Céleste

Je suis ravie que cela t'aie plus... La suite sera surement pour ce w-e, et en ce qui concerne ton talent il est quand à lui indéniable!
Je suis réellement touchée par vos commentaires à tous, merci beaucoup B. pour ton compliment il me va droit au coeur...
Qu'il est bon d'être sur un forum où tout le monde est si gentil... *émue*

Héhé, bah en plus c'est sincère (et pas ses seins... xD).
Nan, mais c'est vrai que t'as une aisance surprenante quand t'écris .

Je suis totalement d'accord. C'est agréable de se sentir sincère quand on complimente quelqu'un! Tu le mérites vraiment, tu devrais même publier, ça ressemble trop à un vrai livre ton truc!

Oui sincèrement, rien ne t'empêche d'envoyer un ptit manuscrit à une maison d'édition via internet... franchement, tu devrais tenter le coup une fois que t'auras terminé l'histoire =P.

Franchement... Ouah *-*
J'ai tout lu d'une traite (j'avoue que j'ai les yeux bousillés là mdr)
Mais c'est vraiment super, j'adore ce style, j'adore ton style d'écriture. Pour Carole, j'étais vraiment loin de me l'imaginer. Comme Empereur, on pense avoir un vrai livre, seulement on meurt d'envie de voir la suite, viiiiiite!!

Sûrement que vous allez trouvez la suite moins bien et je m'en excuse, j'ai un peu de mal à écrire ces temps-ci... En espérant que cela vous plaira tout de même...

Chapitre IV
Cicatrices

Je m’éveillai aux premières lueurs de l’aube, l’air était frais et le sol du compartiment glacé, je me relevai avec peine, mon ventre était douloureux et mes articulations me faisaient horriblement souffrir. Je me rassis sur la banquette et une soudaine nausée s’empara de moi, je sortis précipitamment dans le couloir et me mis à courir jusqu’aux toilettes du wagon. Après y être restée une dizaine de minutes, j‘ouvris la cabine pour sortir, un nouveau vertige me fit chuter en arrière, me plaquant violemment contre la porte, un grésillement se fit entendre dans le couloir et une voix rauque annonça le prochain arrêt, le mien était encore loin, j’avais encore une paire d’heures devant moi. Je revins en arrière, me rinçai le visage avant de retourner à ma cabine en chancelant. Les sursauts constants de la vieille locomotive ne faisaient qu’empirer mon malaise. Je m’assis, appuyant la tête contre le dossier de mon siège, et fermai les yeux. Encore un peu, il fallait juste que j’attende encore un peu. Une vingtaine de minutes plus tard, le grésillement se fit à nouveau entendre, et mon cœur se serra. J’étais censée m’arrêter à cet arrêt des jours auparavant, passer mes vacances dans cette ville, vivre deux mois de bonheur avec l‘homme que j‘aimais, j‘étais censée faire beaucoup de choses, et je n‘avais rien fait…
Le train s’arrêta, pendant quelques instants, et je crus reconnaître Adam sur le quai, je fus à nouveau prise d’un haut le cœur mais après quelques instants, je me rendis compte que la personne que j’avais prise pour lui n’était en fait qu’un contrôleur. L’horloge de la gare annonçait quatre heures, qu’aurait il fait ici à une heure pareille?
Je me sentais ridicule: j’espérais de tout mon cœur qu’il aille bien, qu’il continue à vivre, mais j’aurais tout donné pour le voir apparaître à l’intérieur du wagon, qu’il me prenne dans ses bras et m’oblige à le suivre.
Je savais bien sûr qu’il n’en serait rien, mais l’espoir de revoir un jour son visage, son sourire, son regard…
Tout cela me hantait et je savais au fond de moi que ce sentiment ne me quitterait plus, que je devrai en souffrir à chaque fois que ma vie serait trop dure, comme le chemin menant au bonheur, auquel j’avais renoncé.
J’avais renoncé à tout cela, et ne pouvais m’en prendre qu’à moi-même, mais c’était pour son bien, je le protégeais. Si c’était à refaire, je le referais.
La locomotive se remit en marche et prit de la vitesse, le paysage défilait à toute allure devant mes yeux tandis que mon esprit ne pouvait se détacher de Carole. Cette femme était affreuse, comment avais-je pu lui faire confiance ne serait ce qu’une minute?
Je sortis de mon sac une enveloppe et une feuille de papier froissée:

