en plus sadiques ces temps-ci. »
Il lui tapota l’épaule et rit. Marc enfonça à son tour les poings dans ses poches et grogna. Il était réellement en retard cette fois-ci. Le maître lui ferait la morale sur la ponctualité. L’enfant serra des dents et accéléra le pas. M le lui emboita.
« Marc, commença t-il, je dois tout de même te parler…
-Et le maître ?, demanda l’enfant d’un air las
-Le maître attendra. »
Le ton de l’agent était devenu grave. De l’index, il appuya ses lunettes sur son nez. Ce geste montrait son agitation intérieure. Il était troublant. Marc avait peu à peu décrypté le comportement des polégardiens. Sur Terrae, on les imaginait imperturbables, impassibles, dénués de sentiments. Or, en vérité, ils possédaient un cœur bien plus gros que le moindre citoyen de la République. Ils aimaient. On l’oubliait souvent. Et c’est cette passion qu’il était difficile à percevoir chez eux tellement elle était profonde et non superficielle. L’agent M agrippa l’épaule de l’enfant et la tourna vers lui. Il baissa encore légèrement le buste puis il inspira profondément.
« Voilà… Comme tu le sais, je reviens d’une mission sur Terrae il y a quelques jours… »
Marc le toisa, surpris. Il écarquilla les yeux puis fronça les sourcils. Il prit la main de l’agent et la décala un peu.
« Oui, et alors ? »
M se rendait régulièrement sur l’autre monde. L’arrivée de Marc n’avait pas chamboulé ses allées et venues. Marc ne voyait rien d’étonnant à cette nouvelle. Cependant, il jugea que M connaissait l’importance de ses propos. Il ralentit sa marche.
« Ma mission consistait à garantir la sécurité des citoyens qui s’allient avec nous. Le gouvernement de Mirelly ne plaît pas autant qu’à l’origine. Nous pourrions organiser la restauration de Monsieur Mernine au pouvoir…
-Merci de ces infos, le coupa Marc, légèrement sur la défensive. Mais excuse-moi de ne pas trop vouloir m’intéresser à mon monde. Ce qu’il m’a fait, je ne lui pardonnerai jamais.
-Je comprends, approuva l’agent immédiatement
-Je sais, répondit l’enfant. Moi, ce que je comprends moins, c’est pourquoi tu me parles de ça… »
L’agent s’enfonça une nouvelle fois les lunettes sur son nez. Quelque chose de sérieux le tourmentait. Les clefs dans sa poche tintèrent plus rapidement. Marc l’interrompit en lui posant la main sur l’épaule, à son tour.
« Qu’est-ce qu’il y a ? Crache le morceau, je ne t’en voudrai pas…
-J’ai vu tes parents, Marc. »
Il avait dit ça si précipitamment que l’enfant sursauta. Puis, son cœur se serra. Les souvenirs si souvent refoulés depuis les derniers mois, ressurgirent, jaillissant par tous les pores de son cerveau. Marc chancela. Il se rattrapa à un buffet de verre. Les coupes de fleurs s’entrechoquèrent. Quelques pétales tombèrent.
« … et j’ai aussi vu Roald, termina le polégardien en un souffle »
C’en était trop. Ils lui manquaient horriblement. Chaque soir, lorsqu’il se retrouvait seul dans sa chambre du palais, il tentait d’échapper à sa mémoire. Il concentrait son esprit sur une tâche mineure, comme un devoir de l’un des maîtres, et il s’y accrochait, donnant à ce misérable travail un intérêt essentiel. Les larmes vinrent lui piquer le coin des yeux. Il renifla à plusieurs reprises pour contenter ses sanglots. Finalement, il réussit à ouvrir la bouche et à articuler, d’une faible voix :
« Ils vont bien ? »
L’agent secoua la tête. D’un geste brusque, il retira ses lunettes et fixa son protégé. Ses iris se dilatèrent puis se reformèrent. Le silence était étonnant dans ce couloir par habitude assourdissant.
« Ce serait te mentir que de dire oui, lâcha t-il. Roald se remet mal de sa jambe amputée. Les séances de rééducation ont atténué ses douleurs mais elles ne les lui ont pas effacées. On m’a dit que les soins n’ont pas été apportés à temps. Et son médecin a mystérieusement disparu au cours de son rétablissement.
-Le pauvre, chuchota Marc.
-Tu ne sais pas le pire. »
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MessageSujet: Re: Le Véritable Visage de la Lumière...   Le Véritable Visage de la Lumière... - Page 5 Icon_minitimeDim 10 Aoû - 16:49


