Pour ceux qui aiment LIRE !! Un vrai fofo pour toutes celles et ceux qui aiment lire et partager leur passion pour la lecture |
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| Le Véritable Visage de la Lumière... | |
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Auteur | Message |
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Invité Invité
| Sujet: Re: Le Véritable Visage de la Lumière... Dim 13 Avr - 12:53 | |
| Rooh la la, c'est qui m'engueuleraient maintenant . Tss Tss, non j'avoue hier, j'étais dan une soirée un peu... arrosée et pis euh voilà là je comate un peu, d'ailleurs si j'dis des conneries ... c'est normal.Mais bon, j'vais aller lire le chapitre d'Aléanore, ça me détendra, c'est tellement bien ! Bon alors, j'vous fais un peu de suspens... puisqu'on en reparle pas tout de suite des résultats ^^. M'enfin, ça sera pour l'épisode suivant =P! Voilà, voilà, bon, dimanche et bonne lecture !
Episode 6
La frêle secrétaire nouvellement engagée, n’entamant que sa seconde semaine de travail aux côtés du président mondial, s’empressa d’allumer les lampes de la petite salle de réception. La femme de ménages venait de terminer son service et l’endroit sentait une bonne odeur de pin. Il était sept heures du matin et elle voyait la lumière transpercer le jour sous l’imposante porte du bureau triangulaire. La veille, elle avait quitté, tard le soir, son service et elle remarqua que le pardessus de Monsieur Mernine demeurait toujours négligemment étalé sur un accoudoir du sofa vert, non loin de l’entrée. Autant dire qu’il avait passé la nuit ici, tout comme son propriétaire. Une nuit de plus pensa t-elle amèrement. Levant les yeux au ciel comme pour supplier à une divine personne d’intervenir et de régler tous ses soucis, la jeune secrétaire se dirigea vers son petit bureau, tout nouveau, où une armée de feuillets l’attendait, collés sur son sous-main. Décidément, le président n’aimait guère l’outil informatique, privilégiant la manière manuscrite, ce qui rendait le travail de son employée beaucoup plus long vu qu’il fallait qu’elle recopie ses rendez-vous dans son agenda électronique. Soudain, sa petite puce téléphonique grésilla dans son oreille gauche. A haute voix elle actionna le décrochage et fut ainsi avertie par sa collègue du rez-de-chaussée que Monsieur Mirelly était arrivé. Raccrochant vocalement, à peine eut-elle le temps de cocher le rendez-vous que les battants de l’ascenseur en face s’ouvraient. Un petit homme, portant un petit ensemble beige et un melon démodé de même couleur, s’avança, entouré de deux gardes du corps à l’air menaçant. Au dessus de ses lèvres, quelques poils bruns faisaient office de minuscule moustache. Aimable mais intrigué, il s’approcha davantage de la jeune secrétaire qui terminait de recopier les dernières informations laissées par son employeur : «Bonjour mademoiselle…, Denise n’est pas de service ? Elle lui sourit et lui répondit agréablement : -Non, je suis sa remplaçante. Elle est partie pour une retraite bien méritée. Vous ne vous imaginez pas tous les soucis qui peuvent s’accumuler en une seule journée. Mais je vous rassure, vos rendez-vous seront toujours aussi bien notés, plaisanta t-elle » Puis reprenant son sérieux, elle tendit sa main, s’attendant que Mirelly la lui serre, et déclara d’une voix solennelle : «Je me présente : Marie Borkest, première secrétaire de monsieur Mernine.» Cependant, le charmant visiteur lui baisa la main et répondit à la jeune femme déconcertée : «Enchanté, mademoiselle Borkest. Je sens que le monde ira déjà mieux grâce à votre présence ici. Seulement, pourrais-je voir votre cher et tendre patron tout d’abord ?, rajouta t-il plaisamment » Exprimant un petit rire amusé, la jeune secrétaire courut à la porte noire où un écriteau affichait en capitales d’imprimerie argentées : ‘‘Sarcadid Mernine’’. Elle frappa et prit sa meilleure voix : «Monsieur le Président ? Après un bref instant de silence, l’appelé signala sa présence. «Votre rendez-vous avec Monsieur Mirelly est arrivé, monsieur, annonça t-elle.» Il lui quémanda alors de le faire entrer, ce qui fut chose faite.
Sarcadid Mernine était dans un état lamentable. Mal rasé, il demeurait affalé sur un fauteuil en cuir marron foncé et relisait, pour une énième fois, un rapport peu encourageant sur les entreprises du textile. Tout dégringolait au profit de l’Empire… c’était rageant. Les lunettes sur le bout du nez, la chemise froissée, le président mondial proposa à son invité de s’asseoir sur le divan maculé de dossiers relatant l’écologie et l’éducation, sans oublier le chômage. Mais l’homme en beige déclina et revint aux faits de sa présence en ces lieux : «Monsieur, je viens au rapport, comme vous le souhaitiez…» Se passant une main dans les cheveux souillés de sueurs, le président mondial acquiesça, et fit un signe à son interlocuteur pour qu’il poursuive… «Monsieur, nous avons localisé avec précision une entrée pour la Polégardie, avec succès. J’ai aussi quelques rapports sur leurs activités et leurs mouvements au sein de la nation. -Vous m’en voyez ravi, ironisa le président.» Il en avait plus qu’assez des mystères entourant la Polégardie. Il avait alors décidé d’engager un service d’espionnage, même si sa propre constitution l’avait démantelé, pour en apprendre davantage sur l’Empire. Pourtant, Mernine était sensé mener une politique de préservation des frontières entre les deux peuples. D’ailleurs, en plus des agents, un corps spécial de la police de Terrae était chargé de surveiller toutes les tentatives d’intrusion clandestine dans les produits, floraux le plus souvent, acheminés jusqu’en Polégardie. Mais le président ne voulait plus servir de ‘‘pion’’. Il s’était fermement engagé à agir pour se sortir de ce pétrin, quitte à refuser l’aide financière polégardienne et à froisser les relations diplomatiques déjà tendues. Il avait alors conclu un pacte ‘‘secret défense’’ avec une ligue strictement opposée à l’idéologie impériale. Les recherches avançaient très lentement mais on avait découvert moult facettes cachées des étrangers. Premièrement, on avait conclu que, vu toutes les images satellites d’une précision quasi parfaite, le fameux pays polégardien ne se trouvait pas à la surface de la planète, mais en dessous. Sauf s’il s’agissait d’une organisation éparpillée dans toutes les sections, mais chose peu probable selon les dires d’une capitale majestueuse des seuls émissaires envoyés par la Polégardie. Ensuite, on avait découvert quelques entrées possibles grâce aux conduites du Promotus. Cependant, elles se terminaient toutes perpendiculairement enfoncées dans le sol. On avait secrètement creusé autour de l’une d’elles mais il avait semblé que le tuyau s'enterrait sans fin. Par la suite, on engagea de discrètes filatures d’agents, mais ceux-ci arrivaient toujours à se défiler ou ils restaient des jours sans s’arrêter, épuisant les meilleurs espions envoyés à leurs trousses. Le président Mondial se leva de son siège et considéra Mirelly, chef de la ligue anti-polégardiens. Il fit le tour d’une table basse, tout en méditant sur ce que venait de lui apprendre l’homme. «En êtes-vous certain ? -Oh que oui, répliqua l’homme en beige avec un sourire narquois aux lèvres» Maintenant, toute la supercherie se jouerait. La vérité révélerait plus tard que Mirelly n’en avait toujours aucune idée… A suivre...
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| | | Aléanore Bouquinovore
Nombre de messages : 1237 Age : 33 Localisation : Dans le sud de la France Emploi : Lycéenne Loisirs : Réapprendre à vivre... Date d'inscription : 12/05/2007
| Sujet: Re: Le Véritable Visage de la Lumière... Dim 13 Avr - 19:27 | |
| (c'est normal que les boutons et tout aient changé? Ils sont plus modernes... Enfin bref) Paco , j'aime toujours énormément ce que tu écris, les descriptions sont dignes des meilleurs livres fantastiques que j'ai eu l'occasion de lire et franchement, je te félicite pour ton style et ton aisance... J'aime beaucoup le changement de rôle, une fois Marc, une fois le président (et le système politique en général), ça m'intrigue beaucoup, et bien que n'ayant lu très peu au sujet du personnage, je me suis déjà attachée à lui... Bravo, et j'attends la suite avec impatience! | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Le Véritable Visage de la Lumière... Dim 13 Avr - 21:09 | |
| Oulah la... merci beaucoup ^^. Bon, comme hier j'ai été peu présent, est ce que j'me rattrape en mettant l'épisode des résultats? |
| | | Aléanore Bouquinovore
Nombre de messages : 1237 Age : 33 Localisation : Dans le sud de la France Emploi : Lycéenne Loisirs : Réapprendre à vivre... Date d'inscription : 12/05/2007
| Sujet: Re: Le Véritable Visage de la Lumière... Dim 13 Avr - 22:10 | |
| Tu sais que je suis toujours partante... Alors oui, la suite (se trouve un peu (beaucoup) aguicheuse) sorry... | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Le Véritable Visage de la Lumière... Dim 13 Avr - 22:16 | |
| Rohh la la la, mais non tu ne l'es pas du tout . Au contraire ça me fait plaisir . Donc voilà le fameux épisode des résultats xD. Oui, ça y'est on commence les épisodes plus longs... et voui, y'a un moment où on a fini de rigoler . Bref, trêves de plaisanteries, nous voilà dans le commencement du mystère... Les premières tentions... surtout dans l'épisode prochain peut être ^^. Puré, j'fatigue, j'dis nimp' ^^. Allez, bonne lecture !
