Vercors J’ai cru voir qu’on en avait déjà un peu parlé dans les "romans historiques" mais comme ce sont en fait des nouvelles, je me permets de le remettre là.
4ème de couv’ :
Les Editions de Minuit ont été conçues par Vercors à l'automne 1941 et créées par lui avec Pierre de Lescure. Le Silence de la mer
est le premier titre à y être publié. Une vingtaine d'autres suivront jusqu'à la Libération, mais c'est le texte inaugural de Vercors qui connaît le plus grand retentissement. Cette sobre histoire, où une famille française s'oppose par le silence à l'officier allemand qu'elle a été obligée de loger, est un plaidoyer implacable contre la barbarie hitlérienne. Sous la calme surface des eaux, c'est la terrible "mêlée des bêtes dans la mer" qui se trouve soudain révélée, et toute "la vie sous-marine des sentiments cachés, des désirs et des pensées qui se nient et qui luttent". Les récits qui accompagnent ici Le Silence de la mer
ont une portée peut-être mois complexe mais tout aussi forte. Tous lancent un vibrant appel aux vertus d'un humanisme conscient de ses devoirs.Mon avis :
Le silence de la merTrès très belle nouvelle.
Histoire d’un officier allemand qui occupe une maison et se heurte au silence de ses deux occupants.
La fin est stupéfiante. Je suis restée frappée par la justesse de la lecture de Macbeth et son adéquation à la situation. C’est une histoire qui remue, qui laisse pensif, nous pose mille questions et nous laisse des sentiments ambivalents sur cet allemand.
A lire et à relire pour en découvrir toutes les saveurs. A méditer…
OthelloSuite du
Silence de la mer.
Le retour de l’officier allemand.
Elle éclaire la nouvelle précédente et aide à sa compréhension. Sa date m’a beaucoup aidé à resituer précisément les événements de la fin du
Silence.
C’est poignant, émouvant, terrible, à la limite du tragique…
Il était sincère finalement. Sincère mais aveugle et naïf, tellement naïf !
Ce jour-làPromenade d’un père et son petit garçon qui ne se passe pas tout à fait comme d’habitude.
C’est oppressant, on sent dès le début qu’il y a quelque chose qui ne va pas, plus le récit avance, plus on appréhende.
La fin est terrible. J’en ai pleuré.
Le songeDescription d’un camp d’extermination.
L’auteur fait croire que c’est un songe et j’avoue que quand j’ai vu la date (novembre 1943) j’ai eu un choc, je me suis dit que c’était impossible !
En fait j’ai lu après qu’il était au courant par un ami qui en avait miraculeusement réchappé. Mais il n’a publié cette nouvelle qu’après la fin de la guerre : peur de ne pas être cru et volonté de ne pas inquiéter plus les familles des déportés… Comme quoi, même en 1943, il y en a qui savait !
La description est terrifiante, la morale de la fin est horrible…
L’imprimerie de VerdunCette nouvelle montre que des personnes peuvent parfois révéler la meilleure part d’elle-même. C’est porteur d’espoir et en même temps la fin est très triste…
Et là on pense : « Dire qu’il y a eu des centaines d’histoires comme celle-ci » !
La marche à l’étoileC’est la dernière nouvelle du livre.
Récit plein de tendresse d’une vie passionnée, de l’Amour pour la France avec un grand A.
C’est tellement tragique à la fin. On ressent de l’admiration pour cet homme. Le désespoir de son dernier instant est poignant et nous touche en plein cœur…
Vercors sait trouver les mots pour nous faire partager son émotion.
Je me suis posée la question de savoir si c’était son père et en fait la réponse m’a été donnée dans la postface. Il s’agit en effet de son père mais la seconde partie a été romancée, ce qui n’enlève d’ailleurs rien à la portée de la nouvelle.
J’ai fait une magnifique rencontre avec Vercors.
Ses nouvelles sont profondes, belles et terribles à la fois. Leur lecture est très forte et riche en émotion. Je ne regrette pas du tout d’avoir ouvert ce livre (offert par ma maman il y a longtemps, je regrette juste aujourd’hui de ne pas l’avoir ouvert plus tôt), il reste ancré dans le cœur. Je n’ai plus envie que d’une chose maintenant, c’est de continuer à le découvrir.
C’est vraiment, vraiment, vraiment, à lire !