[...]
L’enfant ferma les yeux, comme pour se protéger de ces mauvaises nouvelles. Son ami, son plus tendre ami, celui avec qui il avait partagé son enfance, ses confidences, ses sentiments, luttait contre une fatalité accablante. Marc se sentit coupable, derrière les murs de verre du palais. Il était impuissant sur ce monde. Il ne pouvait l’aider… D’un hochement de tête, il fit signe au polégardien de poursuivre.
« Marc, je ne sais pas s’il est bien raisonnable de te dire ça. Je te vois assez perturbé, je n’aurais pas du…
-Non au contraire, dis-moi tout, qu’on en finisse. Souffrir à petit feu, ce n’est pas vraiment mon truc…
-Bien, approuva l’agent, gêné. Depuis ton départ de Terrae, il y a une rumeur qui courre à ton sujet, enfin du moins, qui courre au sujet d’un enfant disparu. Elle dit que l’Empire, par folie et pour montrer l’exemple face à l’avènement de Mirelly, aurait enlevé, torturé et sauvagement assassiné cet enfant. On pense que c’est le gouvernement qui la répand, histoire d’aigrir les cœurs contre nous. Marc, sois courageux, ce que je vais t’apprendre risque de te faire mal…
-Vas-y, murmura Marc, pâle comme un linge.
-Bon, acquiesça M. Eh bien, cette rumeur est arrivée aux oreilles de ton ami. Roald te croit mort. Et il ne souhaite que deux choses, te venger et détruire l’Empire. Je n’ai jamais pu l’approcher. Il m’aurait égorgé vif. D’ailleurs, il ne m’a pas vu, il ne sait pas que je me suis renseigné sur lui. C’est une jeune médecin qui m’a divulgué ces informations. Elle est de notre côté, une certaine Nicol.
-C’est affreux, soupira l’enfant aux bords des larmes. Non pas ça… Il faut l’avertir, il faut lui révéler la vérité, il faut que je le voie…
-Chut, calme-toi, l’interrompit l’agent. Tu n’iras nulle part pour l’instant. Comprends-moi bien, l’Empereur veut te garder à ses côtés.
-Et mes parents ?, implora l’enfant, ignorant totalement les dires du polégardien. Ils vont bien ? Eux aussi me croient mort ? C’est impossible ! Pas eux non plus…
-Calme-toi, répéta l’agent en le serrant contre lui. Rassure-toi, tes parents savent. L’Empereur les a mis immédiatement au courant, sitôt ton arrivée ici. Tu le sais très bien. Fais fuir ta panique, elle t’embrouille l’esprit. »
M marqua un temps d’arrêt. L’enfant se contorsionna cinq secondes puis il se stoppa net. Les nerfs craquaient et il se laissa choir totalement entre les bras musclés de l’agent.
« Bien. C’est de ça que je voulais te parler réellement, expliqua celui-ci, en lui frottant une main réconfortante dans le dos. Je les ai rencontrés. Je ne te cacherai pas qu’ils sont moralement très faibles. Ta mère ne peut réprimer ses sanglots constants et ton père est plus pâle que la neige. Mais, physiquement, ils sont en bonne santé. Le comble, c’est que le gouvernement les aide financièrement, depuis ta disparition.
-C’est toujours ça…
-Oui, Terrae redore son blason pour éblouir le monde et empêcher d’apercevoir le revers, marmonna le polégardien.
-Tu as quelque chose pour moi de leur part ?, interrogea l’enfant »
L’agent secoua la tête de gauche à droite. Lors de leur dernière rencontre, les Poxcenite avaient fait parvenir une photo de famille, la plus belle, et l’ordinateur portable où ils avaient rédigé une lettre de plusieurs pages pour leur fils unique. M écarta un pan de sa veste et fourra sa main dans une poche intérieure. Il en retira une enveloppe qu’il tint précieusement au creux de ses doigts. Il passa ses lunettes par-dessus sa chemise noire, sur sa poitrine, et il se pencha vers Marc.
« Non, ils ne m’ont rien donné cette fois-ci. Du moins rien d’immédiat. J’ai juste voulu suivre ta demande, Marc…
-Tu m’emmènes ?, hoqueta l’enfant, les yeux brillants d’espoir. Tu m’emmènes les voir sur Terrae ?
-Oui, mais pas tout de suite, répondit le polégardien, embarrassé. Crois-moi, j’ai pris d’énormes risques et je suis persuadé que ce n’est pas une bonne idée. Néanmoins, je sais que tu en as besoin…
-Quand ?, darda Marc, sautillant sur place
-A la fin de l’année. Je sais, c’est dans longtemps, approuva l’agent en voyant la figure déconfite de son protégé. Mais je ne peux pas plus tôt. L’Empereur est assez réticent à ton départ. Il va d’ailleurs tenter de te convaincre de rester ici sous peu. Mais face à mon engagement, il a consenti.
-J’ai de la chance de t’avoir, remercia Marc »
L’agent esquissa un sourire confus. Il lui tapota l’épaule et le poussa à avancer. Il reprit ses lunettes noires. Il s’était délivré de ce lourd tourment. Désormais, l’enfant savait ce qui l’attendait sur son monde.
« N’en profite pas non plus, répliqua t-il, amusé. L’Empereur ne m’acceptera plus grand chose après ça, tu le conçois bien. Je serai ton garde du corps permanent, tu ne sortiras jamais sans mon autorisation et tu prendras une nouvelle identité. Il faudra aussi que tu signes ce contrat sur ton honneur »
Le polégardien agitait l’enveloppe au-dessus de la tête du jeune garçon.
« Tout ce que tu voudras, acquiesça Marc
-Bien.
-Mais n’en profite pas trop !, rétorqua l’enfant, moqueur. »
L’agent rit. Il lui ébouriffa les cheveux. Leurs pas résonnaient dans le couloir. Il était tard. Marc ne voyait plus vraiment l’utilité de se rendre en cours. Mais il serait dur de faire avaler ça à son protecteur. Pourquoi n’irait-il pas au prochain, avec un autre maître ? Au moins, il serait en avance. Eva serait furieuse. Son éducatrice ne plaisantait pas avec son instruction.
Au fond du passage, les portes s’ouvrirent d’elles-mêmes. Deux agents marchaient vers eux. Leurs pantalons noirs claquaient dans le silence. Lorsqu’ils rencontrèrent M et Marc, ils s’écartèrent et les saluèrent respectueusement. Marc, agacé par leur comportement, le leur rendit brutalement. Les deux polégardiens ne firent pas attention et continuèrent leur progression.
« C’est si dérangeant ?, questionna M
-Plus que tu ne le crois, siffla l’enfant
-Je trouve ça pourtant plaisant, ricana l’agent
-Tant mieux pour toi si tu assouvis tes désirs dominateurs, répliqua l’enfant du tac au tac.
-On ne te fera démordre de rien toi, s’esclaffa M
-Pas tant que j’aurais raison, répondit Marc d’un ton neutre ».
La porte se referma lourdement dans leurs dos. A présent, ils entraient dans le vestibule de la bibliothèque impériale. Des centaines de livres jonchaient pêle-mêle les quelques étagères branlantes. Ils laissaient présager la quantité indénombrable de la salle à côté. Sur leur droite, Marie Borkest les interpella. Elle portait une pile d’ouvrages poussiéreux. Elle adorait les livres et elle s’était trouvée une occupation depuis son exil de Terrae. Elle ne souhaitait pas être nourrie et blanchie sans apporter une aide.
« Coucou les garçons ! Si vous cherchez Sarcadid, il est dans la salle de lecture. Monsieur M, je crois qu’il aimerait bien vous parler.
-D’accord, acquiesça le polégardien en hochant de la tête. Je le rejoindrai tout à l’heure. Là il faut que j’emmène Marc chez le maître.
-Pas de problème, déclara l’ancienne secrétaire présidentielle. »
Elle se détourna, chancelant sous le poids des livres. Elle s’approcha d’une table basse et elle posa son fardeau. D’un petit mouchoir, elle s’essuya le front trempé de sueur. Marc et l’agent se dirigèrent vers la sortie mais elle les interrompit brusquement :
« Oh, Marc ! Tu as bien cours avec le maitre vert ?
-Euh oui, approuva l’enfant suspicieux
-Je crois qu’il est descendu de sa tour. Non, c’est pas des blagues, rajouta t-elle en gloussant. C’est la petite Sarah qui m’a dit ça tout à l’heure. Il veut faire une activité dans les jardins, il me semble. Enfin, je suppose qu’il veut tenter de te faire sortir des rayons du corps.
-Combien de fois faudra t-il que je lui répète que je ne contrôle pas la Lumière ?, soupira Marc en levant les yeux au ciel. Je ne la dirige pas, elle vient à moi.
-Je te crois, assura la jeune femme en époussetant un exemplaire relié de cuir. Mais ce n’est pas à moi qu’il faut dire tout ça, mon grand. Bon allez, je te laisse. Je dois classer tout ça ! »
Elle survola la pile de sa main. Elle avait un sérieux travail. L’enfant la salua et rejoignit l’agent qui patientait.
« C’est quand vous voulez, votre Majesté, railla t-il »
Marc ne répondit pas. Il se contenta de lui lancer un regard épineux. Il ne blaguait pas avec ces choses là. Ils firent demi-tour. Ils retournèrent dans le corridor translucide et obliquèrent ensuite sur leur gauche. Une cage d’escaliers les conduisait directement dans les jardins extérieurs. Les rayons du soleil commençaient à chauffer. La matinée était plus qu’entamée. Marc souleva un petit loquet et ouvrit une porte sculptée. Le bois brûlait sous ses doigts. Le début de l’été s’annonçait. Il dévala les quelques marches, talonné par M, puis il courut sur les gravillons. Ils craquaient sous ses chaussures neuves, offertes par Eva. Enfin, il s’arrêta sur un carré d’herbes. L’agent fit de même. Il n’était même pas essoufflé. Marc ne mit pas de temps à apercevoir le maître, vers un buisson verdoyant, tapant du pied sur le sol. Derrière lui, dix élèves s’alignaient, silencieux. Ils le regardaient, un sourire au coin des lèvres. Marc baissa la tête. Ses joues rougirent. L’agent sourit et le poussa gentiment en avant. Puis il remonta les escaliers, laissant son protégé, penaud, seul contre l’exaspération du maître.


A suivre...

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MessageSujet: Re: Le Véritable Visage de la Lumière...   Le Véritable Visage de la Lumière... - Page 5 Icon_minitimeLun 11 Aoû - 0:07

Ah ouais, de tous au complet!^^
Bon pour cette suite, j'aime vraiment ce que devient le personnage de l'agent M. et de Marc, je les trouve plus interessants encore que dans le tome 1.