Episode 7
Le modeste dîner de la famille Poxcenite était terminé. Nathalie s’exerçait à la vaisselle. Avec le peu de moyens dont elle disposait, elle grattait, à faire couler la sueur à flots, les tâches tenaces. Il n’était évidemment pas question d’utiliser trop de produit « madgic » extrêmement moussant car il coûtait relativement cher dans sa gamme, le but étant bien évidemment d’en économiser le plus pour le conserver jusqu’aux six prochains mois. Héraclès, son mari, jetait les emballages en fibres végétales et rangeait les boîtes en résine de pins. Puis il débarrassa rapidement la table faussement surélevée qu’il avait gagnée à une loterie de son entreprise. Elle donnait l’illusion de manger en lévitation, ce qui était particulièrement sympathique, et elle arborait de petits lampions illuminés de plusieurs couleurs différentes en fonction du temps. Néanmoins, elle consommait beaucoup trop d’énergie alors les parents Poxcenite avaient décidé de n’utiliser ses fonctions qu’en repas hautement spéciaux, malgré l’indignation de leur jeune fils. On pouvait très bien manger les quatre pieds au sol avec un peu moins de lumières… Seulement, ce soir là, un tout autre évènement occupait les esprits. La vieille télévision 3D diffusait depuis déjà plus d’une heure le présentateur, debout au milieu du salon avec son antique sourire charmeur, qui décomptait les minutes du résultat de l’évaluation surprise ordonnée par le Grand Empire. Entrecoupaient certaines fois des reportages sur l’étrange examen. Des professeurs commentaient sur un aspect philosophique les questions posées. Aussi, des publicités, vendues à prix d’or, défilaient par dizaines sur le tapis rouge. Marc ne se soucia même pas de la sublime voiture jaune, aux fonctions inimaginables, qui fit mine de lui foncer dessus. Il était trop impatient pour attendre davantage. Cependant, son attention fut captivée lorsque la chaîne remontra une ultime fois les quelques rares images, prises par des journalistes astucieux, des célèbres agents polégardiens qui sortaient de tels ou tels établissements, portant leurs fidèles mallettes argentées. Fasciné, il admirait leurs processions dont on aurait cru qu’ils se comptaient par milliers. Un effectif gigantesque avait dû être déployé pour subvenir aux multiples classes du monde Terrae du même grade que Marc. Malgré toutes les craintes qui entouraient ces curieux personnages, le petit Poxcenite ne pouvait s’empêcher d’éprouver de la sympathie pour eux… surtout depuis son minime incident de l’avant-veille. C’était très étrange. Pourquoi cachaient-ils toujours leurs pupilles sous de fines lunettes noires ? Noires comme leurs vêtements. Peut être était-ce l’uniforme exigé dans ce pays. Cela était sûrement la cause de la méfiance qu’on leur accordait. Trop de choses sombres pour accorder sa confiance. Toutefois, cette incrédulité se trouvait infondée. En y réfléchissant bien, les agents avaient-ils déjà proféré des menaces à l’égard de Terrae ? Apparemment leur Empereur le leur interdisait. Et puis, toutes ces altercations qui se terminaient par de nombreux blessés n’avaient-elles pas été toujours commanditées par des citoyens de ce monde ? En vérité, ils n’avaient qu’éternellement fait de se défendre contre des assaillants. Défendre très bien d’ailleurs. Selon la presse écrite, des victimes interrogées avaient affirmé que les polégardiens, qu’ils avouaient avoir agressés, savaient dégainer leurs armes et tirer en un clin d’œil. « De véritables pros ! » avait même pleurniché un militaire, touché par balle à l’épaule, appartenant à une ligue anti-polégardienne. De plus, l’Empire n’avait encore jamais manifesté de plaintes sur ces attaques. Et il paraîtrait que les agents auraient toujours respecté les règles de la société Terrae. A croire qu’ils connaîtraient ces dernières comme s’ils avaient vécu avec…
Le fier président mondial Terrae apparut soudainement devant la famille Poxcenite. Le moment que tout le monde attendait était enfin arrivé à terme. Il était assez drôle de le voir au milieu du salon, même en hologramme. Il était perché sur une petite estrade où des capteurs d’images 3D l’entouraient. Vinrent à ses côtés deux agents qui, étonnamment, portaient deux petites insignes sur leurs poitrine. Elles n’étaient pas très visibles, mais l’une d’elles semblaient être un genre de pi avec un œil au-dessus de la barre horizontale. Ils posèrent une petite enveloppe blanche sur la table de verre, en face du président. Ce dernier fit de même, puis sortit ses petites lunettes en demi-lune de la poche intérieure à sa veste, impeccablement blanche, en fibres minérales. Il releva ensuite la tête et fixa de ses yeux fatigués le monde entier : « Nous voilà enfin tous réunis pour congratuler nos jeunes enfants. Dans quelques instants, vous saurez, vous parents, si votre fils, si votre fille, sera admis ou sera admise en Polégardie. » Il marqua un temps d’arrêt et inspecta son entourage. Il observa les deux agents qui restaient impassibles. Impossible de discerner s’ils étaient anxieux de savoir qui leur Empire prendrait sous leur coupe. La jeune Marie Borkest restait derrière le rideau rouge, protégée des capteurs. Mernine reprit : « Mais avant toute chose, je souhaitais m’exprimer sur deux éléments qui me tiennent à cœur. Tout d’abord, je voulais personnellement témoigner toute ma reconnaissance envers l’Empereur pour sa généreuse proposition. Cette initiative, telle que de suggérer à nos propres enfants d’avoir un avenir meilleur empli de connaissances en les intégrant dans les commandes de son Empire, prouve toute la confiance qu’il nous porte. Je remercierai donc bien sûr les agents de Polégardie qui se sont acharnés, pendant ces deux dernières longues journées, pour mener dans les temps le passage de l’examen, en sacrifiant leurs vies sédentaires. D’ailleurs, en gage de gratitude, le gouvernement et moi-même avons convenu de verser un dédommagement à l’Empire pour ses efforts déployés à ses frais. » Les applaudissements firent vibrer les fenêtres des Poxcenite et Héraclès s’empressa de baisser le son pour éviter toute casse. Les agents s’inclinèrent et glissèrent quelques mots à l’oreille du président qui s’abaissa à son tour. Après les formules de politesse entre les représentants des deux peuples, Sarcadid Mernine continua : « En second, je désirais particulièrement féliciter nos jeunes élèves qui ont participé à l’épreuve. Soyez conscients qu’à chaque minutes, à chaque secondes qu’ils passaient à raisonner sur le questionnaire fourni par l’Empire, je croyais en eux du plus profond de mon être, un par un, qu’ils soient de sections européennes, africaines, asiatiques, australiennes ou américaines, et que toutes mes pensées emmenaient ondes positives à leurs rencontres pour que leurs capacités intellectuelles soient décuplées. C’est donc pour cela qu’il m’est impossible, quoi qu’il advienne du résultat, de ne pas vous communiquer un immense BRAVO ! avec toute la considération vis à vis de votre travail éreintant livré pendant cette excessive concentration mentale. » D’autres applaudissements vinrent renforcer les rangs des premiers. Mais la tension était à son comble. Le président termina son discours en complimentant les personnels éducatifs pour leur accueil et leur compétence d’improvisation à faire passer cet examen dans des conditions attendues et à la hauteur de la qualité de ce dernier. Marc avait les yeux rivés sur les enveloppes blanches, immobiles sur la table de verre. Il était même tenté de les soustraire à l’hologramme mais sa raison l’arrêta avant qu’il ne passe à cet acte complètement stupide. Son pouls palpitait à une vitesse phénoménale. Il fantasmait de se voir appeler. Le questionnaire était tellement fait pour lui… Il serait possible que… Son père avait pourtant essayé de le sermonner, sous le regard courroucé de sa femme qui détestait briser les doux rêves de son unique fils. A vrai dire, il n’avait qu’une chance sur plusieurs millions de se faire sélectionner. Néanmoins, une flamme d’espoir, difficile à étouffer, s’était allumée depuis deux jours au fond de son estomac. Une boule semblable à une bille de plombs lui obstruait l’œsophage, l’empêchant de déglutir correctement. Ses pupilles suivaient instinctivement le moindre mouvement de Mernine. Quand celui-ci rouvrit la bouche, son cœur battait tellement fort qu’il en aurait touché le mur opposé, au fond du salon. « Le moment crucial est arrivé, dit le président. Sachez que, quoi que soit le résultat, vous avez tous gagné une expérience inoubliable. Et vous serez tous bien préparés pour les examens de fin de scolarité dans cinq ans. » De petits rires dissimulaient assez mal l’anxiété pesante sur le monde. Les respirations se firent plus lentes, au point de quasi s’arrêter lorsque Mernine s’empara de la première enveloppe : « Chacune contient une liste de cinq noms, transcris secrètement par l’Empire. Pour des raisons de confidentialité, je découvre avec vous les heureux gagnants ! » Il décolla lentement la partie supérieure, prenant soin de ne pas altérer le contenu, et sortit la première précieuse feuille. Marc se pencha par-dessus l’épaule de l’hologramme mais il remarqua, sans surprise, que les noms étaient dissimulés. Il se rassit sur son fauteuil, attendant fiévreusement les résultats. Sarcadid Mernine lut pour lui-même les noms et annonça de sa plus puissante voix : « Les cinq premiers sélectionnés pour introduire l’élite de l’Empire de Polégardie sont : -Marie-Jeanne Doclite de la section européenne Nord -Tiery Journet de la section européenne nord -Elexandre Faxandol de la section asiatique ouest -Joè Person de la section américaine nord -Rauxana Delphi de la section australienne » Tout le monde applaudit. On écouta même des « hourra ! » de la part des européens, fiers de compter parmi eux déjà deux de leurs enfants. Mernine reposa son petit feuillet et attrapa la seconde enveloppe. L’ambiance festive était retombée et le silence revint instantanément. On écouta le bruit de déchirure, et le président sortit une nouvelle petite liste. Il l’inspecta un temps puis entonna : «Les cinq autres élèves autorisés à franchir les frontières de Polégardie sont : -Lephène Portali de la section nord américaine -Aumendine Pajeau de la section sud européenne -Yang Xélaiph de la section asiatique est -Ecclésiate zaliski de la section africaine sud Et en dernier …» Le président s’interrompit. Ce laps de temps parut durer plusieurs millénaires pour l’ensemble des enfants de Terrae, dont Marc. Ce dernier se rongeait les ongles jusqu’au sang. C’était son ultime chance. Enfin, Mernine brisa le suspens : « Marcus… Orpheli de la section africaine Nord. Félicitations à nos dix jeunes ! » Des rubans de couleur tombèrent, agrémentés par des confettis multicolores. Les agents prirent la parole et saluèrent à leur tour la prouesse des élèves sélectionnés. Une musique entraînante vint se fondre parmi les paroles de gens interrogés qui avaient assisté à la cérémonie des résultats. Certains pleuraient de joie, d’autres au contraire ne cachaient pas leur mécontentement. En effet, les européens et américains avaient beaucoup de leurs membres tandis que les australiens n’en comptaient qu’un seul. On filma l’allure de la salle et, partout, des citoyens s’étaient levés et ne cachaient par leurs émotions. Quatre hommes, vêtus de blanc et d’une banderole rouge partant de l’épaule et se terminant à la hanche, étaient venus rejoindre les agents. Ils ramassèrent les deux listes et les introduisirent dans un globe de verre qu’ils enfermèrent ensuite dans un petit coffre. Puis, les agents se retirèrent, mais déjà les capteurs avaient arrêté de diffuser la salle de cérémonie, pour se reporter sur une interview d’experts jugeant l’élégance du choix polégardien. Certains affirmaient que l’Empire avait prémédité cette liste pour se mettre les élus des sections dans leurs poches, d’autres préféraient dire que ce n’était qu’une simple coïncidence en avançant pour preuve qu’il y avait un nombre bien plus supérieur d’européens que d’asiatiques alors que les sections de cette dernière étaient beaucoup plus riches et influentes. Toutefois, Marc n’écoutait pas vraiment ce débat. A l’annonce du dernier sélectionné, il était resté bouche bée. Même si on lui avait gentiment dit qu’il ne fallait pas trop espérer, il était presque déçu. Quel sot ! Comment avait-il pu croire être admis ? Et puis, tous ces gamins mentionnés devaient être fils et filles d’industrielles ou de politiques. Des professeurs privés, payés par des parents encore plus ambitieux que leurs progénitures, avaient dû les pousser à l’extrême depuis leurs plus tendres enfances, avec pour but d’atteindre au moins ce niveau. Des larmes de rages perlèrent ses cils. Ses joues étaient devenues rouges. Des sortes d’abeilles invisibles lui piquaient les oreilles de courroux. Son père passa alors un bras chaleureux autour des épaules de son fils, histoire de lui faire comprendre que ce n’était pas si grave, qu’il aurait d’autres coups durs dans la vie et que surtout ses parents continuaient d’être très fier de lui. De sa seconde main, il lui ébouriffa les cheveux. Marc sentit sa colère retomber comme une douche froide. Ses pensées étaient plus clairs et il se réconforta en apercevant, à présent sur l’écran holographique, les règles à respecter de la sélection. Les enfants choisis devaient emporter le strict minimum (photos, objets sentimentaux…) car tous vêtements et nourritures leur seraient fournis. Tout objet permettant de communiquer avec l’extérieur était prohibé. Tout lien avec amis ou familles serait limité au maximum. La famille aurait droit à deux visites d’une demi-journée par trimestres. Les amis, une seule tous les six mois suffirait. Les sorties sur le monde Terrae n’étaient pas programmés afin de rester concentré sur la société impériale. Un logement leur serait attribué sans location aux frais des parents. Mais surtout, les dix élèves devront refuser tous leurs droits du monde Terrae et faire allégeance au gouvernement de Polégardie et, de surcroît, à l’Empereur… A suivre...