Fabian,

Je t’écris dans le train: je pars un peu plus tôt que prévu pour la capitale. J’espère que tu recevras ma lettre rapidement, car j’ai une nouvelle qui, si tu n’étais pas au courant, bien que j’en doute fort, va te surprendre.
Carole est une légimentienne… Hier soir, alors que j’essayais de récupérer le bracelet de ma mère qu’elle m’a [je réfléchis un instant aux termes que j’allais employer] volé, elle m’a surprise dans sa chambre, et m’a mise à la porte en m‘interdisant de revenir chez elle.
Elle a gardé mon bracelet, quant à Jean, j‘ignore s‘il est au courant pour Carole ou non, mais je pense qu’il t’écoutera plus que moi . S’il te plait réponds moi dès que tu reçois cette lettre, j’ai besoin de savoir, de comprendre. Garde un œil sur elle s’il te plait. Enfin si tu n’es pas dans le complot dont le but est de ruiner ma vie.
Céleste

Malgré ce dernier sarcasme, mon ton était bien trop gentil à mon goût, alors qu’au fond de moi, je fulminais: je l‘accusais de m’avoir menti depuis le début à propos de Carole et, au fond de moi, de m’avoir caché bien d‘autres choses encore. J’aurais aimé prendre un ton mesquin, blessant, mais je n’arrivais jamais à retranscrire la haine qui m’habitait, tout comme la rancune que je gardais envers ceux qui en étaient à l’origine. Je pliai le papier en quatre et le glissai dans l’enveloppe après avoir griffonné une adresse sur le papier usé. Je la mis ensuite dans une poche de mon jean avant de m’enfoncer dans la banquette, sans même me soucier du tissus aux tâches douteuses qui la recouvrait. Je finis le trajet en somnolant, sans pourtant prendre le risque de m’endormir. Mon esprit vagabondait: Adam me manquait, son absence me meurtrissait un peu plus chaque jour, au plus profond de mon être. J’avais beau me répéter que j’avais fait un choix, que je ne pouvais désormais rien y changer, je ne pouvais m’empêcher d’éprouver certains regrets à l’égard de celui qui était, il y a encore quelques jours, censé partager le reste de ma vie.
Je descendis du train avec nonchalance, encore engourdie de ma somnolence, laissant se presser les gens autour de moi et attendant que la gare se vide, afin de pouvoir marcher seule.
Je développais une forme d’agoraphobie, la foule m’effrayait, ou plutôt me répugnait, c’était un dégoût teinté d’un sentiment de supériorité. Je me sentais supérieure car j’étais une légimentienne, je faisais partie d’un monde dont-ils ne soupçonnaient même pas l’existence.
Orgueil démesuré d’une gamine de 17 ans.
Je croyais tout savoir de la vie, alors qu’en fait je n’en savais rien.
Je n’étais venue qu’une seule fois dans cette ville et n’en avais pas gardé de très bons souvenirs. Me revenaient toujours en mémoire les odeurs âcres, beaucoup de monde, les façades décrépies, les ruelles lugubres, les personnages excentriques, trop de monde, les visages cireux, les mines blafardes, les voitures omniprésentes, et beaucoup trop de monde.
Cette ville avait due être belle du temps de la royauté et du superflus, on distinguait ça et là, recouverts par la crasse, des gravures sur les murs, d’anciens vitraux décolorés aux fenêtres, quelques statues taguées, si ce n’est décapitées.
Les dernières traces d’une civilisation décadente: celle des hommes.
Il régnait partout, une angoisse que l’on ne cherchait même plus à dissimuler, sûrement comme dans toutes les grandes villes.
Les gens se bousculaient sans un regard, serraient leurs sacs contre leur poitrine, quand ce n’était pas leur poitrine contre leur sac, et ils regardaient droit devant eux, parce qu‘on leur avait dit de le faire depuis qu‘ils étaient gosses: regarde pas les gens dans les yeux.
Les habitants de la capitale ne partageaient qu’une seule chose: la peur de l’autre.
Et moi je me tenais là, au milieu de tout ce fourmillement, je ne me sentais pas à ma place, ce qui me poussait toujours plus à penser que je n’étais pas faite pour ce monde.
Mais si j’avais pu lire dans les pensées d’une seule de toutes ces personnes qui m’entouraient, j’y aurais lu la même chose que dans les miennes, mais à dix sept ans on croit qu‘on est unique, la seule à souffrir, la seule à penser, la seule à savoir.
J’avais l’excuse de la jeunesse.
Je parcourais les rues, d’une démarche rapide et silencieuse avec l’espoir de pouvoir me fondre dans le décor, et dans le but de trouver une petite boite jaune. Je finis par en trouver une dans laquelle je fourrai la lettre froissée destinée à Fabian.
Maintenant il me restait encore 24h à attendre avant de pouvoir me rendre à « la porte », comme s’amusait à l’appeler mon tuteur quand il me parlait de l’endroit où je devais sceller mon destin.
J’avais un rendez vous depuis 17 ans. Un rendez-vous que je n’aurais raté pour rien au monde. Je ne savais pas qui l’avait pris pour moi, ni s’il était réellement noté autre part que dans ma tête, mais Fabian me l’avait rappelé chaque année à la même date pour que je ne l’oublie pas, et cette date était demain. Le 25. Je ne savais pas où, qui ou comment, je savais juste quand et pourquoi, le reste j’avais à le deviner, et je le devinerai, car c’était la seule chose que je désirais vraiment. Partir.
Je passais ma journée à déambuler dans les rues, sans autre but que de tuer le temps, je m’arrêtais parfois dans quelques boutiques, plus pour profiter de mes derniers moments en tant qu‘« humaine », que pour les vêtements immondes qui occupaient les vitrines du centre ville.
En passant devant l’enseigne d’un coiffeur, je me rappelai une conversation que j’avais eue… Il y a longtemps, avec Adam:

_Tu serais pas cap…
_C’est que tu me connais bien mal alors - répondis-je d’un ton piqué - tu verras qu’un jour tu me retrouveras avec 3 centimètres de cheveux sur la tête et tu tomberas sur le cul!
_Un jour…
_Non mais je rêve, moi au moins je veux prendre des risques, toi tu te tiens bien tranquille, à parier que je ne réaliserai pas mes objectifs, mais toi tu n’en as aucun…
Je me tus, son regard s’était soudainement voilé, il semblait habité d’une incroyable tristesse:
_Moi aussi un but tu sais… Mais j’ai peur qu’en prévoyant des choses, je ne puisse jamais les faire, je ne veux pas être déçu… Si je te dis que je veux me marier, avoir des enfants…
_Mais tu feras tout ça!
_Probablement… Mais j’ai peur de ne pas pouvoir le faire avec toi…
C’était à mon tour de détourner la tête, il ne fallait pas qu’il voit qu’il avait raison, il aurait le temps d’être triste, de m’en vouloir, mais pas maintenant… Plus tard…Je me retournai vers lui, il s’état allongé dans l’herbe, le regard tourné vers le ciel, pensif. Je n’avais pas le droit de le faire souffrir, pas encore…Je montai sur son torse et passai mes mains sous son tee-shirt, il ne bougea pas:
_Et bien…On peut déjà essayer de préparer le terrain pour un premier objectif…
J’avais attitré son attention, il tourna son visage angélique vers moi, toujours empreint d‘une certaine souffrance:
_Quoi donc?
_Tu veux un enfant non?
La surprise avait éclairé son visage, faisant disparaître ou plutôt dissimulant tous ses doutes et toutes ses craintes sous un sourire amusé. Il s’était laissé faire quand j’avais enlevé son tee-shirt, m’avait laissée défaire mon chemisier, mais au moment où je commençais à jouer avec sa ceinture, il avait arrêté ma main:
_Céleste…
_Oui? Avais-je répondu d’un ton aguicheur, priant pour que la crainte qui m’habitait ne se fasse pas ressentir dans ma voix.
_Je t’aime
_Moi aussi je t’aime
_Je ne veux pas te perdre
Pour toute réponse je m’étais contentée de sourire et de le faire taire en l’embrassant, nous avions fait l’amour pour la première fois.
Jamais cette conversation ne fut abordée à nouveau, nous évitions le sujet.