J'ai juste une question..qu'est-ce que ça peut faire que l'ami de Marc veule détruire l'Empire? Je veux dire..ce n'est pas comme s'il en avait les moyens et donc, pourquoi ça inquiète tant Marc? Aussi, pourquoi l'Empereur ne l'a pas prévenu lui aussi que son ami était vivant? Surtout s'il peut représenter une menace pour l'Empire..? En tout cas, toujours super de te lire!^^
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MessageSujet: Re: Le Véritable Visage de la Lumière...   Le Véritable Visage de la Lumière... - Page 5 Icon_minitimeLun 11 Aoû - 16:38

Je vais répondre de ce pas à ta question. Ce qui inquiète Marc, ce n'est pas que Roald soit une menace pour l'Empire. Mais c'est surtout que vu qu'il a la haine contre l'Empire et que Marc s'est en quelque sorte allié avec l'Empire... tu comprends que ça coince et que ça risque de les écarter et de rendre impossible une possible relation.
En second, justement, ce sera un sujet de tensions pour Marc... Pourquoi l'Empereur n'a t-il pas pris la peine d'avertir que ses parents? Pourquoi il ne s'est pas préoccupé de Roald? Peut être parce que l'Empire ne s'est intéressé qu'aux membres essentiels (la famille) et ne s'est pas attardé sur le reste... ou peut être pour autre chose, comme à l'habitude de l'Empire de toujours tout garder mystérieux en jouant double jeu...
Voilà, j'espère avoir répondu à tes questions. N'hésite pas si tu en as d'autres... Et pis je te mets le quatrième (sachant que je suis entrain de conclure le cinquième xD) Donc, tu es vraiment prêt de moi là...
Bonne lecture Wink.

Episode 4



« Quelle excuse me donneras-tu cette fois ?, demanda le maître, agacé.
Marc s’était assis dans l’herbe fraîche du palais Impérial. Autour de lui, les dix autres élèves jouaient silencieusement avec des brins de joncs. Le vent soufflait agréablement, obligeant parfois à redresser une mèche qui s’était plaquée contre les yeux. Les arbres ondulaient, suivant le rythme d’une danse connue d’eux seuls. Ils étaient immenses dans les jardins. Ils semblaient chargés d’histoires et de mystères. Du haut de leurs branches, ils écoutaient les conversations furtives, les messes basses des coquins ou les cachoteries de deux amants. Gardiens du temps, ils se souvenaient des siècles révolus, capables de les conter s’ils avaient une bouche. Mais leur secret venait justement de leur caractère réservé et muet. Personne ne prêtait attention à leur présence. Ils en tiraient leur force. Contrairement, les fleurs, plus éphémères, s’épanouissaient sous le soleil matinal dans de récents massifs, admirées par tous. Leurs couleurs variaient au fil des goûts et leurs pétales se balançaient au gré de la brise. La toge du maître se mêlait dans le gazon. Elle était très fine et délicatement transparente, sans friser l’indécence. Au contraire, elle donnait au maître une sensation de légèreté. Le vent s’engouffrait par tous les pans de tissu. Le maître paraissait voler. Marc admirait sa grandeur et sa sagesse. L’esprit du vieil homme dépassait toutes les frontières conçues par l’être humain. Il n’hésitait jamais à déployer ses ailes et agir selon toute une réflexion propre à lui-même. L’enfant arracha une touffe d’herbes, penaud.
« J’étais avec l’agent M, marmonna t-il entre ses dents
-J’ai cru comprendre, approuva le maître vert. Cependant, cela n’explique pas ton retard. M n’a pas le pouvoir de te dispenser de cours…
-Il m’a parlé de choses importantes, maître, informa l’enfant. Sur le monde Terrae… »
Les dix autres enfants se regardèrent. Leurs visages s’éclairèrent et ils tendirent l’oreille. Le maître fronça les sourcils. Il caressa sa barbe puis il croisa les bras, bombant son torse.
« Bien. Nous en reparlerons à la fin du cours…
-Merci, maître, répondit Marc, reconnaissant. »
Le vieil homme acquiesça. Il y avait certaines choses qu’il ne fallait pas ébruiter. Puis il recula pour parler à l’ensemble de ses élèves, attentifs. Il appuya son regard mystérieux sur chacun d’entre eux, et déclara :
« Aujourd’hui nous passerons à la pratique. Terminées les leçons dans les livres, il est temps que vous captiez l’essence même du pouvoir de l’Air. Levez-vous s’il vous plaît. »
Les onze enfants obéirent promptement et en moins de dix secondes, tout le monde était debout. Le vent sifflait entre les arcades du palais. Les oiseaux dans le ciel planaient au-dessous des nuages brumeux. Ils piquaient vers le sol à une vitesse effrayante, puis redressaient leur vol à la dernière minute, reprenant de l’altitude. Et ils recommençaient inlassablement leur bravade, affrontant la force du vent.
« Je veux que vous brandissiez bien haut vos mains. Bien, comme cela, complimenta le maître en s’approchant du petit Joè. Visez le ciel. Bon. Maintenant, écartez vos doigts, le plus possible. Fermez les yeux et laissez-vous guider…, expliqua t-il d’une voix douce »
Marc leva les bras. Les bourrasques le firent chanceler.
« Tenez-vous en équilibre, Marc. Ne contrez pas le vent, apprenez à vivre avec…Voilà, parfait, poursuivit le vieux sage.
-Maître, interpella le jeune Elexandre Faxandol. J’entends des choses qui…
-Chut, ne dites rien, l’interrompit le maître. Concentrez-vous et écoutez. Marc, redressez-vous. Vous êtes tout courbé. Laissez-vous vous envoler s’il le faut… »
Marc changea de position. Il avait mal aux aisselles. Ses bras l’élançaient. Il les baissa lorsque le maître tourna le dos, reprenant son souffle. Elexandre fermait les yeux. Un sourire merveilleux s’étalait sur son visage. Il ondulait, un peu comme les arbres, humbles, bordant les remparts délimitant l’accès aux jardins. Marc l’enviait. Il avait l’air heureux, savourant les délices des cieux. Une rafale ébouriffa ses cheveux. Aussitôt, son sourire s’effaça et des larmes perlèrent le coin de ses cils. Elles séchaient instantanément, rougissant ses yeux. Les autres élèves le regardaient, suspicieux. Le maître leva la main, faisant signe de se taire. Les lèvres d’Elexandre tremblèrent et un long gémissement s’en écoula. Soudain, contre toute attente, il parut s’élever de quelques centimètres. Marc, surpris, se frotta les yeux et examina une seconde fois la scène. Le vent fit claquer les étendards des tourelles du palais. L’un d’eux s’arracha de la pierre et s’envola. Les élèves s’assirent, résistant au vent du mieux qu’ils pouvaient. Seul le maître restait droit et stable. L’adoration se dessinait sur sa figure. Puis, peu à peu, la vision de Marc parut se verdir. Ebloui, il se dissimula derrière son bras gauche. Une lueur verte se dégagea fébrilement, entourant Elexandre d’une poudre d’étincelles. Tout à coup, il ouvrit les yeux. Il chuta brutalement, s’étendant lourdement sur l’herbe. Il pleurait. Il se replia, amenant ses genoux vers son menton. Le vent faiblit. Marc rabaissa sa main. Il vit, derrière les vitres du palais, quelques agents qui les observaient. Certains, lorsqu’ils rencontrèrent son regard, hochèrent de la tête pour le saluer. Le maître se pencha vers Elexandre. Il le souleva par une épaule et chuchota :
« Magnifique, mon garçon. Magnifique. »
Elexandre sanglotait toujours. Il renifla bruyamment et se cacha dans la toge du vieux sage.
« Maître, c’était si beau, bégaya t-il. Tellement beau. Pourquoi a-t-il fallu que…
-Chut…, le calma le mage. Ne dites rien. L’Air passe et repasse. Il amène la beauté et l’horreur. Il ne transforme rien. Et il a décidé de vous le souffler à l’oreille, rien qu’à vous.
-C’était affreux, continua Elexandre entre deux hoquets. Toute cette fumée, toutes ces feuilles mortes et l’enfant, maître, comme il était beau.
-Chut…, répéta le vieil homme, en caressant longuement son élève dans le dos. L’Air vous est passé au travers. Il vous a insufflé tout ce qu’il a vu, en passant hâtivement. C’est un grand honneur, mon garçon. Une marque de confiance. Conservez bien toutes ces images qu’il vous a octroyées. Et n’oubliez pas les premières, surtout.
-Oui, ce paysage si beau…, sourit Elexandre en fermant les yeux.
-Oui, ce paysage si beau, acquiesça le maître en murmurant. Ne les oubliez pas. L’Air est impalpable et il voyage beaucoup. Il est transparent. Il ne peut pas mentir, croyez-moi. Allez, remettez-vous debout à présent. »
Le jeune garçon s’écarta de la toge verte du mage. Il posa ses pieds sur le sol. Il inspira profondément et se releva. Il tituba mais Marc accourut pour le soutenir. Elexandre s’appuya sur son épaule puis il avança, seul, chancelant au début. Il reprit enfin confiance en lui et il stoppa ses tremblements. Les dix autres applaudirent bruyamment. L’écho se répercutait entre les remparts. Après le moment de trouble, la joie enivrait les cœurs. Le vent avait cessé. Et pourtant, les arbres continuaient de se balancer, comme s’ils saluaient eux-aussi la prouesse de l’élève. Le maître frappa dans ses mains. Ses yeux brillaient de passion. Sa barbe voletait, soulevée par une brise, elle-aussi imperceptible.
[...]
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MessageSujet: Re: Le Véritable Visage de la Lumière...   Le Véritable Visage de la Lumière... - Page 5 Icon_minitimeLun 11 Aoû - 16:40