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| | | Aléanore Bouquinovore
Nombre de messages : 1237 Age : 33 Localisation : Dans le sud de la France Emploi : Lycéenne Loisirs : Réapprendre à vivre... Date d'inscription : 12/05/2007
| Sujet: Re: Le Véritable Visage de la Lumière... Lun 14 Avr - 19:05 | |
| Deux idées, ou un élève va décider de ne pas aller en Polégardie et on appellera Marc pour le remplacer (classique), ou, ce qui te ressemblerait plus si je peux me permettre, ce test n'était qu'une excuse pour retrouver Marc car il est un danger connu dans l'Empire et que donc il fallait un moyen subtile pour le repérer et bien sûr... Le neutraliser... Pffiou j'ai épuisé tout mon stock de compliments pour te dire à quel point je trouve que ce que tu fais est génial... *fait un bisou sur la joue de Paco* Merci de me faire découvrir ce texte, c'est... Ouah! Et puis un bisou c'est plus parlant et j'ai la flemme de te débiter trop de compliments... Tu vas prendre la grosse tête sinon! | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Le Véritable Visage de la Lumière... Lun 14 Avr - 19:18 | |
| Et purée... tu comprends vite (je ne dirais pas laquelle c'est de solution, mais je pense que t'as compris aussi ^^). Enfin surtout avc cet épisode qui va suivre =). Ah la la, ça fait un ptit déchirement... et c'est là qu'apparaissent les premières tentions ! Donc voilà, je n'en dirais pas plus, juste pour que vous preniez le temps de lire ! Bon courage !
Episode 8
La place de la République, aussi surnommée l’Agora afin de se remémorer les débuts difficiles démocratiques grecs, était parée des plus belles et riches guirlandes que le monde puisse créer. Une foule imposante, telle une nuée de fourmis avides de chairs fraîches, s’amassait autour de la fontaine exhibant son globe suprême. Des avions ressemblants à de majestueux aigles, l’un des symboles de la République, larguaient des multitudes de pétales de papiers rouges et bleus. Le ciel paraissait aussi enthousiaste que l’abondance de personnes qui se regroupait en contre-bas. Le soleil, non loin de son zénith, transperçait de ses rayons puissant les jets de la fontaine, comme s’ils se transformaient en or pour l’occasion. Tout autour, un jeu de lumières multicolores rendait le paysage quasi féerique. Une sorte de béatitude régnait et enlaçait chaque individu présent. Tous les effectifs de la police présidentielle étaient déployés et ils avaient carte blanche pour régler des soucis minimes mais qui auraient pu entraver la célébration. Quelques hélicoptères noirs survolèrent la place, sans bruit. Seulement leurs pales signalaient leurs présences avec un souffle frais qui adoucissait la température ambiante. Ils appartenaient à la Polégardie, ce qui signifiait que les agents étaient prêts de se manifester. Des klaxons retentirent, faute de trompettes, au milieu de cet enchevêtrement de sons multiples. Du côté Nord, à la sortie du palais présidentiel éclatant de beauté, une procession d’automobiles aussi blanches que du lait s’avançait jusqu’au centre de la foule, se frayant un passage parmi elle et arborant fièrement les insignes de Terrae. De l’autre, vers le sud et le bâtiment sphérique de l’Assemblée Mondiale, s’affirmait une colonne noire des voitures impériales. Chacun se stoppa devant l’estrade dressée au centre de la place, illuminée sous les projecteurs. D’innombrables écrans géants rediffusaient, de part et d’autre de l’Agora, le chauffeur du président Mernine ouvrant la portière, tout comme ses collègues faisant de même avec leurs propres véhicules. Le décret mis entre parenthèses pour ce jour-ci, les reproductions holographiques sur la prestigieuse place étaient autorisées. En temps normal, pour éviter les abus qui l’encombreraient, la visualisation plane était souhaitée. Les dix élèves sélectionnés, timides, sortirent des douceurs du velours des sièges des berlines officielles et osèrent se montrer à la face du monde, par l’intermédiaire des capteurs 3D, sous des applaudissements redoublés. Le sol paraissait en trembler. Un orateur quémanda le silence et apostropha un à un les enfants, ahuris par ce déchaînement de passions à leur égard. Il était en effet très particulier de se voir interpeller, acclamer ou même de se faire envoyer tant d’amours par des gens inconnus dont ils n’avaient encore jamais seulement vus les visages ou entendus parler. Ils auraient en effet pu s’imaginer que la Terre n’aurait eu pour centre d’intérêt que leurs grandioses personnes et qu’elle s’arrêterait de tourner sous leurs bons vouloirs. Et cela était assez déconcertant de se sentir si essentiel tout à coup sans avoir été préalablement préparé moralement. Par l’autre bord de cette éphémère scène réduite, une rangée d’agents, qui n'étalaient rien de nouveau du côté vestimentaire, fit sensation lorsque l’on remarqua qu’ils portaient tous une arme, à calibre meurtrier, nullement dissimulée le long de leur ceinture. Mais ils ne semblaient aucunement troublés par cette exclusivité et gardaient toujours cet air d’impassibilité qui leur était si commun. L’orateur recula et laissa place au président mondial du gouvernement Terrae, république du monde unis : « Mesdames et messieurs, déclara t-il solennellement, nous sommes ici pour saluer une ultime fois nos jeunes prodiges avant leur départ imminent. Souhaitons leur, du fond de notre cœur, la plus grande affection et compassion pour le dur chemin sur lequel ils s’entraînent pour un avenir doré des plus belles histoires qui leur sont prédestinées. » Un même déploiement d'enthousiasmes parcourut la foule et les jeunes élèves n’en furent qu’encore plus troublés. Des ballons blancs furent lâchés, à la volée, se dispersant dans l’immense ciel de Bagdad, symbolisant ainsi leurs libertés à voler de leurs propres ailes. Ceci n’était évidemment qu’à caractère officiel, car la dure vérité n’était pas aussi admirable. Face aux visages gais qui souriaient, se tenaient les dix sélectionnés aux teints livides et aux esprits paniqués. Leurs pupilles étaient à la recherche désespérée d’une tête connue, mais leurs familles étaient toutes confortablement installées dans les loges du palais présidentiel à contempler fièrement leurs fils ou leurs filles. La foule n’était composée que de curieux avides de voir les « célébrités ». Au fond d’eux même, ils priaient silencieusement l’être qui veillait sur cette planète de les métamorphoser en cette femme qui levait les bras vers eux, ou vers ce bébé innocent tenu dans les bras d’un père hystérique. Ils représentaient la fierté de leur monde, mais leur sérénité en serait sacrifiée pour longtemps. Sarcadid Mernine reprit la parole en se tournant vers eux : « Mes chers enfants, dans quelques instants, je ne vous parlerais plus qu’en un étranger semblable à vous même. Vous n’aurez plus aucune obligation à me soumettre et je ne serais plus qu’un homme ordinaire à vos yeux. » Tout à coup, comme si la foule venait de s’apercevoir de la gravité de la situation, des murmures passèrent dans les rangs et quelques regards furtifs furent lancés à l’égard des agents qui n’avaient bougé d’un centimètre. Les acclamations s’estompèrent et le silence s’installa sans qu’on ait à l’exiger. Mernine continua : « En tant que président mondial, j’ai la charge nécessaire pour vous délier de vos devoirs … et de vos droits envers Terrae. » Le regard des jeunes enfants s’emplirent de larmes et ils tentèrent, effarés, de trouver une aide furtive à cette impasse horrifiante qui se dressait devant eux. Ils en étaient arrivés à un point où ils ne pouvaient plus reculer, où tout décompte jusqu’à l’instant final s’était stoppé sur le zéro. Le mot « seul » prenait dorénavant tout son sens et tout être qui les entourait leur semblait comme étranger. Déjà, ils distinguaient que ce monde ci, où ils avaient passé leur plus tendre enfance, les rejetait comme si son histoire ne devait plus être mélangée avec les leur. Une barrière imaginaire se bâtissait devant eux au fur et à mesure que le président débitait son discours. Déjà, ils apercevaient la foule, au loin, telle une mixture étrange entourée d’un brouillard épais, car ils dérivaient, s’éloignant de plus en plus des berges chaleureuses de la République Terrae. Un sentiment de froid effleurait petit à petit leurs dos et ils savaient que derrière eux se tenaient les agents, qui attendaient patiemment que cette célébration, finalement placée sous un jour obscur, aussi sombre que les véhicules polégardiens ronronnant et attendant patiemment leurs nouveaux occupants, se terminent. Un ministre de l’intégration s’approcha alors de l’estrade et tendit à son président une liasse de feuilles. Mernine après s’en être emparées, fixa les dix enfants et signa chacun des formulaires. Chacun spécifiait clairement que le dit possesseur de ce document, autrement dit chacun des sélectionnés, perdait l’intégralité de ses pouvoirs politiques, futurs en l’occurrence, de ses droits civiques, en stipulant bien le droit d’habitation, et de ses devoirs envers Terrae. Le président remit chaque exemplaire entre les mains des enfants, tous penauds devant ces enfilades de jolies expressions qui les informaient qu’ils n’avaient plus aucune raison de rester une minute de plus sur le sol de ce monde. Quelques secondes s’écoulèrent puis soudain l’assistance s’aperçut que les enfants demeuraient dans une phase très critique. Si l’Empire décidait tout à coup de refuser l’intégration de ces jeunes élèves, ceux-ci seraient condamnés à errer en terrain où toute loi ne leur serait nullement bénéficiaire, où tout gouvernement ne leur prêterait aucune attention et où tout individu ne serait jamais leur égal. Il s’agirait alors d’un genre d’exil non voulu, engendré par une succession d’erreurs administratives et de quiproquos entre Terrae et la Polégardie. Un lourd sentiment de doute tomba sur les épaules de la foule mais il fut rapidement balayé lorsqu’un agent, resté en retrait pendant toute la cérémonie, s’avança et tendit un document, similaire au précédent, aux enfants qui ne savaient pas vraiment l’influence de toute cette paperasse. Il affirma que l’Empereur n’avait cessé de répéter que les dix enfants qu’il invitait en sa nation seraient considérés comme ses propres sujets de tout temps, sans discrimination. Il les accueilleraient dignement et le gouvernement polégardien tiendrait ses promesses quant à leur éducation garantie. Puis, l’agent fit signe aux élèves de le suivre pour ainsi clore la réunion. Mais Mernine les arrêta d’un geste : « Aussi, en tant que chef du gouvernement, j’ai le droit, d’après une loi stipulée lors d’une rencontre avec votre Empereur, tout comme mon premier ministre, d’honorer d’une médaille quiconque je désire, qu’il soit citoyen de Terrae ou non. » Noblement, le président s’approcha du premier enfant et épingla une petite insigne à son veston. Il fit de même pour chacun d’entre eux. Au contact de la mine brillante avec le tissu de leurs vêtements, les jeunes sélectionnés ressentirent comme une pique de bonheur transpercer l’obscure humeur qui brouillait leurs cœurs. Epris d’un courage et d’une fierté enfin digne de ce qu’elle aurait du demeurer, ils pénétrèrent un à un dans les voitures impériales. Même si, désormais, ils seraient séparées de leur terre natale, ils partaient à la conquête, comme les héros qui peuplaient leurs livres d’histoire, d’un nouvel espace totalement mystérieux dont personne n’avait eu seulement le droit de poser le regard. Ils seraient les premiers… Lorsque les portières claquèrent, Sarcadid Mernine sentit une énorme douleur lui empoigner la poitrine. Comme si on lui avait soudainement attrapé le cœur et qu’on lui avait serré jusqu’à ce qu’il frise l’attaque. Les moteurs ronronnèrent et la foule le ressentit comme un coup de tonnerre qui représentait assez bien leur sentiment commun. Elle s’était tue. Elle regardait ses enfants qui, légalement, n’étaient plus les leurs, et qui s’éloignaient de leurs foyers. Soudainement, chacun reçut l’affreuse idée que l’Empire avait commis un horrible vol…
A suivre... |
| | | Aléanore Bouquinovore
