Alors alors.
Il m'est trés difficile de poster ce texte car il est trés personnel et refléte mon état d'âme d'il y a quelques jours encore. J'étais assez enflammé et aujourd'hui tout est retombé donc autant vous dire que je vis un moment un peu compliqué dans ma vie...
Je tiens aussi à préciser que je ne souhaite pas lire de jugement sur ce texte, juste des appréciations. Peut être vous choquera t-il ou pas mais sachez qu'il mélange passion, réalité et fiction (au niveau des sentiments) et qu'il correspond parfaitement à certaines de mes attentes.
Je me doute que se charabia doit être dur à comprendre pour vous mais je n'ai pas d'autres mots et ne peux pas mieux vous l'expliquez.
Bref, je vous souhaite bonne lecture.___________________________________________________________
D’entendre sa voix, j’ai envie de le serrer fort contre moi, de sentir chaque partie de lui – la plus infime soit elle – je voudrais dépasser les limites de la physique et pourtant, je sais que jamais je ne me sentirais assez proche de lui, il m’en faudrait toujours plus.
Sa voix me fait frissonner et pourtant il est loin de moi…
Je croyais le savoir là, tout prés, m’observant, jaugeant mes réactions, espérant un éclat dans mes yeux.
J’imaginais ses doigts, volants au dessus des touches, allant de droite à gauche puis de gauche à droite, sous l’effort – la concentration - pour ne pas se tromper ou faire de fausses notes il se mordillait la lèvre inférieure puis fronçait les sourcils, il pencherait la tête –comme pour être encore plus prés de la perfection, ses cheveux lui tomberait légèrement devant les yeux.
Enfin le morceau redevient plus calme, il relève la tête et repousse ses cheveux en arrière.
Moi je me tiens au bout de la queue du piano, ne pouvant me lasser de le voir lui, mais aussi de le voir jouer, d’entendre SA musique, SES mélodies, SES paroles, lui.
Parce que je sais que quand il compose, il se livre en entier, il ouvre son cœur comme des vannes et laisse couler le flot d’inspiration.
Au milieu de cette frénésie il écrit, il écrit sans cesse : partitions, paroles, mélodies ; il fait tout, il arrange les morceaux, dit aux autres musiciens comment ils doivent jouer.
Au final le résultat est sans précédent, il crée quelque chose de neuf, de magique, fait transporter les gens.
Je continue de le regarder, ne pouvant détacher mes yeux.
J’aime ce qu’il fait, je l’aime lui, j’aime ce qu’il dégage et ce qu’il m’apporte.
J’aime le timbre de sa voix, le toucher de sa peau.
J’aime sa façon d’employer les mots, de sourire.
J’aime sa démarche et son élégance.
Le morceau ralentit encore un peu plus et enfin s’arrête.
La pièce redevient calme, détachée de la sensualité de la musique, on pourrait imaginer de la vapeur violette et bleue qui disparaît par le toit.
Il lève la tête et son tendre sourire élargit ses lèvres.
Il a très certainement trouvé ce qu’il voulait dans mes yeux parce que les siens pétillent.
Il continue de me scruter, le rouge monte à mes joues, alors il se lève.
Il se lève, son costume retombe parfaitement sur les courbes de son corps – j’ai le temps de penser « mon dieu cette élégance » - et il approche, continuant à me fixer.
J’ai comme l’impression qu’il a aspiré les vapeurs bleues.
Maintenant il est tout prés, et cette proximité réveille quelque chose en moi.
Je voudrais courir loin, le plus loin possible.
J’étouffe de désir et de passion, et je sais que ses baisers, ses caresses ne l’apaiseront qu’à peine.
Toujours en me regardant dans les yeux, il prend me main gauche, la lève jusqu’à ses lèvres et l’embrasse.
Il tire sur mon bras et ainsi m’attire contre lui, dans un geste brusque mais mesuré.
En atterrissant sur son torse, ma respiration se coupe puis reprend, comme plus libre.
Je ferme les yeux et savoure l’instant.
Ses mains frottent mon dos, il sait que je suis émue et à deux doigts de pleurer.
Ce contact devrait m’apaiser mais, je sais que ce sera le dernier avant de longs mois où il sera loin, nous serons séparés par un océan puis après l’océan, ce seront nos obligations qui se chargeront de nous éloigner.
Heureusement que sa chemise est noire, personne ne verra les traces de mes larmes.
A présent ses mains entourent ma taille, il me détache légèrement de lui et rien que ce tout petit écart me fait souffrir.
Sa main droite vient soulever légèrement mon menton, jusqu’à forcer mon regard à croiser le sien.
Il me sourit péniblement et là, je comprends que pour lui aussi c’est dur, alors que je l’ai laissé porter ma tristesse, seul.
Il se penche vers moi, ses lèvres effleurent mes yeux, mes joues, mon cou telles des ailes de papillons, puis viennent se poser passionnément sur les miennes.
Nos souffles se font erratiques, la pression est trop forte pour moi.
Il coupe court à notre baiser et je me sens aspirer, comme dans une tornade qui me surprendrait.
La salle à la façade de verre disparaît dans le tourbillon.
Il me regarde m’éloigner contre mon gré, tend la main puis plus rien.
Je me réveille en sursaut, dans mon lit, les yeux baignés de larmes.
La musique résonne encore dans mes écouteurs et dégoûté, je l’éteins et le balance par terre.
Heureusement il fait toujours nuit.
Je me dis que lui aussi, en même temps que moi, regarde le ciel et pense à notre amour.