[...]
« Vous avez vécu votre première manifestation de l’Air, mes enfants.
-Non, maître, l’interrompit Marc. Je l’avais déjà vu, à plusieurs reprises… »
Le mage sourit. Il s’approcha du petit blond. Il paraissait voler au-dessus du gazon.
« En effet, Marc. Mais vous n’avez jamais perçu l’Air dans sa force seule, rectifia t-il. Vous n’avez jamais connu sa fluidité avant aujourd’hui. Vous ne l’avez pas senti libre.
-Il le paraissait pourtant…
-C’est ambigüe la liberté, Marc. Vous le comprendrez quand vous subirez le pouvoir de l’Air et surtout de la vie. Non, lorsque vous avez vu l’Air, il n’était pas libre. Je ne dis pas qu’il n’était pas heureux. Mais il était au service de la Lumière…
-Parlez-nous de la Lumière, maître, glissa subtilement une jeune fille. »
Elle se recoiffait. Le vent avait ébouriffé sa chevelure brune. Sa robe bleue, légèrement froissée, recouvrait jusqu’au mollet ses fines jambes blanches. Son regard était irrésistible. Personne ne lui refusait un service. Même Sarcadid Mernine lui avait un jour cédé sa place à la table de l’Empereur lors d’un repas en l’honneur des rescapés de Terrae. Mais elle n’abusait pas de ce don. Elle l’employait avec modération et jamais pour une mauvaise cause. Le maître soupira.
« La Lumière est vaste, Sarah. Que voulez-vous savoir en particulier ?
-Je ne sais pas, avoua la jeune fille, confuse et impressionnée par tous les regards qui s’étaient tournés vers elle.
-C’est bien dommage, répondit le maître, d’un air las. Il y a temps de choses à dire pourtant…
-Qui est son maître ?, se rattrapa alors vivement Sarah
-Son maître ?, répéta le vieil homme en fronçant les sourcils. Elle n’a pas de maître, sinon ce ne serait pas la Lumière. Au contraire, c’est elle la maîtresse de nous tous…
-Et vous ?, s’incrusta le jeune Joè. Vous êtes bien le maître de l’Air, non ?
-Je suis surtout son gardien, rectifia le mage
-Eh bien, qui est le gardien de la Lumière ?, demanda Sarah, revigorée par l’excitation de ses camarades
-Personne et nous tous, affirma vaguement le maître. C’est déconcertant, n’est-ce pas ? »
Les enfants hochèrent la tête. Le sens de cette dernière phrase leur était inabordable.
« C’est pourtant simple, rit le vieux sage. Tout le monde contribue à son épanouissement, mais personne ne la contrôle…
-Et l’Empereur ?, héla Elexandre, remis de ses émotions
-Et Marc ?, intervint Sarah »
Tous se turent à cette remarque. Les joues de Marc s’empourprèrent. La chaleur gagna le bout de ses oreilles. Le maître, lui-même parut gêné. Il caressa sa barbe blanche et réajusta son petit béret vert. Il examina ses élèves. Tous le fixaient, hormis Marc qui contemplait ses pieds, avides d’apprendre de nouvelles informations sur la Lumière si étrange. L’Empereur n’avait montré son pouvoir qu’une seule fois et cela rapidement. Cependant, ils s’en souvenaient et ils avaient été marqués par cette apparition.
« L’Empereur est une exception, déclara le mage, sur la défensive. Pour Marc, il n’y a aucune explication plausible.
-C’est peut-être une exception lui-aussi, supposa Rauxana, jusqu’alors restée en retrait
-Peut-être. Mais dans ce cas là, l’exception perd sa valeur d’exclusivité, dit le maître
-Le successeur de l’Empereur ?, darda précipitamment Joè, ouvrant les yeux comme s’il venait de trouver la vérité absolue. »
Le maître éclata de rire. Ses yeux étincelèrent. Ils leur restaient beaucoup à apprendre. L’Empire gardait trop ses secrets.
« L’Empereur n’attend aucun successeur. Il règnera sur l’Empire encore, jusqu’à la fin... Que savez-vous à propos de lui ?, questionna t-il lentement, testant les connaissances des jeunes citoyens de Terrae
-Il est le chef ici, commença l’autre Marc »
Il avait été le dernier appelé par le président Mernine, le jour des résultats de l’examen de l’Empire. Ses yeux sombres, timides, n’osaient pas se poser sur quelqu’un en particulier. Ses joues noires rougirent lorsque le silence s’immisça dans le groupe. Le maître paraissait songeur. Marc Pocxenite prit la peine de répondre à sa place.
« Je ne crois pas qu’il est le chef. Je l’imagine plutôt en… guide…
-Exactement, confirma le mage. L’agent M vous a beaucoup appris, Marc. Je m’en réjouis. L’Empereur n’est aucunement le souverain absolu ici. Loin de vous cette horrible pensée. Nous avons nos droits et nos devoirs, comme sur Terrae, enfin, celle d’avant.
-Tout le monde est à son service ici, pourtant, murmura Joè à l’oreille de Tiery Journet
-Monsieur Person, voulez-vous répéter votre ânerie afin que l’ensemble de la classe écoute ?, l’interrompit le maître, amusé ».
Tiery pouffa. Il donna un coup de coude à son camarade, qui se retirait derrière les cheveux de Rauxana et Sarah, à l’abri du polégardien. Il se baissait presque, désirant se faire oublier. Mais le maître relança :
« Allons, Joè ! Vous êtes dans les jardins du palais Impérial. Croyez-moi, chaque agent veille scrupuleusement à ce que le nom de l’Empereur ne soit pas souillé. »
Un sourire énigmatique se dessina sur sa figure. Les autres rirent, silencieusement. La mine dépitée de Joè était tellement désopilante que personne ne voulait briser cet instant de fourberie. Une inquiétude furtive passa sur le visage de l’élève et il balaya d’un regard craintif le groupe.
« Vous me faîtes marcher, n’est-ce pas ?
-A votre avis ?, répliqua le maître, toujours aussi sérieux »
Joè se mordit la lèvre inférieure. Il observa à nouveau chacun de ses camarades. Aucun ne lui démentit mais aucun ne l’aida pour autant dans sa réflexion. Il se gratta alors la tête et sa vision se tourna vers les fenêtres du palais. Il remarqua quelques agents qui marchaient dans les couloirs ouverts sur la baie vitrée. Ils vaquaient à leurs occupations et ne s’intéressaient nullement à lui. Soulagé, il retourna la tête et il aperçut les mines hilares de tous les autres élèves. Même le maître se tenait le ventre.
« Allons, Monsieur Person, si nous étions si susceptibles, vous ne seriez déjà plus en vie, expliqua t-il. Cependant, ne nous égarons pas, les enfants, reprit-il, toussotant pour arrêter les derniers gloussements. Vous ne visitez pas suffisamment les rues de la capitale, cher Joè. On vous confine beaucoup ici je trouve. Une fois en-dehors de l’enceinte du palais, qui fait respecter le pouvoir ?
-Eh bien, les agents !, s’enquirent Sarah et Rauxana d’une même voix
-Non, les hommes en uniformes blancs, répondit Marc d’une voix neutre mais assurée. »
L’agent M l’avait emmené plusieurs fois dans la capitale, avec une autorisation spéciale, et sous sa protection constante. Il lui avait montré ses quartiers préférés. Par conséquent, il l’avait emmené de nombreuses fois dans les rues populaires, sous sa surveillance maladive. La plupart du temps, Marc était resté dans la berline noire, bardé du danger. Il avait ainsi admiré les somptueuses bâtisses de l’Empire, de l’extérieur. Et c’est là qu’il avait aperçu les premières patrouilles d’hommes en uniformes blancs. Il avait d’abord cru que les agents s’habillaient différemment au sein de la capitale. Mais M lui avait appris que ces hommes blancs n’avaient rien à voir avec les noirs. Ils ne participaient au même ordre.
« Les soldats du Grand Conseil, acquiesça le maître, d’un ton grave.
-Le Grand Conseil ?, répéta Sarah, surprise
-Personne ne parle du Grand Conseil au palais, surtout en ce moment, affirma le vieux polégardien. Il est en conflit verbal avec l’Empereur, depuis six ans déjà.
-Mais qu’est-ce que c’est ?, demanda Tiery, intéressé par ce nouvel élément de l’Empire
-Le chef, répondit le maître en réutilisant les mots de Marc Orpheli. Il est la puissance motrice de l’Empire.
-Mais l’Empereur…, commença Sarah, étourdie par cette révélation
-Assez de mais, la coupa le vieil homme en levant la main. Pour ce cours-ci en tout cas. J’aurais bien aimé poursuivre cette conversation, mais l’heure galope. Et nous n’avons pas terminé la pratique. Allez, relevez tous les bras. Rauxana, ne tirez pas cette tête. Vous êtes bien plus jolie lorsque vous souriez. Un, deux, trois… laissez vous guider par l’Air, ordonna le polégardien enjoué. Marc, non pas vous Monsieur Orpheli, rajouta t-il lorsque celui-ci se tourna précipitamment. Marc, vous viendrez me voir après cet exercice. Nous aurons besoin d’une petite discussion, à propos de Terrae. »
Marc approuva d’un signe de tête. Le maître le contempla encore quelques secondes quand l’élève brandit ses bras et ferma les yeux. Les iris du vieil homme étincelèrent de passion. Cet enfant était la clé, il ne le saurait que plus tard. Le destin était parfois disgracieux. L’Air le lui disait souvent…