Nombre de messages : 1237 Age : 33 Localisation : Dans le sud de la France Emploi : Lycéenne Loisirs : Réapprendre à vivre... Date d'inscription : 12/05/2007
| Sujet: Re: Le Véritable Visage de la Lumière... Lun 14 Avr - 19:39 | |
| Je me réjouis d'être toujours la "première" de tes fans. Bon, tu m'énerves à écrire aussi bien pour deux raisons: ça me démotive car je sais que je n'écrirai jamais aussi bien ni d'une manière aussi intéressante, et d'une autre part, à chaque fois que je lis un bouquin j'ai envie de me plonger dans l'histoire, je deviens jalouse du personnage... --' et en plus je veux tout de suite savoir la suite! J'adore ce que t'écris! | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Le Véritable Visage de la Lumière... Lun 14 Avr - 20:43 | |
| Non, tu rigoles? Mon style est bien plus lourd comparé au tien ^^. Si on fait un sondage, c'est toi qui remporte la palme . Enfin... si t'aimes bien l'histoire je m'en réjouis . Maintenant, les rapports entre les deux peuples ne feront que se dégrader... normalement (si j'me plante pas ^^), le prochain épisode montrera encore une cassure ... ah la la, quand est-ce que je le mets? xD Et pis... qu'est ce que tu feras quand je reprendrais le chemin de l'internat ?(si au pire y'a le blog qu'est à jour... xD). |
| | | Aléanore Bouquinovore
Nombre de messages : 1237 Age : 33 Localisation : Dans le sud de la France Emploi : Lycéenne Loisirs : Réapprendre à vivre... Date d'inscription : 12/05/2007
| Sujet: Re: Le Véritable Visage de la Lumière... Lun 14 Avr - 21:01 | |
| On parie pour le sondage? Non mais franchement sans faire un jet de fleurs continu et répété, ton style est scientifique, tes descriptions ne sont pas lourdes, ton histoire est originale (et le fait que j'ai deviné la suite est dû au fait que je sois "blasée" de tout) et surtout tu as une aisance incroyable quand tu écris... Tu as su imaginer l'avenir par rapport à ce que nous vivons en ce moment, cette idée de république est vraiment évidente et pourtant je n'y aurais jamais pensé, tu vois? J'adore ce que tu fais franchement, et ça me coûte de le dire crois-moi je suis très orgueilleuse.... Enfin voilà | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Le Véritable Visage de la Lumière... Lun 14 Avr - 21:23 | |
| Bah moi j'suis prêt à le faire le pari et me prendre ma honte en pleine face xD. Tu entends par quoi, un style scientifique? Hum... ça se sent tant que ça que j'veux faire une première S? xD. Bah l'idée de la République, elle est pas mal j'avoue... mais attend de voir l'Empire... (pas encore ...). Parce qu'à l'origine, toute cette histoire est montée rien que pour l'Empire . J'y ai mis Terrae pour l'agrémenter et en faire la ptite histoire... Enfin ça me fait bien plaisir... et si j'te dis que j'adorais Céleste hein? |
| | | Aléanore Bouquinovore
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| Sujet: Re: Le Véritable Visage de la Lumière... Lun 14 Avr - 21:31 | |
| Oui tes descriptions sont plus à la Maupassant qu'à la Balzac... tu vois ce que je veux dire? Plus scientifique, mais ça ne dépend pas de la filière, je suis en S et ça se sent pas dans mon style (enfin apparemment) (d'ailleurs accroche toi pour l'année prochaine, je suis tombée dans la classe d'élite et je passe tous mes moments de libres à bosser). Si tu aimes Céleste cela me fait également très plaisir... | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Le Véritable Visage de la Lumière... Lun 14 Avr - 21:35 | |
| Whoua, les fleurs qu'on s'envoie... ouais je sais pour l'année prochaine... j'en profite cette année =)! Sauf si je tombe dans une classe de nul, mais bon, ça sera pas mieux pour après =S. Enfin... demain j'mettrais la suite ! |
| | | Aléanore Bouquinovore
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| Sujet: Re: Le Véritable Visage de la Lumière... Lun 14 Avr - 22:24 | |
| Pas juste!!! Demain je suis dans le train pour Dunkerque de 7h30 du mat, jusqu'à 15h30, avec 2 heures d'attente à Lille à me torturer: il a posté, il a pas posté???????... Bouhou | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Le Véritable Visage de la Lumière... Lun 14 Avr - 22:50 | |
| Bon bah d'accord, c'est parce que c'est toi . et pis c'est aussi parce que je rattraperai toutes mes fois où je pourrais pas poster faute d'avoir un ordi sous la main (et surtout MON ordi ^^). Alors voilà, les tensions recommencent . La situation dégringole... j'dirais même ça empire xD. Bon bref, après cet humour douteux, voilà la suite, bonne lecture !
Episode 9
La ligne noire des automobiles des agents Polégardiens filait le long de l’avenue Périclès, traversant une immense parure de sièges de puissantes entreprises multi-sections. Elle roulait à une vitesse constante, inférieure aux limitations prévues. Le soir commençait à poindre et le ciel s’illuminait des rayons orangés qu’offraient le soleil couchant. A l’intersection avec le boulevard Clisthène, une série d’étranges véhicules gris vinrent s'enfiler parmi les innombrables carrosseries multicolores qu’exhalait la capitale. Sans pétrole, l’atmosphère n’était plus salie par d’énormes volutes de fumée qui englobaient les villes comme une coupole, cependant, à présent, le Promotus, essence proposée par l’Empire, rendait les moteurs très bruyants. Même avec les meilleures techniques de pots d’échappement, un bourdonnement agaçant fusait des mécaniques. La rangée de véhicules gris encercla les voitures de l’Empire jusqu’à la sortie de Bagdad. Lorsque celles-ci empruntèrent l’autoroute A98, elles se firent talonnées si près qu’elles en furent poussées. Les agents accélérèrent alors rapidement et essayèrent de se frayer un chemin pour s’échapper du piège des automobiles grises. Elles portaient une sorte de parabole sur le toit, qui pointait sa bille de cuivre vers les nuages clairs. Passant une vitesse supérieure, elles commencèrent à se décaler sur les voitures Impériales, les obligeant ainsi à se pousser contre les rebords métalliques de l’autoroute. Leurs pneus écorchaient la chaussée constituée d’alliages végétales, laissant dessus leurs chairs sombres et effilochées. Les autres occupants de la route ne trouvèrent d’autre idée que de freiner rageusement et de créer une solide chaîne de stoppage s’apparentant à un petit carambolage. Tenant bon, les agents repoussèrent partiellement leurs poursuivants et commencèrent à prendre de l’avance. Alors se produit l’élément déclencheur de toute cette histoire…
Les agresseurs montèrent sur le toit de leurs véhicules gris, et entourèrent, tout en roulant, la parabole. Ce moment suffit pour que les autres poursuiveurs rattrapent les agents. Trente secondes s’écoulèrent, comme un arrêt de l’étendue de ce que l’on appelle le temps. Toute chose était encore possible. Tout rêve était encore réalisable. Tout espoir brillait encore dans les cœurs. Pas après. Car ce qui suivit balaya d’une tornade d’une force titanesque tout édifice bâti entre les deux peuples de ce monde. Les agresseurs redescendirent dans leurs engins. La trentième seconde s'évanouit. Puis, sans comprendre pourquoi, la voiture arrière Impériale s'embrasa et explosa. Des gerbes de flammes s’échappèrent des fenêtres brisées et elle s’envola dans les airs, comme une ultime révérence face à ce monde au destin tragique. Peut être, avec toute la magie qui entourait le mythe de l’Empire, ce serait-on attendu à la voir renaître de ses cendres tel un phénix immortel. Malheureusement, ce ne fut pas le cas. Elle retomba lourdement sur la chaussée, envoyant des éclats de verre et de carrosserie au loin. Stupéfaits, dans un crissement de roues, les chauffeurs de la voie inverse, sur l’autoroute, se stoppèrent et inspectèrent ce spectacle sans nom. Jamais au cours de leurs existences ils n’avaient vu une défaillance de la Polégardie, elle toujours droite, toujours fière, toujours puissante. Les autres agents, eux, n’arrêtèrent nullement leurs courses effrénées. Par chance, les enfants ne se trouvaient pas dans la voiture-balais. Leur mission était de les emmener à l’Empire, sains et saufs. Or, les agresseurs les poursuivaient inlassablement. Les renforts avaient été appelés. Ils viendraient. Mais pas tout de suite. D’ici là, il fallait tenir. Que voulaient-ils après tout ces terroristes ? La réponse était pourtant simple. Leurs peaux. Et peut être même l’entrée de la Polégardie. Indétectables par satellites, ils n’avaient que seul choix de poursuivre les célèbres berlines impériales. L’agent M se jura qu’il ne leur donnerait pas cette joie. Il somma à ces collègues de le suivre. D’un coup de volant, il chargea la première voiture grise qui se présentait. Se cramponnant au cuir chaud de sa commande, il réussit à la pousser et à la faire sauter dans la rambarde. Braquant rapidement, il esquiva adroitement la bordure métallique. Ses collègues avaient essayé de faire de même avec les quelques engins qui roulaient à leurs côtés. Néanmoins, le succès fut moindre et ils ne parvinrent qu’à les distancer de quelques dizaines de mètres. Par habitude chasseurs, voilà qu’ils se trouvaient chassés. Sale posture. Le regard de l’agent M demeura subitement attiré par un acte déjà vu. Il s’aperçut que des hommes cagoulés se tenaient sur le toit d’une autre embarcation grise. Le cercle vicieux se répétait. Deux solutions s’offraient alors à lui : avertir les autres agents et risquer de perdre une nouvelle voiture ou agir. La seconde proposition le séduit davantage. Conduisant d’une main, il se saisit de son arme de service rangée le long de sa cuisse. Brisant la vitre d’un coup de coude, il pointa le canon de son revolver sur les deux hommes qui s’agitaient autour de la parabole. Celle-ci était donc la source de la catastrophe précédente. Se remémorant toutes les séances des grands maîtres dans son école en plein centre de la capitale impériale, subventionnée par la maison de l’Empereur, il visa. Une goutte de sueur s’écoulait le long de sa joue, démontrant le temps qu’il restait, tel un véritable sablier ou plutôt, en l’occurrence, clepsydre. Avant d’appuyer sur la gâchette, il chuchota : « Pour le bien de l’Empire ! » Et il tira. La balle d’or traversa la scène de poursuite, survolant les agents qui percutaient de leurs berlines les véhicules gris, et vint se loger dans la boîte crânienne de l’un des deux terroristes. Celui s’effondra et tomba sur la chaussée fumante des freinages répétitifs des automobiles. L’autre, tétanisé, termina sa préparation et de dépêcha de rentrer à l’intérieur, en un accès protégé. L’agent M vira à droite et se déroba, une nouvelle fois, d’un accident mortel sûr. Sur la banquette arrière, deux élèves sélectionnés s’enlaçaient l’un l’autre, pelotonné derrière les velours des sièges, priant que tout cela se termine. L’agent M esquissa un sourire mais son attention se reporta sur la parabole. Son extrémité cuivrée s’illuminait de plus en plus. Puis un rayon de lumière solaire la traversa. Elle le rejeta. Le faisceau dévastateur frôla une automobile polégardienne et exécuta une trajectoire circulaire autour des agents. Puis il se rapprocha dangereusement d’une embarcation contenant des enfants sélectionnés. A la limite, au moment où la carrosserie commençait à fondre sous l’énorme chaleur que propageait le rayon, la parabole éclata. Interloqué d’abord, l’agent M ne tarda pas à comprendre la raison de ce phénomène. Un hélicoptère noir tournoyait autour de l’autoroute qui filait tel un tracé sombre sur la face du monde jusqu’à Delbes, ancienne ville nommée Al Hillah.
Plus tard, une armée de machines similaires à la première débarquèrent et tirèrent sans ménagement sur les terroristes. Ce fut un carnage innommable. Les élèves avaient été sauvés et avaient pu terminer leur trajet jusqu’à la Polégardie, partiellement en hélicoptère. Qui finalement avait eu raison de l’autre ? Cela nécessitait-il un tel déploiement de force alors qu’une simple unité bien organisé aurait su maintenir et maîtriser ces troubles-fêtes ? C’est ce que titraient les journaux du lendemain sur cet « incident ». Cependant, une autre peur se tapissait dans les esprits des citoyens de Terrae. Comment réagira l’Empire ? A suivre...