Une pointe de nostalgie m’envahit à la pensée de ce moment, je n’étais pas censée avoir de regrets, et pourtant… J’avais besoin de me détacher du passé, de devenir quelqu’un d’autre. J’entrai dans le salon de coiffure et en ressortis une vingtaine de minutes plus tard, sans un seul coup d’œil au miroir.
Après tout, c’était ma lâcheté face à Adam que je cherchais à dissimuler sous ce faux acte d’audace, et cela ne méritait pas même un regard.
Malgré cet « effort », je ne me sentais pas différente pour autant, je continuai à déambuler dans les rues bondées de monde, essayant de trouver un endroit où passer a nuit.
Je m’arrêtai devant un petit hôtel coincé entre un restaurant chinois et une librairie en faillite, et y pris une chambre. J’y laissai mes affaires et enfilai un petite robe d’été que Fabian m’avais offerte pour mon anniversaire, elle était décolletée ouverte dans le dos, elle était parfaite pour cette soirée: je n‘avais d‘autre but que celui de vider mon esprit et les deux seules choses qui pouvaient y parvenir étaient l‘alcool et le sexe, et pourquoi pas les deux réunis.

Non, la suite n'est pas du tout moins bien. J'aime tes descriptions, elles ne sont pas lourdes, elles passent facilement (je ne sais pas si on te l'a déjà fait remarqué^^). A part quelques fautes (plus de frappe je pense =) ), j'ai beaucoup aimé, comme les précédents chapitres. Comment va se passer ce fameux 25 ?

Ouais, j'attends de savoir comment se passera le 25... et pis, le chapitre est pas du tout plus ennuyeux que les autres... il est même pas mal du tout en expliquant sa nostalgie et ce désir pour Adam qui la fera souffrir... au contraire, ça plante bien sa situation morale: elle est déchirée !
Ah la la, oui, par exemple à la fin t'as mis "un petite robe d’été" mais j'pense aussi que c'est une faute de frappe !!


LA SUITE!!!

Génial ! toujours aussi passionnant et bien écrit ! Vraiment, j'ai eu peur à cause de ton avertissement, mais il n'en est rien; ce chapitre est aussi bon que les autres et comme à chaque fois il nous surprend et nous laisse sur notre faim du prochain épisode ! Vivement la suite !!

Signature officielle du Fan club de Céleste ^^

eh ben ...
Edeldrym a raison, l'avertissement ne sert absolument à rien !
Ce chapitre est tout aussi bien que les autres, j'aime bcp le passage de la réminiscence...
Ralala, me tarde la suite !

*veux bien faire partie du fan-club^^*

Biien, J'Ai fini. Dois-je etre heureuse?? Quoi qu'il en soit, j'ai hate de lire la suiite. Tu es très bonne Bravo.

Bon moi j'aime plus ce que j'écris, en partant du fait que j'ai aimé un jour, mais bon, lisez, lisez pas, c'est comme vous voulez...