A suivre...
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MessageSujet: Re: Le Véritable Visage de la Lumière...   Le Véritable Visage de la Lumière... - Page 5 Icon_minitimeLun 11 Aoû - 23:22

D'accord, c'était la seule explication que j'avais. Eh ben, ça annonce pas du bon ça..^^' En passant, c'est plutôt pas mal de pouvoir poser ses questions à l'auteur directement, surtout quand on se fait répondre si rapidement et avec autant de détails..merci! Smile
Vraiment génial le concept de l'air, on voudrait bien y être.. 5497
Merci de poster si vite, surtout que tu dis finir le 5e épisode! Je vais avoir les suites toute fraîches, super!^^'
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MessageSujet: Re: Le Véritable Visage de la Lumière...   Le Véritable Visage de la Lumière... - Page 5 Icon_minitimeVen 15 Aoû - 22:21

Merci de tes compliments. Voici le tout nouveau morceau qui vient d'être terminé. Il est un peu long Embarassed mais j'espère qu'il te plaira. Un nouvel élément rentre en jeu. Je pense que ça relance l'histoire. Enfin tu me diras... Je veux ton avis complet. Et tu sais quoi? Tu es la première à lire Smile.
Voilà, voilà, je te souhaite beaucoup de patience pour arriver au bout xD.