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| | | Aléanore Bouquinovore
Nombre de messages : 1237 Age : 33 Localisation : Dans le sud de la France Emploi : Lycéenne Loisirs : Réapprendre à vivre... Date d'inscription : 12/05/2007
| Sujet: Re: Le Véritable Visage de la Lumière... Mar 15 Avr - 18:14 | |
| Bon pour être franche moi et les récits d'aventure... Ca fait 8, mais sinon c'est toujours super bien écrit, j'aime toujours autant, c'est ton style que j'adore avant tout! On se rend compte que l'Empire est faillible et ça laisse supposer plein de trucs.. Je suis contente
PS: je l'avais lu hier mais je n'arrivais pas à mettre de commentaires car mon ordinateur rame un peu... Ca ma fait plaisir de le lire avant mes 8h de trains... --' Bon, je publie un peu de Céleste et je vais me coucher en attendant de voir mes petits chiwis d'amour, ma nièce et mon neveu (et filleul)!!!!! | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Le Véritable Visage de la Lumière... Mar 15 Avr - 21:18 | |
| Bah y faut bien quelques scènes d'actions pour mouvementer le récit . Alors ce soir j'mettrais un nouvel épisode... et pour info, j'viens de terminer à midi le 4ème épisode du Tome II (ouais bon t'en as rien à faire mais j'le dis quand même). Enfin voilà . A ce soir... |
| | | Aléanore Bouquinovore
Nombre de messages : 1237 Age : 33 Localisation : Dans le sud de la France Emploi : Lycéenne Loisirs : Réapprendre à vivre... Date d'inscription : 12/05/2007
| Sujet: Re: Le Véritable Visage de la Lumière... Mar 15 Avr - 22:54 | |
| Pourquoi tu dis que j'en ai rien à faire, c'est pas vrai!!! Il me tarde de lire la suite mais je pense ne pouvoir le faire que demain.. Je suis crevée, et oui moi aussi j'ai écrit, dans le train, un passage décisif grâce auquel les "fans de Céleste" vont me haïr... ^^ J'ai posté la suite si tu veux! Bis! A demain! |
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Le Véritable Visage de la Lumière... Mar 15 Avr - 23:10 | |
| Bon j'vais m'empresser d'aller lire (sale ingrat que je suis =S). Bon en attendant, j'en poste deux car demain, j'suis sincèrement désolé, mais je ne serais pas là (In Clermont sans ordi =S) jusqu'au lendemain aprèm' et jeudi soir... bah j'ai mon ludo et mon arnaud toute la nuit donc ça m'étonnerait que je trouve le temps... Donc voilà, je me rattrape un peu... et pis faut me presser parce que la rentrée approche sans que ça paraisse mdr. (non mais jeudi j'trouverais un moyen de venir =)). Alors là on va rentrer dans le coté mystique de l'histoire... j'ai peur que ça fasse un peu déjà vu... enfin vous me direz ce que vous en dites. La Lumière (puisque c'est le titre xD) faut bien en parler un peu . Donc voilà, bonne lecture... .
Episode 10
Le néant. Tel était l’environnement qui entourait Marc. Sans vraiment savoir où il allait, il déambulait sur un sol mou au toucher. Aucun souffle n’était visible. Aucune odeur alléchante ou répugnante stagnait. Aucune chaleur ne se faisait ressentir. Soudain une petite boule lumineuse rouge lui apparut. Aussitôt l’air tiédit et ses doigts se dégourdirent de la température glacée qui régnait quelques secondes plus tôt. Embrasant les ténèbres qui l’entouraient, la sphère tourbillonna autour de lui, comme une petite luciole en quête de distraction. Elle se percuta à un mur imperceptible et rebondit jusqu’à Marc puis s’en détourna pour l’effleurer de ses fibres d’aurore. Marc la suivait avec des yeux si avides qu’il en aurait décroché la lune elle-même pour seulement pouvoir l’attraper. Depuis longtemps elle le narguait, crépitant dans cet espace sans bruit, s’approchant et fuyant dès qu’il lui prenait l’envie de s’en saisir. Ensuite, elle revenait, toujours, et recommençait sa petite scène flamboyante. Véritable petit bijoux, on l’aurait rapidement assimilée à un petit rubis taillé en globe tournoyant dans cet endroit si sombre. Comme si tout être doué d’intelligence, peuplant ce lieu, n’aurait d’attirance que pour son élégance, pour sa lumière que cette merveille déployait. Inlassablement, elle l’enlaçait de sa poussière d’étincelles. Se dévoila tout à coup une boule lumineuse verte. A son passage, une petite brise caressa amoureusement les pommettes réchauffées de l’enfant. Après s’être, à son tour, adonnée à l’encercler de ses fragments d’émeraude, elle partit rejoindre en virevoltant légèrement sa camarade rouge. Toutes deux dansèrent, illuminant encore un peu plus ce néant. Marc entraperçut une forme surélevée qui jurait avec l’esprit plat qui subsistait dans cet endroit de nuits. Ne quittant nullement les lumières des yeux, il s’approcha, à reculons et à tâtons, de cet élément qui semblait pour la première fois donner une note de vie par ici. S’érigeait alors un autel qui semblait être de marbre. Il était glacé lorsque Marc y plaqua sa main. Les sphères rouge et verte vinrent le rejoindre, continuant leurs tournoiements féeriques. Marc, enchanté, ne remarqua pas l’émergence de la troisième boule lumineuse. Bleue, elle inonda ses cheveux de petites perles saphir qui roulaient lentement le long du lobe de ses oreilles. Elle fit, comme ses compagnes, le tour des murs invisibles qui les retenaient enfermées derrière des barreaux obscurs. Une odeur marine emplit l’atmosphère et Marc en préleva le goût salé sur le rebord de ses lèvres. Puis la vue de Marc se troubla. Il sentit son estomac suivre une houle imaginaire. Des piaillements de mouettes, refoulés par le bruit sourd du déferlement de vagues allégoriques sur une plage déserte fictive retentirent. Enfin, Marc retrouva la visibilité du néant. La boule lumineuse, ayant profitée de son absence, s’était déjà alliée avec les deux autres. Leur trio se complétait avec brio. Au fur et à mesure, Marc distinguait des images, comme des flashs. Finalement, la dernière, tant attendue, où toute chose n’aurait aucun sens sans sa présence, comme tout bonheur n’existerait sans malheur, comme tout chat n’existerait sans souris ou comme tout char ne roulerait sans sa quatrième roue, l’ultime sphère de lumière jaune surgit. Un grondement sonore accompagna son arrivée, déstabilisant le néant. Exécutant, en une vitesse record, le même parcours que ses consœurs, elle alla s’unir avec les sphères rouge, verte et bleue. Puis, comme une toile de velours noir, le néant se déchira. Une lumière vive et blanche transperça ses lambeaux déchiquetés de ces ténèbres coutumières. Marc commença par se cacher le visage car les rayons lui brûlaient la rétine. Il vit des signes incompréhensibles l’entourer et s’immiscer dans son esprit. Jamais il n’avait été si loin… Une voix rude mais non violente résonna par-dessus le tumulte des déchirures : « Accepte la lumière ! ». Elle le répétait. Sans vraiment comprendre, Marc obéit. Il baissa peu à peu ses bras pour finir de les laisser pendre le long de son corps. Il sentit la lumière l’irradier de toutes parts. Un assourdissant silence retomba. Il se trouvait couché sur le sol. De l’herbe avait poussé. Le néant n’était plus. Un paysage magnifique s’offrait… trop peu de temps il lui restait pour l’observer. Déjà, les quatre boules lumineuses dansaient au-dessus de sa tête. Sans savoir pourquoi, elles fondirent sur lui et ne se détournèrent pas. Marc ferma les yeux et s’apprêta à subir…
« Drinng ! Drinng ! Drinng ! » sonnait le réveil. Marc Poxcenite rouvrit les yeux. La réalité lui revint sans prévenir. Le poids de ses études, de son échec pour l’examen polégardien lui revint à l’esprit Pourtant, pour la première fois, un sentiment de béatitude s’emparait de tout son corps et c’est avec un sourire radieux qu’il sortit de son lit… A suivre... |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Le Véritable Visage de la Lumière... Mar 15 Avr - 23:13 | |
| Et pis comme il est pas long et que je suis absent, je me permets de rajouter suilà ! Attention, l'Empire réagit... Voilà, bon mercredi à tous !
Episode 11
La nuit étalait son voile de soie noire sur la capitale. De petits diamants apparaissaient ci et là sur son étoffe sombre, égalant l’étincellement des innombrables buildings de verre et d’acier des plus grandes entreprises mondiales. La journée s’apprêtait, comme toutes ses prédécesseurs, à terminer son règne. Après un apogée d’une vie lumineuse sous un soleil à son zénith, sa mort, proche, s’exécuterait sans l’obscurité la plus totale. Son glas sonnerait exactement à minuit. Ensuite, de ses lambeaux glacés par l’hiver, renaîtrait gracieusement, par les fils d’or chaud que le soleil enverrait au petit matin, celle qui lui succèderait et qui établirait, à son tour, son propre ordre, identique dans son déroulement mais tout à fait différent dans ses actes, car les jours se suivent mais ne se ressemblent pas. A l’heure de cette histoire, cette constatation se retrouva une nouvelle fois avérée. Malgré sa fin imminente, le jour ne s’était pas encore totalement éteint. Le monde commençait à s’endormir, attendant patiemment que le vingt et un décembre deux mille cent quatre-vingt-neuf se lève et régisse la planète à son bon vouloir comme un monarque libre de ses actes et dictant des lois à grandes répercutions sur son peuple. Pour la population de Terrae, le vingt n’avait plus rien à offrir. Pourtant, il n’avait pas encore tiré sa révérence… Un grondement sourd fit trembler les fondations des immeubles de la capitale. Il était onze heure et demie. Une boule lumineuse jaune tournoya dans le ciel étoilé. Elle se dirigea sur la place de la République, en plein centre de la cité, et se posa sur le sommet du globe de la fontaine imposante. Une brise légère fit dévoiler à ses côtés une boule lumineuse verte. Les passants, intrigués, s’approchèrent. Elles s’intensifièrent de plus en plus et illuminaient la place entière, équivalant, sinon plus, les immenses projecteurs dont elle disposait déjà. Quoique l’heure tardive, les promeneurs affluaient considérablement sur l’Agora. Le phénomène attirait les badauds qui n’arrivaient à trouver le sommeil. Les clameurs se firent bruyantes et les gardiens de la résidence présidentielle, située juste en face, vinrent s’informer sur cet attroupement. Fascinés par la pluie d’étincelles, les gens furent subjugués par l'apparition de la boule lumineuse bleue qui émergeait des jets de la fontaine. Qu’était-ce donc ? Les curieux s’approchèrent plus, laissant la place encore à plus de monde à l’arrière. Les sphères s’animèrent alors vivement, et la foule eut un mouvement de recul soudain, provoquant la chute de plusieurs passants. Elles accomplirent une sorte de danse charmeuse, enchantant les habitants de Bagdad la toute puissante… Le président avait été prévenu. Sceptique au départ car il n’avait rien remarqué, on l’invita à se rendre sur le balcon présidentiel. Lorsque l’on eut tiré les rideaux bordeaux, Sarcadid Mernine put considérer l’étrange scène. Deux cents, trois cents personnes même, affluaient tout autour de la fontaine. Il avait une vue imprenable sur les évènements. Mais le tapage incessant des discussions animées en contre-bas ne lui arrangea pas sa migraine et il ordonna à son employé qui supervisait la sécurité : « Chassez-les d’ici. J’ai besoin de calme. Terrae ne se remettra pas sur pied grâce à un petit tour de prestidigitation. Et tant qu’à faire, trouvez moi le petit malin qui amuse la galerie et faites lui comprendre qu’il serait très mal venue de recommencer… » A peine avait-il terminé sa phrase, que les circonstances prenaient une toute autre envergure. Une rangée circulaire d’hautes flammes entoura la place républicaine. Des cris d’effroi retentirent. En une seconde, la foule si compacte et enthousiaste devint un brouhaha de fourmis courant en tout sens et hurlant leur angoisse. Les trois boules se baladaient dans les airs au-dessus de la scène, comme si elles demeuraient parfaitement indifférentes au sort des gens qui couraient sous leurs étincelles. Le président, effaré, se fit attraper et écarter des fenêtres par ses gardes du corps. Au loin, on écoutait les sirènes hurlantes des camions de pompiers qui arrivaient à