Je ressortis de l’hôtel une dizaine de minutes après y être entrée, la nuit était tombée sur le centre-ville, sans pourtant faire grande différence avec le jour, car bien que ceux-ci s’assombrissaient, la capitale était également connue pour son activité incessante.
J’avais même l’impression de croiser plus de monde que pendant l’après midi, les gens semblaient plus pressés, plus angoissés, plus renfermés sur eux même.
Je remontai le grand boulevard et plusieurs avenues avant d’atteindre un petit pub, niché dans un cul de sac en face de l’hôpital Saint-Just.
C’est en y entrant que je réalisai à quel point il faisait froid, je formais en effet un étrange contraste avec l’étendue de cols roulés et de pulls en laine revêtus par les clients du bar. Il y avait plusieurs internes de l’hôpital, célébrant la réussite de leurs examens, quelques médecins profitant d’une pause entre deux gardes et certains « habitués », accoudés au bar ou en pleine partie de billard américain.
Mon entrée fit « sensation », et je n’eus aucun mal à me faire offrir un verre que je déclinai cependant, malgré le charmant sourire jaunâtre d’un quinquagénaire boutonneux qui semblait passionné par le mouvement de mes hanches.
Je m’assis au bar et commandai une margarita, une vieille habitude prise de Ariane, du temps où nous sortions encore tous ensemble, le vendredi soir après les cours. Nous formions un groupe d’amis inséparables, je serais morte des milliers de fois pour chacun d’entre eux, et même des millions pour un seul d’entre eux… Adam…
_Puis je vous offrir un verre?
C’était un des internes en médecine, qui s’était approché un sourire qui se voulait confiant aux lèvres. Dire qu’il était beau aurait été exagéré, mais je dus avouer qu’il était plutôt pas mal, assez grand, les cheveux blonds, les yeux verts, il avait quelques tâches de rousseurs qui rehaussaient son air faussement candide. J’entendais derrière lui les railleries de ses amis qui l’avaient sans doute poussé à venir me voir, un pari ou que sais je encore:
_Comme vous pouvez le voir, j’ai déjà pris un verre… Mais vous pouvez toujours me le rembourser…
Des esclaffements me parvinrent du fond de la salle, ses amis étaient pliés de rire, et tandis que je ramenai la paille de mon cocktail à mes lèvres, le jeune homme continua sans se laisser déconcerter:
_Combien?
Un sourire se dessina sur mes lèvres, il avait de la répartie, cela me plaisait:
_Vous savez quoi, asseyez vous au bar, prenez quelque chose et faîtes moi la conversation, ce sera déjà une technique de drague plus efficace.
_Vous ne voulez pas qu’on s’éclipse plutôt, seulement vous et moi.
Son audace se transformait en insolence, je répliquai d’un ton acerbe:
_Un verre de margarita passe encore mais je pense que ma compagnie est au dessus de vos moyens.
_Je…
_Je crois que cela veut dire non, répliqua une voix forte derrière ma nuque.
Je tressaillis et me retournai brusquement, un soupir de soulagement m’échappa tandis que je me reprochais intérieurement d’avoir cru reconnaître la voix d’Adam. Le jeune homme blond s’éclipsa, un peu vexé, vers ses amis qui continuaient à ricaner. L’autre homme s’assit à côté de moi, un verre à la main:
_Enchanté je m’appelle François…
_Enchantée, moi c’est Juliette. Ma voix ne trahissait point mon mensonge et je me félicitai en moi-même d‘avoir pris des cours de théâtre au collège. Je lui tendis ma main qu’il serra, j’étais ravie qu’il ne tente pas le baise main. Je dois vous remercier de m’avoir débarrassée de ce garçon.
_Ne me remerciez pas trop vite, au détriment de sa compagnie, vous allez devoir supporter la mienne, et je tiens à vous prévenir, je suis très curieux… Allez y, parlez moi de vous…
_Que voulez vous savoir?
_Tout.
Le même sourire illumina nos deux visages, j’avais trouvé un compagnon idéal pour la soirée…
Il me parla de lui, de son travail, de sa femme, du fait qu’ils ne puissent pas avoir d’enfants, et bien que son discours aurait dû me faire fuir ou au moins me décourager de tenter quoi que ce soit, chacune de ses paroles me confortait un peu plus dans l’idée de passer la nuit avec lui. Il devait avoir une dizaine d’années de plus que moi, mais tout comme George Clooney, il semblait s’être embelli avec l’âge. Son métier d’avocat avait creusé son visage et blanchi ses cheveux, il semblait réunir en lui l’élégance et le charme d’un acteur de cinéma, mais avec ce petit quelque chose qui le rendait accessible et surtout humain.
Nous discutâmes un assez long moment, ma peau était parcourue de ces petits frissons provoqués par l’excitation d’une nouvelle relation. Au fond, je ne voulais pas m‘avouer qu‘en plus d‘une voix identique, il ressemblait d‘assez près au caractère d‘Adam.
Il possédait une aisance et une telle répartie dans sa conversation, que celles-ci finirent de me séduire complètement, et m’incitèrent à répondre oui à sa proposition de finir la soirée ailleurs.