Episode 5


Sarcadid reposa un volume relié en cuir sur la table basse. Les lettres dorées dansaient devant ses yeux : Mémoires de l’Empire. Cet ouvrage était le plus complet de tous. Des écrits d’auteurs différents le constituaient. Mais le président fatiguait. Des chiffres se cachaient derrière des noms de chanceliers. Les liasses de documents officiels couvraient les affaires douteuses qui se couchaient dans les recoins de la capitale. Les dates s’empilaient les unes sur les autres. Mernine secoua la tête, stoppant net son délire éveillé. Il se massa les tempes. Sa tête était lourde. Les premiers signes de fatigue lui apparurent au chapitre précédent. Il avait tenu bon durant plusieurs pages, s’accrochant aux lignes incontournables d’écrivains polégardiens ancestraux. Néanmoins, sa vue faiblissait et s’embuait. Les mots se confondaient dans les phrases. Les virgules s’évaporaient et les points s’allongeaient. Finalement, lorsque le texte se transforma en traits horizontaux, il avait refermé le livre. Sa paire de lunettes gisaient négligemment sur un coussin écarlate. Le sofa boisé était tellement confortable que Mernine crut s’endormir. Il balaya la bibliothèque des yeux et il remarqua qu’il était seul. Marie était partie dans le vestibule. Les hautes armoires s’alignaient au fond. Des tables se dressaient devant. Les petites lampes vertes étaient toutes éteintes. Le monde affluerait bientôt. L’ancien président avait passé la nuit ici. L’Empereur lui avait confié les clefs de la réserve, inaccessible au commun des sujets impériaux. Il lui faisait preuve d’une immense confiance. Mais Mernine n’était pas dupe. Cet élan continuel de bienveillance ne pouvait que dissimuler des intentions moins généreuses. Et cette idée le troublait, lui procurant un malaise identique lorsqu’il se trouvait confronté à la folie de Mirelly, l’an passé. L’Empire suivait un plan, il en était convaincu.
Mernine se déchaussa. Après tout, personne ne le verrait avant au moins encore une heure. Il allongea lentement ses vieilles jambes et souffla, fermant les yeux. Sa tête se cala sur l’accoudoir, recouvert d’une étoffe moelleuse. Il plaça un autre coussin sous son dos. Puis il s’étira. Ses articulations craquèrent et un doux plaisir, celui qu’on éprouve juste avant de s’endormir et de plonger dans ses rêves, se dessina en un sourire sur son visage éreinté. Néanmoins, depuis son exil, il s’était reposé longuement, multipliant les siestes. Le palais lui avait offert une luxueuse chambre, avec vue sur les quartiers ouest de la capitale, les plus beaux. Il s’installait souvent les soirs, à la nuit tombée, sur le vaste balcon. Songeur, il contemplait les façades illuminées des monuments majestueux de la ville. L’air était généralement agréable, en toute époque de l’année, nécessitant juste sa plus fine veste. Ensuite, il se dirigeait vers son lit à baldaquin. Les draps étaient propres chaque jour et sentaient la vanille, son arôme préféré. Durant le premier mois, il avait dormi plus qu’il ne restait lucide. Les affaires de Terrae l’avaient harassé. Sa frustration l’avait dérangé les premiers temps pour trouver le sommeil. Ses cauchemars se peuplaient de têtes miniatures de Mirelly et des drapeaux de la République défunte brûlaient. Désormais, son corps s’était détendu. Un masseur avait été mis à sa disposition pour lui assouplir ses muscles tendus. L’Empire avait été véritablement sympathique, prompt à son rétablissement immédiat, par des moyens efficaces.
Ses lunettes glissèrent et tombèrent sur le tapis brodé d’argent. Sarcadid dormait déjà. Il n’entendit pas non plus la porte qui s’ouvrit lentement. Une ombre furtive longea les rangées de livres. Silencieuse, elle marcha sur la pointe des pieds. La respiration régulière du président cachait ses mouvements. Elle dépassa la table basse, contournant l’énorme livre en cuir. Brusquement, Mernine remua, ronflant bruyamment et exposant son cou en-dehors de son col en fibres végétales. Ses cheveux gris étincelaient par le mince rayon de soleil qui perçait les volets repliés de la bibliothèque. La silhouette se stabilisa et patienta quelques secondes. Elle reprit ensuite sa lente progression. Son cœur battait à tout rompre. Un terrible effort la poussa à approcher ses mains de la gorge endormie. Ses doigts effleurèrent la peau rasée du président lorsque la porte s’ouvrit brutalement. L’écho se répercuta le long des murs. Les lampes du plafond s’éclairèrent. En un saut, l’intrus se plaqua contre une armoire, à l’abri des regards.
« Allez, encore quelques dizaines et je m’accorde une petite pause, s’encouragea Marie en tirant vers elle cinq ou six volumes d’une étagère.
Un nuage de poussière l’entoura. Elle tituba sous leur poids jusqu’à sa charrette vide. La silhouette profita de cet instant agité pour dégainer un couteau, produisant le son furtif d’une lame aiguisée. Marie trébucha dans le tapis et échappa ses livres qui s’étalèrent tout autour d’elle. Jurant, elle s’accroupit et les ramassa un à un. La silhouette sortit de sa cachette. Elle traversa le centre de la bibliothèque, slalomant entre les poteries noires. Elle s’obligea à suivre la respiration de la jeune femme, pour ne pas l’inquiéter. Marie attrapa le dernier volume. Soudain, elle entendit un bruissement de tissu.
« Sarcadid, vous êtes réveillé ?, chantonna t-elle, enjouée en remontant la tête promptement »
Sa phrase se perdit au milieu des armoires. Un bourdonnement régulier provint des étages inférieurs et par les fenêtres fermées. Les gens arriveraient bientôt. Elle les entendait déjà grimper les escaliers dans le hall. Cependant, la salle rendit un lourd silence. Marie, surprise, se releva. Elle aurait juré écouter en cet instant des pas étouffés.
« Sarcadid ?, retenta t-elle, sur ses gardes »
Elle serra contre elle son livre. Une sueur froide lui parcourut le dos lorsque le bruit se reproduisit. Elle fit volte face. La bibliothèque était vide. Sa queue de cheval s’était plaquée sur son nez. Marie la redressa d’un geste rapide. Son regard scruta les recoins ombrés de la pièce. Elle posa ses livres dans la charrette. Elle s’avança. Ses talons claquèrent le parquet, résonnant bruyamment. Elle se courba et les retira. Pieds nus, elle se dirigea vers les tables de lecture. Là, elle avait une excellente vue de l’ensemble de la bibliothèque. La pièce était toujours vide. Mernine poussa un grognement. Elle accourut. Le président dormait. Il venait de se retourner, savourant son sommeil bienheureux. Marie, angoissée, ramassa la paire de lunettes et la déposa sur la table basse. Jetant un dernier regard vers les armoires, elle recula jusqu’à la sortie, à tâtons. Les ombres paraissaient avancer vers elle, comme si le soleil derrière les volets s’approchait du palais. La panique lui sauta dessus, comme une bête sauvage. Elle se sentit submergée par la peur, comme lorsque une vague glaciale déferlait sur un corps chauffé par le soleil. Ses jambes flageolèrent. Elle ressentait une présence, une présence qui la fixait d’un regard pénétrant. Mais elle ne voyait rien. Rien du tout. La bibliothèque lui parut soudainement hostile. Où se situait cette… chose ? Peut être derrière cette étagère, ou celle là, vers la plante grasse. Le monstre des coins sombres ressurgit de ses souvenirs d’enfance, quand elle avait peur la nuit, seule dans son lit. La porte du placard paraissait s’ouvrir lentement et une main poilue et griffue se saisissait de la poignée. Marie aperçut tout à coup une silhouette. La forme d’un bras plus précisément. La main poilue de ses cauchemars. Elle la reconnaissait, elle en était sûre. Les griffes grattèrent le bois sombre des armoires. Son cœur sauta dans sa poitrine. Il tambourinait tellement que Marie le croyait à présent dans sa gorge. Ses yeux s’écarquillèrent d’effroi. Ne tenant plus, elle pivota et hurla lorsqu’elle tomba nez à nez avec l’agent M.
« Mlle Borkest ?, demanda t-il abasourdi. Tout va bien ?
-Oui… enfin non, bafouilla Marie sous le choc. Il y a une chose ici, ou quelqu’un, qui…
-Oui, il y a moi, marmonna Sarcadid, réveillé par le cri perçant. J’aurais espéré ne pas paraître invisible.
-Non, quelque chose d’autre, chuchota la jeune femme, pâle comme un linge. Je l’ai entendue…
-Cette bibliothèque grince de partout, Marie, réconforta le président en prenant une position assise sur le canapé. Cette nuit, j’ai bien cru que tous les fantômes du palais me rendaient une petite visite, plaisanta t-il en se rechaussant.
-Je vous jure, j’ai vu une silhouette, Sarcadid. Là-bas, indiqua t-elle de son index. »
L’agent, peu convaincu, se dirigea tout de même vers l’armoire. Avec précaution, il se pencha et examina l’arrière. Evidemment, rien ne prenait une apparence humaine et M se décontracta.
« Vous avez du rêver, Mademoiselle. Ce n’est pas étonnant vu le nombre d’heures que vous passez ici. Je vous suggère d’aller vous coucher, conseilla t-il d’un air conciliant. Vous n’êtes pas obligée de ranger tout ce fourbi, vous savez…
-Vous ne me croyez pas ?, se fâcha la jeune femme »
Son expression paniquée fut remplacée instantanément par une colère sourde. Ses joues livides se colorèrent de rouge. Son front se plissa et ses yeux étincelèrent d’indignation. Elle lâcha ses talons et resserra sa queue de cheval.
« Voyons, Marie, répondit Mernine embarrassé, ce que Monsieur M veut dire, c’est qu’il se peut que tu ais été sujette à une hallucination. La fatigue créé ce genre de trouble, moi-même j’en ai subi plusieurs sur Terrae.
-Mais…, hoqueta Marie, mais ça n’a rien à voir avec une hallucination. Je ne suis pas folle ! Je vous dis que je l’ai vue !
-Qui viendrait vous nuire ?, répliqua l’agent d’un ton ferme. Je vous assure que personne de malveillant ne franchit les murs du palais, et même de la capitale. La sécurité de l’Empereur passe avant tout. Un rôdeur ne peut donc s’aventurer dans la bibliothèque.
-Vous ne connaissez jamais l’erreur, vous ?, rétorqua la femme
-Jamais quand il s’agit de Sa Majesté, affirma M. Et ce, depuis très longtemps. Bien avant vous, Mlle Borkest. Je vous suggère donc d’aller dormir, vous en avez besoin, répéta t-il d’une voix plus calme.
-Suis ses conseils, recommanda Sarcadid »
Une légère inquiétude avait filtré ses traits. Mais sa mine était restée neutre. Depuis qu’il était en Polégardie, il s’était fixé une règle : ne jamais prendre de position, aussi bien pour l’Empire que pour la République. Comme ce qu’il avait annoncé lors de son dernier discours de président, il se contentait d’analyser et de percer la vérité. Marie soupira. Ses épaules s’affaissèrent et elle lorgna les deux hommes.
« Bon, si vous le dites. Nous verrons bien. A plus tard !, ajouta t-elle en sortant de la bibliothèque. »
Lorsqu’elle ouvrit la porte, d’autres polégardiens franchirent l’entrée et elle se mêla dans la foule. L’agent mit les mains dans ses poches et dit :
« Elle ne nous croit pas.