toute allure par tous les boulevards desservant la prestigieuse place. Les soldats du feu se déployèrent et aspergeaient de plusieurs mètre cube d’eau le brasier qui ne cessait de croître et menaçait les établissements de l’institution républicaine. Néanmoins, mystérieusement, comme si l’eau se heurtait à une matière insensible à ses effets, l’incendie rectiligne ne perdait nullement de son ampleur. Ils redoublèrent d’efforts mais l’eau dégoulinait dans les égouts de la place, sans avoir remplie sa fonction. Soudain, les flammes formèrent une spirale et la boule lumineuse rouge sortie de l’une de ses embrasures. La foule se stoppa dans son énergie folle à trouver un échappatoire inexistant, et l’observa voler vers ses trois autres compagnes. Elles établirent une ronde et tournèrent inlassablement, comme lors d’une danse d’une fête bien arrosée. Elles tourbillonnèrent si vite qu’il en était devenu impossible de les suivre des yeux. Puis elles semblèrent se mélanger et leurs couleurs d’origine disparaissaient peu à peu pour laisser un blanc éclatant s’en émaner tout en créant une nouvelle et seule boule. Celle-ci monta haut dans le ciel et éclata en rayons lumineux qui englobèrent la capitale telle une coupole posée autour des limites de la ville. Le centre politique de la République Terrae n’avait jamais autant brillé. La Lumière transperçait tout : murs, arbres, hommes. Bagdad demeurait l’étoile éphémère du monde. Des sections américaines aux sections africaines et océaniennes, un éclair immobile et désireux de subsister dans le temps pointait les cieux, au loin, en la direction de la capitale de la planète. Les pompiers avaient lâché leurs lances. Partout dans la cité, les hurlements de la foule terrorisée, les crissements de pneus et les bruits de percutions présageant un irrémédiable accident régnaient. Aussi puissant que le soleil, les animaux s’éveillaient croyant que l’aube était plus matinale, les oiseaux prenaient leurs envols, enchantés de découvrir une nouvelle journée aussi précipitée. Mais la lumière leur irradiait les pupilles, brûlant leur rétine, et les volatiles tombaient en piqué sur le sol froid de Bagdad, tels de petits anges déchus. On redoutait le monde des ténèbres pour ses démons dissimulés derrières des buissons imaginaires de la nuit, cependant le monde de la Lumière, ainsi déployée, ne valait guère mieux. Dans les deux cas, la vue en était ôtée. Et quoi de plus terrible de ne pas voir venir ce qu’il va se présager ? Ce fut donc de cette manière que la Lumière installa la première fois le chaos dans la capitale de Terrae. La ville se retrouvait entre ses mains, aucun homme n’était en mesure d’agir pour al contrer. Puis, après un déchaînement supplémentaire de radiations diverses, des voix s’élevèrent par dessus les cris de panique : « Peuple de Terrae, Peuple de Terrae !, répétaient-elles avec vigueur. Lorsque la foule se fut calmée et que le silence eut repris ses droits, les voix changèrent de discours : « Peuple de Terrae, l’Empire pleure ses morts. Peuple de Terrae, l’Empereur est entrée dans une peine sans nom. Peuple de Terrae, vous êtes la cause de cette catastrophe. Peuple de Terrae, si vous voulez échapper au plus grand chaos et au plus grand néant, écoutez notre parole : Par la faute des vôtres le monde est bouleversé, A vous de prendre le soin d’y remédier Envoyez nous votre messie dès à présent Et remettez à l’Empire ceux de votre sang Qui sont criminels et de plus assassins Pour qu’il soit décidé de leur fin, Honorez votre République, peuple de Terrae Vous retrouverez votre vie et votre tranquillité ! » Puis, la Lumière sembla décliner. Comme on relève un mouchoir de tissu blanc, elle se retira un à un des quartiers de la capitale. Puis, avant de tout à fait disparaître, les voix dirent : « Sinon, découvrez la vengeance de la Lumière… » Elle s’éteint. La foule ne parlait pas. Les derniers mots résonnaient dans chaque oreille, la menace planait au-dessus des beaux quartiers et des malfamés. Qui aurait cru ? Qui aurait su ? Qui aurait pu ? Comme les personnalités qui peuplaient cette planète, des jours comme celui-ci restaient eux-aussi gravés dans les mémoires. Cependant les jours étaient irrémédiables, intouchables, irréfutables. On ne changeait leur déroulement. Il était maintenant minuit. A suivre...
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| | | Aléanore Bouquinovore
Nombre de messages : 1237 Age : 33 Localisation : Dans le sud de la France Emploi : Lycéenne Loisirs : Réapprendre à vivre... Date d'inscription : 12/05/2007
| Sujet: Re: Le Véritable Visage de la Lumière... Sam 26 Avr - 23:51 | |
| Pardonne moi d'avoir tant tardé à lire ton chef d'oeuvre.... Mais c'est fait, et j'en redemande!!! C'est super, comme toujours, très bien écrit, mélangeant description et action avec une aisance remarquable, j'adore.. Si seulement ton histoire avait pu être le scénario du film que je suis allée voir.. Au moins je ne me serais pas endormie.... J'attends la suite avec impatience et espère t'avoir décroché un sourire, aussi bien par mon comportement étrange que par mes pompeuses flatteries! Sur ce, bonne soirée, je vous quitte pour n'en revenir que plus vite! (Ah non, je n'ai rien bu ce soir) | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Le Véritable Visage de la Lumière... Dim 27 Avr - 15:10 | |
| Arf... Merci ! C'est très gentil ^^'. Oulah, ça fait du bien de lire ça avant de partir au lycée xD! Bah tiens pour la peine, j'mets la suite ! Alors cette suite marque la "cassure" encore plus flagrante entre les deux peuples... la situation se dégrade, j'espère que ça allèchera... on entre dans une série d'épisodes sur un même évènement, bon courage xD! Et surtout bonne lecture !
Episode 12 Roald arpentait de long en large le vaste hall de sa demeure familiale décorée des plus belles sculptures du quartier. Son père aimait l’art antique grec et il désirait ardemment en faire profiter le reste de sa famille pour leur ouvrir l’esprit sur l’éclat du génie humain dans ses débuts. Ainsi, de pâles copies d’un Apollon glorieux ornaient l’entrée du vestibule. Au dehors, un char doré surmonté d’un Poséidon radieux entouré de sa cour marine émergeait d’un petit bassin dans le jardin. Depuis sa réussite financière, son père ne se refusait rien. « Avec les temps qui courent, autant goûter au plaisir des yeux avant que cela nous soit interdit » Cependant, Roald n’appréciait guère cet étalage de richesses. Pour lui, une vie simple, sans manquer de rien, aurait suffi amplement. Il était toujours impressionné par le calme de son meilleur ami Marc. Marc se contentait de tout, un rien lui donnait le sourire alors que la fortune ne le lui rendait pourtant jamais. Malgré son manque indéniable d’argent, il gardait une certaine prestance vestimentaire, sans pour autant s’acoquiner avec le luxe. Toutes les sommes que les Adjihad, parents de Roald, leur proposaient, les Poxcenite les refusaient catégoriquement. Bref, cette famille attendrissait au plus haut point le jeune Roald. D’ailleurs, il devait aujourd’hui passer l’après-midi en ville avec Marc. Et celui-ci se faisait attendre, ce qui était rare dans son comportement… Soudain, Fahra, sa mère, accourut affolée. S’ébouriffant ses cheveux soyeux d’un noir de jais, elle quémanda à son fils de la rejoindre dans le salon. Elle si souriante ne prenait que très rarement cet air si paniqué. A l’intérieur, son père au visage par habitude épanouis en affichant une gaieté irremplaçable lançait des regards inquiets à sa femme et son fils tout en continuant de boire les paroles du journaliste debout devant le divan, à la télévision trois dimensions. Les capteurs filmaient la place de la République. La voix off s’était tue. Roald s’approcha de la fontaine et fit mine de la toucher. Sa main passa évidemment au travers et il sursauta lorsque des boules d’une étrange luminosité surgirent. Le journaliste reprit de sa voix monocorde : « Ceci est une reconstitution de la scène pour mieux comprendre comment un tel phénomène a pu se produire sous les yeux de la sécurité de la ville. » Les boules lumineuses se mélangèrent mollement et une lumière blanche, comme un flash permanent, aveugla les Adjahid. Puis le journaliste répéta les paroles qu’une foule terrifiée avait écoutées la veille. Le président s’était dit choqué par cet événement survenu en plein cœur du pouvoir Terrae. Ensuite, la chaîne fit la liste des dégâts occasionnés mais ils demeuraient assez minimes par rapport à l’énorme malaise qui s’était formé sur la planète. Des spécialistes s’étaient penchés sur la façon la plus réfléchie de réagir face à cette manière, peu courante, de requête de la part d’un autre état. On y voyait comme une attaque singulière. Mohammed, le père de famille, éteignit le poste. La capitale disparut instantanément. Les jets continus de la fontaine se stoppèrent. Le silence s’abattit lourdement, et Roald aurait presque cru en ressentir le poids sur ses épaules. Le père se tourna vers sa famille : « La situation est critique… » La mère, déboussolée, murmura d’une petite voix : « Tu crois que… -Qu’il y aura une guerre ?, acheva rapidement son époux. En effet, ces mots résonnent dans les tréfonds de l’Assemblée. C’est du bouche à oreille et elle se répand comme une traînée de poudre. Les rebelles au pouvoir impérial en profitent pour se faire de nouveaux membres. Pour sûr, je n’aimerai vraiment pas être à la place du gouvernement pour prendre une décision… -Et… et tu penses qu’on va leur donner ce qu’ils veulent ?, se risqua innocemment Roald Mohammed eut un petit rire ! -Sûrement pas. Ce serait du suicide politique. Si Mernine accepte, c’est la révolution. Le peuple en a plus qu’assez de se voir diriger par un autre pouvoir que celui qu’il a élu il y a quatre ans. Oh que non, mon chéri, Terrae ne se pliera pas une fois de plus… -Et comment va t-on faire… nous ?, se lamenta sa femme au bord des larmes -Pour l’instant, rien. Que veux-tu, nos pépinières continueront de tourner. Evidemment, si une quelconque guerre il y a, nous risquons de perdre notre plus gros client et notre affaire sera en chute libre. Mais je pense que… » Drinng ! Driinng ! Roald se précipita vers la porte d’entrée pour ouvrir. Marc se tenait sur le palier, le visage pâle : « S’cuse, pour le retard, mais avec le reportage à la télé… » Il osa un regard à l’intérieur et vit les visages soucieux des deux parents Adjahid. Il comprit qu’eux aussi savaient. Roald, pour briser l’atmosphère tendue, s’empressa de se saisir d’une petite sacoche en plumes qu’il mit en bandoulière et pressa son ami à sortir. En passant les grilles de son portail, il commenta : « Ma mère est dans tous ses états… -Et moi donc, marmonna Marc, elle redoute une guerre. Si seulement tout pouvait se dérouler dans le calme… » Roald haussa les épaules laissant entendre qu’il serait candide de croire cela. Tandis qu’ils descendaient la petite rue de leur lotissement, ils s’informaient l’un l’autre de leurs théories sur un probable avenir. Pour Marc, la justice Terrae, poussée par la Polégardie, traquerait les fautifs qui ont provoqué les meurtres des agents, et l’affaire serait réglée en persuadant la population que les coupables devaient être punis car ils avaient commis des actes graves. Roald avait une toute autre perspective plus négative du futur proche. L’Empire ferait pression sur le gouvernement, tout comme le peuple mais pour contrer la Polégardie. Incapable de choisir, le gouvernement sauterait et Mernine démissionnerait. Alors la suite pourrait être tout à fait dramatique. Une véritable anarchie pourrait s’installer et le peuple s’en prendrait délibérément à l’Empire, n’ayant pour seul but de le chasser de leurs terres. Donc en effet, pour Roald, une guerre n’était pas impossible. Ce fut donc sur cette note peu attirante, que les deux garçons entrèrent dans le centre-ville. Marc avait pour mission de dénicher un parfum premier prix le moins cher possible à sa mère. Roald, lui, avait une totale liberté d’achats. Néanmoins, il