François paya l’addition et nous sortîmes du bar, j’ignorais à ce moment qu’à la différence de la clientèle masculine qui se lamentait de mon départ, une femme, assise dans un des coins fumeur, laissait échapper de sa bouche souriante, un volute de fumée blanche, ainsi qu’un rire de satisfaction que seul mon nouveau compagnon entendit, avant de refermer la porte derrière lui.
Il était en ville pour affaires, et avait pris une suite dans un hôtel prestigieux de la capitale, au frais de son client, un de ces chanteurs célèbres, qui font leur carrière en un mois, et la détruise en une semaine par une histoire de sexe, de drogue, ou autres raisons diverses et variées.
L’étalage du luxe me mettait toujours mal à l’aise, mais je dus avouer qu’il était plutôt agréable d’être traitée comme une princesse. Nous allâmes au bar de l’hôtel de François, histoire de boire un dernier verre et de se « donner du courage », il ne parlait plus de sa femme, peut m’importait, qu’il en parle ou non mon comportement n’en aurait pas été modifié.
Et après deux coupes de champagne, il m’invita dans sa chambre, la nuit sembla passer très vite, tout s’enchaînait à une vitesse phénoménale sans qu’il me semble pouvoir encore les modifier. J’étais sous l’emprise de l’alcool, du désir et peut être aussi de la curiosité. Je n’avais jamais fait l’amour avec un autre homme qu’Adam, et sans être mieux, cette nuit fut vraiment l‘opposée de toutes celles que j‘avais passé avec Adam, je m’étais habituée à sa douceur, sa délicatesse, à notre complémentarité, notre entente parfaite…. Tout était différent ce soir, ce n’était pas le même homme, il était rude, et surtout, il m’était totalement étranger. Je ne dormis presque pas, et tandis que François c’était endormi à mes côtés, j’étais sortie sur le balcon, en observant la pleine lune…
Toutes les fois où je la regardais, elle m’apparaissait telle un visage de femme, un visage triste et torturé, et cette nuit plus que les autres.
J’avais beau forcer, les larmes ne venaient pas, peut être mon corps était il honteux de mon comportement, des sentiments qui se contredisaient en moi…
Je revins me coucher, à côté de cet étranger qui dormait, paisible, sans se soucier de moi.
Une soudaine envie de vomir me prit et je me précipitai dans les toilettes immaculées d’un hôtel cinq étoiles, pour y vomir tout le dégoût que je me portais.
Je me traînai jusqu’à la douche et tandis que l’eau bouillante battait ma peau, j’avais l’impression d’avoir froid, d’être gelée, telle une statue de marbre, sans sentiment aucun, sans envie, sans regrets, sans cœur.
Je sortis de la douche en tremblant, et alors que je chancelais dangereusement François mit une serviette sur mes épaules et me souleva jusqu’à la chambre.
Il s’assit sur le lit et me prit dans ses bras:
_ Dis moi, depuis combien de temps n’as-tu pas mangé?
_24h, ou quelque chose de ce genre… répondis-je en tremblant
Il resserra son étreinte et attrapa le téléphone:
_Ce qu’il y a de génial dan un hôtel cinq étoiles c’est que le room service est disponible même à trois heures du matin, qu’est-ce que tu veux?
_Rien merci, je n’ai pas faim…
_ Allô? Oui, suite 208... Toute la carte du petit-déjeuner… Oui… Très bien, merci. Il raccrocha le téléphone un sourire satisfait aux lèvres
_Toute la carte? Tu dois avoir très faim…
_Tu m’aideras un peu, je n’aime pas le gaspillage.
Je lui fis un pâle sourire et nichai mon visage dans son cou, je l’avais jugé trop vite…
_Qu’est-ce…
Il découvrit mon dos et un frisson parcourut mon corps entier, je remis de force la serviette sur moi mais il l’ôta une nouvelle fois, avec lenteur:
_Tu ne veux pas m’expliquer?
_Qu’as-tu besoin de savoir? Répondis-je durement
_Pourquoi tu as une cicatrice le long de ta colonne vertébrale par exemple…
Je me dégageai de son étreinte et m’allongeai sur le lit en me recroquevillant:
_Pourquoi veux-tu en parler?
_Je m’inquiète…
_Je vais me reposer quelques minutes…
_Céles… Juliette s’il te plait…
Il se rendit compte de son erreur avant même que je ne me redresse et plonge mon regard pétrifié dans le sien:
_Attends, je vais t’expliquer…
_Tu m’as suivie? M’exclamai-je en me levant d’un bond
_Non ça n’est pas…
_Qui es-tu vraiment?!
_Je ne…
_Explique moi!!
_C’EST CE QUE JE COMPTE FAIRE SI TU ARRÊTES UN JOUR DE M’INTERROMPRE!
Je me tus, effrayée et me glissai dans le lit tout en continuant à l’écouter.
Il tint parole et m’expliqua qui il était, d'où il venait, et bien d'autres choses encore.
Je dormis peu cette nuit-là mais je me souvins avoir refait un cauchemar que j’avais fait il y a longtemps auparavant…
Cela me semblait une autre vie, tant c’était enfoui loin dans ma mémoire… Il y avait une table d’opération, un scalpel, Fabian, des lumières aveuglantes, la douleur, puis noir complet...