[...]
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MessageSujet: Re: Le Véritable Visage de la Lumière...   Le Véritable Visage de la Lumière... - Page 5 Icon_minitimeVen 15 Aoû - 22:22

[...]
-Je la comprends, répondit Sarcadid qui se laissa choir sur le sofa, une nouvelle fois. Elle avait l’air terrifiée.
-Nous ne tiendrons pas le secret bien longtemps, continua M
-Ce sera la troisième tentative. J’espère que nous découvrirons qui souhaite ma mort, soupira le président. Pour le moment, je ne veux pas que les autres s’inquiètent, vous comprenez ?
-Je comprends, acquiesça M
-Et surtout pas le petit Marc. S’il est si important pour vous, il ne faut pas qu’il se détourne du chemin…
-Il ne le sera pas, confirma l’agent
-Et l’Empereur ?, lança Mernine, le regard fuyant »
Il n’aimait pas parler de lui dans le palais, surtout à l’un de ses agents. Il avait l’impression qu’il violait son hospitalité et qu’il était écouté partout où il se situait. L’Empereur était le maître des lieux ; lui cacher un rôdeur dans sa propre maison était comme accaparer ses biens.
« Je ne lui ai encore rien dit, informa M. Cependant, ne vous réjouissez pas trop vite, il sait tout ce qu’il se passe dans ce palais. Il se peut qu’il soit même au courant de l’identité de votre agresseur et qu’il connaisse ses projets…
-Vous insinuez qu’il serait le commanditaire de…
-Je n’insinue rien, l’interrompit fermement M. L’Empereur sait ce qu’il fait et je ne suis pas assez sage pour détourner ses intentions ou même seulement les juger. S’il le sait et qu’il n’agit pas, c’est qu’il a certainement ses raisons.
-Pardonnez-moi, s’excusa le président, confus. Je ne voulais pas vous offenser.
-Vous ne m’offensez en rien, Monsieur Mernine, le rassura M. Vous n’êtes pas à son service et vous n’entamez qu’à peine votre septième mois en l’Empire. Vous ne connaissez pas encore suffisamment Sa Majesté. Votre intelligence vous a soufflé cette crainte, c’est tout à fait naturel. Le contraire m’aurait inquiété.
-Merci, soupira Sarcadid. »
Des polégardiens s’asseyaient aux tables, un ouvrage sous le bras, et allumaient leurs lampes particulières. Le silence était souhaité dans cette pièce. La vieille bibliothécaire s’installa à son pupitre. Elle prenait son service. L’écho des voix des deux hommes contourna les armoires, bourdonnant aux oreilles des lecteurs. Des regards courroucés se dirigèrent vers eux. Certains les désignèrent de la main en fronçant les sourcils. L’agitation, au grand galop, traversa la bibliothèque et le silence se brisa au profit d’un tumulte agaçant. La vieille bibliothécaire jugea qu’il était temps d’intervenir. Elle se leva et se dirigea vers le sofa du président, encouragée discrètement par les autres. Toussotant, elle coupa court à la conversation de l’agent et du président.
« Messieurs, s’il vous plaît ? Oh, pardonnez-moi Monsieur M, se rattrapa t-elle en apercevant le visage de l’un des agitateurs. »
Elle s’inclina légèrement et son ton se radoucit.
« Je ne savais pas que c’était vous. Je ne voulais pas vous importuner…
-Vous avez tout à fait le droit, Madame…? demanda Mernine d’une voix charmante
-Béatrice, je m’appelle Béatrice, répondit froidement la bibliothécaire en examinant de haut en bas l’étranger.
-Nous sommes alors à notre tour désolés, Madame Béatrice, s’abaissa en une révérence grossière le président. »
La bibliothécaire sourit. Ses lunettes en demi-lune pendaient à son cou, rattachées par un cordon marron. Son attention se détourna vers les tables au fond. Les lecteurs montraient toujours leur mécontentement.
« Silence, messieurs. On se croit dans un vrai parloir ici ! Râler ne vous sert à rien bon sang, ils ne partiront pas plus vite et vous dérangez encore plus !
-Je crois que nous allons vous laisser, glissa l’agent.
-Merci beaucoup, approuva la vieille femme en hochant de la tête. Au fait, je n’ai pas vu Marie ce matin…
-Elle est partie dormir, informa Mernine
-Enfin !, souffla la bibliothécaire en réajustant son collier dorée. Bon, je ne veux pas vous presser, mais je ne désire pas assister à une rébellion ici… »
L’agent s’excusa une dernière fois, tout comme le président, et ils franchirent, en silence, les énormes battants de la porte.
« Vos murs ne sont donc plus si étanches, poursuivit Mernine comme s’ils se trouvaient encore dans la bibliothèque. »
Sa voix se répercuta dans le large vestibule. Le placard où Marie s’échinait quelques heures plus tôt était toujours entrouvert. L’intrus avait pu se glisser sans se faire repérer. L’agent se grattait la tête, songeur.
« Il faut croire que non, lâcha t-il. Mais je ne comprends pas…
-Moi non plus. Il y a certaines choses que nous ne comprenons pas, mais nous vivons avec. Passons. Et… »
Sa voix se perdit dans la cage d’escaliers, se répercutant entre les marches. Elle s’évanouit quelques secondes plus tard, aspirée par le silence pesant de l’aile du palais. Etrangement, personne n’empruntait ce passage.
-Et ?, interrogea l’agent soupçonneux »
Mernine s’arrêta. Il fourra les mains dans ses poches et fixa le sol. D’une voix morne, il répondit, n’osant affronter le regard de l’agent.
« Et comment se porte la République, si nous pouvons encore la nommer ainsi ?
L’agent fronça les sourcils. Il se tourna face à l’ancien président et leva l’index.
-Nous étions clairs il me semble, Monsieur Mernine. Vous étudiez notre société, nous vous laissons parcourir la capitale, nous vous octroyons les clés de la bibliothèque mais nous n’aborderons jamais le sujet de Terrae. Nous ne parlerons jamais d’Odalphe Mirelly. Et nous ne vous ferons aucunement part de nos projets pour votre nation.
-Je suis confus, s’excusa Mernine. Mais comprenez-moi. Elle me manque…
-Je serai ferme, monsieur, rappela le polégardien
-… tellement, rajouta le président, au bord des larmes.
-Non. Vous aviez accepté cette règle. Honorez votre parole. Suivez-moi maintenant. »
Mernine ne bougea pas d’un millimètre. Son teint était devenu écarlate. Il tremblait. Ses doigts agrippèrent nerveusement le dessous de sa veste. Ils pressèrent énergiquement le tissu entre eux. L’agent soupira et posa sa main sur l’épaule du président.
« Monsieur, vous souffrirez plus si je vous le disais.
-Elle est définitivement morte, c’est ça ?, lâcha Mernine
-Il ne faut pas, monsieur.
-Je l’aime, vous comprenez ?, s’écria Mernine épris d’une colère sans nom. Je l’ai conçue, je l’ai façonnée, je lui ai inculqué mes valeurs, je l’ai nourrie de mes principes et je lui ai conféré un pouvoir mondial. Je suis son créateur, bon sang ! J’ai le droit de savoir…
-Je vous assure qu’il faut vous en écarter, monsieur. Pour le moment. Les informations que je possède seraient néfastes pour votre santé. Je le sais et vous le savez. Pourquoi persistez-vous à vous rendre malade ?
-Parce que je l’adore, chuchota le président, dépité.
-Si vous l’adorez tant, conseilla l’agent M, croyez-moi, concentrez vos efforts sur l’Empire et oubliez le semblant de ses restes sur Terrae. Pour votre bien et pour le sien.
-Mais… mais…je ne peux pas !, balbutia Mernine
-Vous devez, trancha l’agent. Vous aviez promis…
-Je sais, soupira le vieil homme. Vous avez certainement raison. Mais imaginez-vous séparé de l’Empereur et sachez-le en danger alors que vous résidez dans un autre monde…
-Et que je n’ai aucun autre moyen que de me lamenter sur mon sort ?, termina le polégardien. Eh bien, je concentrerai mes efforts sur un moyen de le sauver à travers l’autre monde. Mais le contexte est différent. La République vous a rejeté.
-Non ! On l’a soudoyée, répliqua furieusement Mernine
-Cela revient au même, consentit l’agent. Si l’Empereur avait fait de même, je n’aurais pas cherché à le convaincre. Si vous l’aimez, Monsieur Mernine, laissez-là en paix. Elle reviendra lorsqu’elle verra le besoin que vous représentiez.
-Et si elle ne s’en aperçoit pas ?, demanda Mernine
-Si elle ne s’en aperçoit pas, c’est que c’est peine perdue. Mais honnêtement, j’en doute.
-Vous croyez ?
-N’insistez pas monsieur, répéta l’agent. Allez, suivez-moi. Je vous emmène voir l’Empereur. Il y a bien longtemps que vous auriez dû vous rencontrer plus amplement. »
L’agent pivota sur sa gauche, dans le sens de la montée, et fit demi-tour. Cependant, Mernine saisit son bras et le força à se retourner.
« Je vous en prie... La République a-t-elle résisté ? »
L’agent dégagea son bras de la forte poigne du président désespéré. Il redressa machinalement ses lunettes noires sur le haut de son nez. Il fixa l’homme d’un regard perçant. Mernine ne cilla pas. Son amour était plus fort que l’autorité du polégardien. Sa fougue ébranla l’agent. M comprit qu’il était inutile de l’apaiser par ses iris dominateurs. Finalement, il céda. Ses épaules s’affaissèrent et il murmura :
« Non. »
Les lèvres du président tremblèrent. Elles contenaient le cri d’horreur que le citoyen exilé aurait poussé. Des larmes perlèrent le pourtour de ses cils. Il ne chercha pas à les chasser. Sa main resta bloquée en l’air, comme brusquement figée dans la pierre. Paralysé, Sarcadid ne répondit rien.
« Vous voyez, marmonna l’agent. Vous ne devriez pas savoir.
-Il… Il a vraiment tout détruit ?, bégaya le président, en parlant de Mirelly.
Il n’osait plus prononcer son nom. Il lui inspirait la haine et de l’impuissance mêlé. Et, s’immisçant peu à peu, le chagrin lui souleva le cœur.
-Tout, certifia l’agent d’un ton neutre. »
Mernine chancela. Ses jambes flageolèrent et il se rattrapa à l’épaule du polégardien. Il retint une nausée et s’assit sur une marche. La sueur abondait sur son front. Sa chemise en était maculée.
« Venez, lui quémanda l’agent après avoir patienté quelques secondes. Vous êtes son unique sauveur, ne faiblissez pas.
-Je ne faiblirai pas, confirma le président en serrant des dents. Je lui ferai regretter de m’avoir autant blessé. Je vous le promets à vous, Monsieur M, je me relèverai et je le tuerai de mes propres mains. Vous êtes témoin de ma détermination.
-Effectivement, je le crains, acquiesça l’agent en hochant la tête. Cependant, pour l’instant vous êtes ici, en l’Empire. Suivez-moi. L’Empereur n’a que trop attendu de vous parler. »
Sarcadid Mernine approuva. L’agent lui tendit une main qu’il saisit. Le président se releva. Il gonfla sa poitrine et expira. Il prit un mouchoir blanc dans sa poche et le frotta sur son front.
« Je suis prêt. Je vous suivrai partout. Gardez-moi juste en vie pour que je puisse me venger. »
L’agent consentit. Discrètement, il tâta sa hanche pour s’assurer que son arme était toujours accrochée à sa ceinture. Puis, ils accédèrent dans un couloir désert. Le marbre brillait avec la lumière du soleil matinal. Les bourrasques de vent claquèrent sur les vitres. Un étendard noir s’était coincé sur le rebord de l’une d’entre elles, luttant contre sa perte. Au fond, une simple porte bloquait l’accès. Une table tactile s’élevait à côté. L’agent plaqua sa main et un petit voyant lumineux passa du rouge au vert. Un battant se détacha du reste de la porte et pivota pour s’ouvrir. L’agent tendit son bras et invita Mernine à avancer.
« Les appartements de l’Empereur, commenta t-il sobrement ».
Le président acquiesça fébrilement. Et il entra.