n’userait pas de son aisance par respect pour son ami et par convictions personnelles. Il ne dépenserait que le strict nécessaire. Ils évitèrent la première parfumerie avec sa vitrine flamboyant de mille feux pour le Noël qui approchait. Ses produits explosaient toujours le budget fixé par les Poxcenite, et il n’était pas question d’emprunter à Roald. Marc repéra enfin sa boutique favorite et y entra. A l’intérieur, un pêle-mêle de choses hétéroclites pendait des étagères surchargées. La vendeuse connaissait bien ce môme et elle le laissa arpenter les rayonnages, sachant pertinemment qu’elle ne lui vendrait pas monts et merveilles. Roald inspecta les produits et remarqua qu’on pouvait trouver de tout, allant des produits ménagers jusqu’aux outils de jardin, en passant par les composants informatiques et les recettes de cuisine. Cependant, il se sentait très mal à l’aise au milieu de la clientèle d’une classe plutôt pauvre, lui qui portait une tenue dernier cri que sa mère lui obligeait de porter. Il avait honte de son col de velours, de son manteau en riche tissu et de ses chaussures de marque de haute qualité. Pour éviter les regards, il porta son attention au dehors, attendant patiemment que son meilleur ami découvre son bonheur. Il entendit alors, en crescendo, des voix endiablées dans la rue. Il se pencha alors un peu plus et vit qu’une procession d’innombrables citadins remontaient l’avenue passant devant la luxueuse parfumerie. Marc, pourtant au fond du magasin, fut alerté par le tumulte à l’extérieur et rejoignit son camarade. Ils virent alors avec horreur, que la troupe entourait un véhicule noir, arborant sur son capot de petits drapeaux aux insignes de l’Empire, qui roulait au pas. La foule martelait de ses poings la carrosserie et hurlait des slogans affreux. Des injures indignes de personnes dites civilisées fusèrent aussi. Avec effarement, Roald tapota l’épaule de son ami et l’invita à lire les messages inscrits sur les banderoles. En lettres rouges criardes, s’étalaient sur des draps blancs « Nous sommes et serons vos assassins ! » ou « Nous vous massacrerons jusqu’aux derniers ». Le chauffeur polégardien fit alors mine de vouloir accélérer mais cela n’eut pour effet que de raviver encore un peu plus la rage populaire. Des manifestants se postèrent devant les roues et provoquèrent les agents pour qu’ils leur roulent dessus. Certains se proclamaient eux-mêmes les meurtriers de leurs espèces. D’autres acclamaient les terroristes, coupables des incidents sur l’autoroute, comme des héros. Bientôt, une bande encore plus peuplée, se mélangea à la première et les cris de fureur redoublèrent. Ils frappaient de toute leur colère sur le pare-brise de l’automobile qui ne se fissurait pas une seule fois, causant l’exaspération de la troupe. On aurait dit que la vitre faisait preuve, tout comme leurs propriétaires, une nouvelle fois de leur indifférence et de leur impassibilité coutumière. Puis la foule porta son attention sur les portières qu’elle tenta d’ouvrir sans succès. « Des sauvages, murmura Roald à l’adresse de son ami. » Mais déjà Marc sortait de la boutique pour intervenir. Roald essaya de le retenir mais les Poxcenite étaient assez connus pour leurs caractères d’entêtés. Le petit blond s’approcha donc des manifestants irrités. Il cria à l’un d’eux, qui s’acharnait à vouloir briser un feux avant, de cesser ce comportement ridicule. Il se risqua à raisonner un autre. Il retint le bras d’un troisième. Nonobstant, ce qui devait arriver en découla. Un homme au visage de fou, s’empara du col de Marc et le tira vers lui : « Petit, tu défends la cause de ces sales rats ? -Je ne défend personne, j’essaie juste de vous faire comprendre que votre attitude ne résoudra rien, s’expliqua Marc pris au dépourvu mais ne perdant rien de son assurance innocente.» Roald, sentant le danger, courut vers lui. Mais un tas de bras le retint. Il se démena à s’en extraire mais la foule le repoussa davantage. On l’éloignait en quelque sorte tandis que d’autres manifestants ricanaient. « Un traître à notre nation, s’égosillait l’homme qui empoignait Marc » Des approbations parcoururent l’attroupement et des poings se levèrent. On s’énerva, on le hua et on cracha. Comme si tout était préparé par avance, l’homme répéta : « Un traître ! Il faut lui donner une bonne leçon. Comme à ces sales chiens de polégardiens ! » La foule l’ovationna et d’un air magistral, l’homme prit une batte de base-ball qui traînait sur le sol. D’un coup de pied, il poussa Marc qui s’étala sur la chaussée froide du centre-ville. Il distinguait les visages crispés des clients de la boutique derrière les vitrines qui le regardaient sans savoir comment empêcher un tel acte. Mais ils avaient peur. Peur des représailles qui guettaient. Se moquant une nouvelle fois du garçon, l’homme leva sa matraque d’un air triomphant. La rébellion débuterait par un coup fort dont il serait le déclencheur. Puis, il commença à laisser retomber son bras. Mais, au lieu du bruit communément sourd de la collision du bois à l’encontre de vertèbres humaines, on ouït une détonation résonnante entre les immeubles de la ville. L’homme s’affala sur le sol, mort. La foule se tut immédiatement, surprise. L’agent, tout juste sorti de son véhicule, abaissa son arme encore fumante…
A suivre... |
| | | Aléanore Bouquinovore
Nombre de messages : 1237 Age : 33 Localisation : Dans le sud de la France Emploi : Lycéenne Loisirs : Réapprendre à vivre... Date d'inscription : 12/05/2007
| Sujet: Re: Le Véritable Visage de la Lumière... Dim 27 Avr - 15:25 | |
| C'était ouah!!!!!!!!!!! Super, trop bien, j'adore!!!!!!!!!!!!!!! La fin surtout, style "orgasme littéraire" (j'ai vraiment employé cette expression?), la prochaine fois laisse m'en plus... Cela m'a bien calmé, en effet... Non rien, bref j'ai vraiment adoré j'étais pendue à chaque mot je suis... J'adore! | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Le Véritable Visage de la Lumière... Dim 27 Avr - 17:00 | |
| Pfiou, bah merci beaucoup... J'vais avoir les chevilles qui enflent si ça continue ! Rooh la la, tant que ça? Pfiou, j'dosi le couper l'épisode, il est trop long pour le forum xD! J'dépasse la taille autorisée... donc j'le fais en deux posts! Et pis roohhh... j'dois vraiment aller me coucher moi... sinon je raconterai que des conneries! Bonne semaine sinon hein ! (non j'repasserai ptètre avant ce soir ) Good reading =).
Episode 13
La Mort. Elle se dévoilait pour la première fois sous les yeux ébahis de Marc. Elle s’était emparée de ce corps encore chaud gisant sans vie sur le sol gelé du quartier résidentiel. Un sang épais, formant une flaque écarlate, s’étalait autour du mince orifice que la balle avait percé comme s’il désirait de ne plus faire partie de cet être devenu désormais inutile. La Mort. Une goutte de sueur glacée passa le long de l’échine du jeune garçon. Plus aucun souffle ne sortirait de ses poumons, plus aucune voix n’hurlerait une indignation contre l’Empire, plus aucun geste ne blesserait un opposant à ses opinions. L’éclat de son existence s’était éteint brutalement. Toutes ses années de vie rayonnantes s’étaient réduites à un sourire triomphant sur un visage pâle reflétant la mort. L’agent l’avait éradiqué de la planète qui n’avait plus besoin de lui pour son propre fonctionnement. Finalement, l’homme avait déjà accompli beaucoup en quelques secondes que ce qu’il aurait pu faire en des années. L’Empire avait agi. L’Empire s’était occupé d’autre chose. L’Empire avait sauvé un enfant d’une souffrance répugnante. Marc se laissa glisser vers le corps inerte. Les yeux de celui-ci, si pétillants de gloire quelques instants plus tôt, s’étaient embrumés d’un masque mortuaire. La Mort. Elle venait, elle s’approchait et elle s’emparait. Qui pouvait donc lui résister ? L’homme ne possédait aucun pouvoir pour la vaincre. Il arrivait tout peine à la repousser hors des limites sacrées des fils le reliant à la vie qu’Elle s’empressait de vouloir couper avec sa faux luisante, quand le temps serait venu… Marc toucha le visage rigide. Le défunt aurait parut endormi si son cœur n’avait pas cessé de battre. Un sourire figé de plus marquerait des lèvres à tout jamais dénuées de baisers. L’enfant détourna son regard. La mort rendait la vie si horrible… C’est alors qu’il remarqua la masse compacte d’hommes et de femmes qui l’avaient encerclés pour admirer leur héros tombé au sommet de sa gloire. Un silence funèbre planait au-dessus des rues. Là où s’étaient élevées des voix de rebellions demeurait à présent un calme irréel, impensable avec cette foule immense. Marc osa alors un regard vers le meurtrier que tout le monde avait semblé oublier. L’agent avait rangé son arme et il s’était appuyé contre le capot de son véhicule d’un noir de jais, arborant les petits drapeaux de l’Empire. Puis le jeune garçon pensa à Roald. Son ami devait s’inquiéter, ainsi rejeté du groupe de manifestants, après avoir ouïe, comme la ville entière, la détonation. Mais aucun son indiquant sa présence n’alerta Marc. Derrière les vitrines des magasins, clients et propriétaires étaient étroitement liés l’un dans l’autre et ils contemplaient avec effarement le crime commis sous leurs yeux écarquillés. L’agglomération entière s’était suspendue dans le temps, offrant à chacun des êtres présents, tout aussi bien à Marc, à chacun des manifestants ou même à l’agent lui-même, des instants de réflexions sur les agissements à venir. Puis, comme toute chose ayant une fin, comme nuit vient après jour, comme minute découle après la soixantième seconde, le silence devint grondement et même explosion. Telle une vitre soudainement brisée, le décors changea rudement. En une fraction de seconde, la ville sembla reprendre ses esprits et elle s’anima, se retourna et s’écria : « L’Empire a tué l’un des nôtres ! » Des acclamations compatissantes appuyèrent cette première affirmation. « Il faut nous venger ! » compléta t-elle après s’être épanouie des faveurs de son opinion publique. Impuissant, Marc assista à ce déchaînement de colère, de rage, de haine. Un véritable retournement de situation s’effectuait sous ses yeux encore humides de douleur. « L’Empire est notre ennemi ! » s’écrièrent les uns « Chassons le de nos terres avant qu’il nous assassine ! » hurlèrent les autres. Les cris durs de fureur remplacèrent le doux silence des minutes précédentes. Pendant un instant, Marc crut que le mort était en vie et qu’il allait à nouveau tirer, de ses mains puissantes, ses frêles cheveux blonds. Cependant, les manifestants, continuant d’exprimer violemment leurs rages, bousculèrent l’enfant et portèrent le défunt sur leurs épaules. Puis, comme un étendard justifiant les hostilités, ils brandirent le corps inanimé, tel un pantin, devant l’agent qui s’était réfugié dans sa voiture. Pour la première fois, le polégardien avait troqué son attitude indifférente contre une vague inquiétude du danger. Il avait paru tout d’abord décontenancé, puis dépassé et définitivement submergé par la houle de la foule qui se déversait devant son arme à nouveau dégainée. Les citadins allèrent jusqu’à défier la mort encore une fois, gommant l’événement tragique survenu à leur compagnon. En une rangée bien groupée, les manifestants dégainèrent leurs lattes de bois et, sous l’ordre d’un des leur, ils martelèrent avec encore plus d’intensité la sombre carrosserie luisante sous le soleil couchant. Considérant cet acte une ultime fois vain, les manifestants s’attelèrent à saisir les fonds de caisse du véhicule afin de le retourner et de mettre à leur merci l’agent. Celui-ci, réalisant le péril, démarra et fit crisser ses pneus surélevés. Les révoltés lâchèrent l’automobile qui fit une embardée en avant, causant la chute de plusieurs d’entre eux. Ensuite, reprenant leur courage, ils se placèrent devant les roues avants, créant une nouvelle fois un obstacle à la progression du polégardien, l’obligeant à se stopper. Les rebelles échappèrent une clameur victorieuse et certains montèrent sur le capot. [...]