Mais c'est pourtant aussi bien que les autres épisodes; j'aime beaucoup.
J'aimerai en savoir plus sur lui ^^
Vivement la suite

Toujours aussi bon, magré quelques fautes de frappe je présume.

Aléanore a écrit:

et tandis que François c’était endormi à mes côtés

. Sinon l'histoire est toujours intéressante, et c'est toujours bien écrit. Même si l'épisode est moins porté sur la magie et le fantastique cela reste tout de même très bon. Quant au bar il resemble pas mal à celui du fofo ^^.
Qui est donc vraiment cet homme ?
La suite! la suite !!!

Ouais, qui est cet homme... et la femme avec le volute de fumée? C'est la dame orange? (ou Carole?).
En tous cas non j'aime bien, tu brises un peu le personnage tout mignon, sainte ni touche... non j'adore! Et pis c'est tellement bien fait...
On est vraiment pris! Et pis ça me fait vraiment pas peur de te lire... enfin voilà!
Juste un petit reproche... quand tu dis: "je me précipitai dans les toilettes immaculées d’un hôtel cinq étoiles", qu'a pour toi le sens du mot immaculé?
Parce que si je recherche dans mon robert, c'est une assimilation à la nature, à la simplicité de la vierge ... donc pour un hôtel 5 étoiles xD!

Bref, mais ça c'est histoire d'emmerder (et j'aime ça) donc j'adore, et je veux absolument la suite !

Je veux la suite SVP SVP *yeux mignon*

Tu es tout excusée devant l'excellence de ton texte chère Aléanore.

Bon bah okay xD!
Et cette suite?

Mais où est passé notre écrivaine préférée?

Empereur a écrit:

Mais où est passé notre écrivaine préférée?

Rooooh.. C'est mignon..
Ca y est je suis revenue, j'étais partie chez les chtis... Si si, à Bergues, les touristes nous prenaient en photos (oh regarde, c'est une chti eh!) --'
Mais me voilà, ma nièce et mon filleul me manquent déjà, je vais d'ailleur aller poster une petite photo qui va faire plaisir à Tinùviel! ^^
La suite prévue pour.... La fin de semaine si j'arrive à écrire entre les devoirs et l'annif d'Edeldrym Jeudi soir (il me fait aller jusqu'à perpignan et dormir à l'hotel pour sa fête quand même!)

HEy Hey, j'ai mm réussi a passer mm en étant à l'internat xD!!
Alors c'est beau Bergues?

bref, je ne fais que passer, à ce week end .