A suivre...
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MessageSujet: Re: Le Véritable Visage de la Lumière...   Le Véritable Visage de la Lumière... - Page 5 Icon_minitimeSam 16 Aoû - 3:22

Ça pour relancer, ça relance!! Smile Qui est ce mystérieux assassin!? Personnellement, je ne m'attendais pas à ça! 54679 ^^' Et ce n'est pas la première fois qu'il rode dans les parages en plus! L'agent M. a l'air plutôt au courant de l'affaire, mmmm.. Tout ça est très intriguant!
Je suis touchée d'être la première à te lire..quel honneur..! Embarassed Razz
Oh et tu veux que je te dise? Je ne remarque pas du tout la longueur de tes récits, ça se lit tout seul^^!!
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MessageSujet: Re: Le Véritable Visage de la Lumière...   Le Véritable Visage de la Lumière... - Page 5 Icon_minitimeSam 16 Aoû - 13:54

Tant mieux Smile.
Alors tu trouves tout ça très intriguant? C'est à dire? Tu ne t'attendais pas à ça? xD A quoi alors? Razz
L'épisode 6 ne tardera pas trop, il est en cours d'écriture Wink.
Merci de suivre mdr.
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MessageSujet: Re: Le Véritable Visage de la Lumière...   Le Véritable Visage de la Lumière... - Page 5 Icon_minitimeSam 16 Aoû - 21:51

C'est à dire : Pourquoi voudrais t'on assassiner Sarcadid lorsqu'il est dans l'Empire?!, Pourquoi lui et l'agent M. ne réagisse pas plus que ça, surtout que ce n'est pas la première fois que quelqu'un tente d'assassiner l'ancien président!? scratch
Hihi, je ne sais pas trop à quoi je m'attendais, je crois que ça concernait davantage Marc que Sarcadid..^^'
J'oubliais que les épisodes suivants ne sont pas encore écrit..va falloir s'armer de patience donc..!! Razz
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