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Le Véritable Visage de la Lumière... Dim 27 Avr - 17:01 | |
| Et la suite : Marc avait su éviter le piétinement, en slalomant entre des jambes multiples, obnubilées par leur colère. Soudain, il écouta un petit couinement. Se concentrant davantage sur ce son totalement différent de l’humeur générale, il entendit un appel désespéré à l’aide. Il reconnut la voix de Roald. Ignorant toute peur, Marc plongea dans la foule et tenta par tous les moyens de se frayer un passage vers la source de ce mugissement. Il évita de justesse un poing qui cherchait un exutoire à sa fougue, s’abattant sur la voiture impériale. Puis il perdit la trace de son ami. L’angoisse enserra ses entrailles et il sentit un vague sentiment d’indignation monter en lui. Un homme le poussa violemment sur le bas côté, ne prenant même pas la peine de s’excuser. A présent, Marc, lui aussi, commençait à percevoir les effets de l’irritation. Un déchirement insoutenable s’effectua dans son cerveau. Une pique rigide transperça les molles fibres de ses tissus encéphaliques. Ne comprenant pas vraiment ce qu’il lui arrivait, Marc s’étala brusquement sur le sol, secoué de tremblements. Son estomac s’était noué et il ressentait, maintenant, une terrible douleur le long de sa colonne vertébrale. Puis, enfin, son cerveau sembla s’embraser et il se crut chassé dans les recoins de son être. Alors Marc supposa qu’il s’agissait inexorablement de la fin. Or, il ne savait pas que tout n’était, au contraire, que le début. Dèvid faisait partie des manifestants qui s’acharnaient sur l’agent. Néanmoins, il n’éprouvait pas encore la hargne nécessaire pour égaler ses collègues. Avec appréhension, il recula un peu de la zone du conflit, et il buta sur un corps qui le fit basculer. Se rattrapant difficilement à un lampadaire, il aperçut le jeune gosse qui avait failli être maltraité à l’origine de l’indignation, avant que tout ne dégénère… Redoutant qu’il ne se fasse écraser sous la masse imposante de la foule, il s’empressa de le ramasser. Mais au contact des épaules de l’enfant, il retira précipitamment sa main. Il était brûlant, tellement que les doigts de Dèvid avaient roussi. Stupéfait mais nullement résigné à s’avouer vaincu, le manifestant écarta ses compagnons révoltés et renouvela l’expérience en se protégeant la peau de son blouson en cuir. Il souleva le jeune bambin et s’empressa de le déposer sur un banc non loin du courroux des manifestants. Il le coucha soigneusement, amoureusement même, comme son propre fils, honteux d’avoir été parmi ses agresseurs, et lui caressa les fins fils d’or qui composaient sa chevelure. Marc fut à nouveau agité par de terribles spasmes et il vomit sur le trottoir. Souhaitant absolument l’aider, Dèvid le soutint. Puis il rallongea son corps cuisant de fièvre sur le banc gelé par le froid hivernal. Marc souleva doucement ses paupières. Dèvid discerna ses yeux d’un bleu perçant, et il perçut encore une fois un sentiment de gêne, comme si l’enfant pouvait lire ses pensées. « Comment t’appelles-tu petit ?, lui demanda t-il d’une voix enrouée par l’humilité -Marc. », répondit le garçon dans un souffle imperceptible avant de replonger dans un état second. Il vomit pareillement par-dessus le bord du banc. Dèvid lui essuya le coin de ses douces lèvres, encore épargnées par les premiers poils de la puberté. Il épongea son front suant avec un mouchoir blanc. Et il essaya de ne pas attirer l’attention sur lui. Les manifestants étaient heureusement bien occupés à crier, frapper et fracasser leurs lattes contre la carrosserie de la belle voiture polégardienne, exprimant ainsi tout leur désir à l’encontre de l’Empire. Marc sursauta alors, pareillement qu’au réveil d’un mauvais rêve. Il inspecta les lieux de ses yeux magnifiquement bleutés comme s’il les découvrait pour la première fois. Puis il se releva, tout à fait naturellement, et sonda Dèvid qui se tenait, perplexe, accroupi sur le trottoir. Le manifestant possédait légèrement une teinte rouquine. Son regard présentait son être identiquement à un fervent prôneur de justice et de droiture avec une petite note d’amour profond pour les choses multiples qui composaient sa vie. En ce simple coup d’œil, Marc sut tout ça, sans comprendre pourquoi. Puis, son attention fut détournée par les cris de rage qui redoublaient autour du véhicule polégardien. Un sentiment confus s’empara de son esprit : un mélange de déception et d’indignation. Mais le second l’emporta, l’obligeant à s’avancer vers la source de toute cette colère ainsi déversée. Dèvid le retint par le bras : « Qu’est ce que tu fais ? Il y a à peine cinq minutes tu étais totalement inconscient… Ne va pas te refoutre là-dedans p’tit gars ! » Cette voix exprimait toute l’angoisse du jeune manifestant. Marc sut aussi qu’il désirait ardemment qu’il reste à ses côtés. Dèvid ne voulait plus prendre de risque et il souhaitait le protéger de l’horreur de la rébellion. Cependant, Marc Poxcenite continua de s’approcher de la foule. Des regards furent jetés à son égard. Des pupilles emplies de rage se posèrent sur cet enfant si fragile. Et l’idée vint d’elle même ; la voix qui parla évoquait ce que tout le monde pensait tout bas, ayant trop peur de proposer un acte qui relevait d’une énorme lâcheté. « Prenons l’enfant ! Comme ça, le sale chien de polégardien va encore pointer le bout de son nez ! » « Et on le rat’ra pas c’te fois les gars ! » approuvèrent les révoltés. » Telle une nuée de mouches, la foule courut s’attaquer à l’enfant. C’était à qui prendrait le meilleur morceau, qui ferait réagir l’agent au plus vite. Mais la foule si précipitée, se stoppa net dans sa progression. Toutes les têtes se levèrent. « Regardez ! » pointa du doigt un homme au teint pâle Au loin, dans les cieux où se perdaient les multitudes de sceptres d’or du délicat soleil s’apprêtant à éteindre sa lumière, s’agitaient quatre boules lumineuses : l’une rouge, l’autre bleue, une troisième verte et une dernière jaune. Se balançant dans les nuages de la nuit qui commençait à déployer sa gracieuse ombre, comme si elles se délectaient de ces instants où toutes les attentions étaient tournées vers elles, elles descendirent royalement sur la ville déchirée. Frôlant les visages de leurs poussières d’étincelles multicolores, elles se déposèrent aux quatre points cardinaux autour de Marc, qui les regardait d’un air blasé. Les manifestants s’attendirent à un flash, et ils se masquèrent les yeux de leurs bras relevés. Mais, mystérieusement, rien ne se produisit. Hésitant, au bout de quelques minutes, ils baissèrent leurs gardes et un sourire malfaisant s’afficha sur leurs lèvres. Scrutant l’enfant, ils dévisagèrent ses traits qui avaient perdu toute teinte d’innocence. Comme un accord, les manifestants se jetèrent tous en même temps sur ce jeune ange aux cheveux blonds, quitte à l’écraser sous la marée imposante de toute cette foule de démons. Et, brutalement, les boules lumineuses se mirent en mouvement et formèrent un halo de Lumière blanche, enfermant l’enfant sous une coupole protectrice. Au contact des corps lancés par mégarde sur le piège qui s’actionnait, sans que les manifestants puissent le contrer maintenant qu’ils s’étaient engagés, le même flash observé sur la place de la République Terrae et tant redouté quelques secondes plus tôt, se déclencha. Les hommes et les femmes, sans distinction dans ce brouhaha de manteaux, de chapeaux ou de lattes de bois, furent expulsés sauvagement, soulevés à plusieurs mètres de hauteurs. Dans des craquements sonores, leurs dos s’affaissaient sur la chaussée ou dans les vitrines des boutiques où s’agitaient des gens effrayées. Des hurlements, cette fois de douleur, accompagnèrent ce tumulte grossier. Le reste de la foule eut un instant de surprise, puis de recul et enfin de véritable panique. Désertant le lieu de l’impact avec la Lumière, les manifestants s’enfuirent, se marchant l’un sur l’autre, piétinants leurs propres voisins. Des cris affolés percèrent les ténèbres qui s’étaient accablées sur le quartier tout entier. Seul résidait la Lumière au plein milieu du néant complet… Marc eut un second sursaut. Il rouvrit ses paupières et contempla la rue qu’il avait quittée lorsqu’il avait tenté de rejoindre son ami Roald. Puis il reconnut son rêve. Il se demanda s’il n’était d’ailleurs pas en train de sommeiller tranquillement au fond de son lit chaud. Néanmoins le poids de la réalité fut écrasant et il réalisa toute l'épouvante qu’il dévisageait. De toute part de la coupole qui le protégeait, des tentacules lumineuses s’emparaient de manifestants courant à toute hâte et les soulevaient haut, au-dessus du sol, pour mieux les briser sur les trottoirs environnants. Marc pleurait. Il était la cause de tous ces morts. La Mort s’était alléchée face à ce vaste choix de victimes que représentaient les manifestants. Elle ne s’était pas contentée de son maigre repas et avait voulu profiter de l’occasion pour grossir ses rangs, ce qu’Elle réalisait avec brio. Au milieu de tous ces cadavres disloqués, démembrés, mutilés, seul restait le véhicule impérial, immobile. Marc aurait désiré crier à l’agent de venir en aide à toute cette foule qui était punie par un châtiment bien trop dure. Il balaya du regard la catastrophe et il vit les quatre boules lumineuses à ses pieds. Aussitôt, il se précipita sur elle pour les repousser mais sa main passa à travers, comme les hologrammes de la télévision 3D. Il retenta, en vain. Il observa la lune située perpendiculairement au-dessus de lui dans le ciel étoilé. Elle luisait abondamment comme si elle se nourrissait de l’étendue de luminosité qui provenait du sol. Puis, parmi la foule qui s’était éloignée à plusieurs dizaines de mètres, tombèrent des fumigènes laissant évacuer une fumée terne dans les rangs des manifestants. Craignant encore une nouvelle forme d'agression des boules lumineuses, les rebelles se précipitèrent, à tâtons, totalement aveuglés, sous des porches profonds, dans des magasins qui n’avaient pas assez bien fermés leurs portes ou dans des recoins des rues adjacentes. Le quartier se vida en quelques secondes des survivants à l’assaut de la Lumière, laissant flotter une ambiance de mort. Instantanément, la coupole disparût. Les boules lumineuses s’envolèrent, poussées par un vent imperceptible, et elles déployèrent leurs ailes d’étincelles par-dessus la chevelure du jeune garçon, exerçant ainsi une délicieuse révérence. Elles disparurent dans la brume comme elles étaient arrivées. A genoux, encore sous le choc de son aventure, il entendit le démarrage du véhicule de l’agent. La voiture roula jusqu’à lui et la portière arrière droite s’ouvrit. « Montez ! » dit une voix sans le moindre soupçon d’autorité, mais plutôt emplie de respect. Sans réfléchir, Marc obéit et pénétra dans l’univers flagrant de l’Empire de Polégardie. En temps normal, il aurait ressenti une forte excitation et une admiration absolue pour cet honneur qu’on lui réservait. Mais à cette époque là, nous n’étions pas en temps que nous pouvions nommer normal. Marc claqua machinalement la portière noire, interdisant ainsi l’accès aux rayons de lumière blanche provenant de la lune qui étincelaient dans la chevelure dorée du jeune bambin exténué. Il s’enfonça alors un peu mieux dans les sièges moelleux en cuir de l’automobile, essayant d’oublier les durs évènements déroulés les heures précédentes. Il se laissa bercer par le ronronnement régulier du moteur, fixant son regard endormi sur les gestes souples de l’agent qui conduisait en maintenant négligemment le volant. Avant d’entièrement clore les paupières et de s’abandonner aux bras ouverts du sommeil, il entrevit un étrange pendentif qui se balançait au plafond, dégageant une grande impression de pouvoir…
A suivre... |
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