Pour ceux qui aiment LIRE !! Un vrai fofo pour toutes celles et ceux qui aiment lire et partager leur passion pour la lecture |
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| Le Véritable Visage de la Lumière... | |
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Auteur | Message |
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Aléanore Bouquinovore
Nombre de messages : 1237 Age : 33 Localisation : Dans le sud de la France Emploi : Lycéenne Loisirs : Réapprendre à vivre... Date d'inscription : 12/05/2007
| Sujet: Re: Le Véritable Visage de la Lumière... Dim 27 Avr - 19:07 | |
| J'ai déjà tout lu depuis 1h mais je fais des gaufres donc je viens je pars et enfin je poste un commentaire. Euhm, que dire? C'est.... Euh... Comment dire... Génial! T'as eu peur hein? ^^ J'attends la suite avec impatience... Mmh? Pardon? Tu attendais autre chose? Mais je n'ai PLUS de compliments assez fort pour te dire à quel point c'est super!!!!!! | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Le Véritable Visage de la Lumière... Mer 30 Avr - 20:19 | |
| Et voici et voilà, le 14ème =P! Oui bon okay, personne l'attend vraiment m'enfin, ça me fait toujours plaisir de le poster mdr! De retour pour un joli week end bien long, quoi de mieux à rêver? Bref, en gros, bonne lecture:
Episode 14
Les fumées dues aux fumigènes retombèrent lentement, dévoilant peu à peu les gyrophares bleutés de la police du district qui éclairait l’amas de décombres jonchant l’avenue. On aurait pu croire qu’une bombe venait d’exploser tellement les vitrines des boutiques demeuraient éclatées, les lampadaires lasers ne tenaient plus debout et la chaussée semblait éventrée. Une once d’espoir paraissait percer les ténèbres de la nuit, suite à la disparition de la Lumière, et les manifestants survivants sortirent de leurs cachettes, ombres illuminées par des raies azurées projetant leurs silhouettes sur les pâles façades des immeubles meurtris encadrant la rue. Des fourgons, descendirent des rangées d’hommes emmitouflés dans d’épais uniformes portant des brassards « P.U » qui signifiaient Police Urgence. Dissimulés sous les casques d’oxygène, ils ne manifestaient aucun signe d’humanité, comme si des êtres d’un autre monde étaient venus secourir de pauvres citoyens d’une planète démunie. S’armant de courage, ils déblayèrent les gravats qui obstruaient le passage aux ambulances, soignèrent les blessés jusqu’à l’arrivée des médecins et portèrent les corps désarticulés dans un espace réservé à cet effet pour l’authentification des victimes. Malgré les assourdissantes sirènes des pompiers et des policiers, perçaient les déchirants cris de douleurs des estropiés et des veuves ou veufs. Les « P.U » courraient de partout, ne sachant qui aider en premier, qui relever ou qui retenir. Ils se servaient de leurs matraques électro-réactives, d’habitude utilisées pour conserver la discipline en période de troubles populaires, comme lampes qu’ils fixaient tout autour du lieu de la catastrophe. Puis on repoussa hors des limites du périmètre du drame ceux qui étaient capables de marcher sans mal. Une bande de scientifiques s’attelèrent alors à prélever des échantillons de toutes sortes de débris pour examiner la cause de cette effroyable tragédie. D’un regard absent, les manifestants, infirmes, suivaient leurs prélèvements, d’un bout à l’autre de la rue, ramassant éclats de verre et morceaux de corps humains… Cependant, jusqu’alors, personne ne s’était encore intéressé de la voiture impériale, restée en retrait dans la pénombre froide de la nuit. Le véhicule patientait résolument, ne cherchant ni vraiment à se faire remarquer ni à s’éclipser ; comme s’il contemplait de sa vigilance extérieure ces hommes s’affairant énergiquement pour sauver les siens. Enfin, un militaire de haute stature, exposant sur sa poitrine quelques médailles récoltées sûrement lors de sa brillante carrière, se présenta, accompagné de deux fiers soldats en uniforme « P.U », devant le pare-brise teinté du polégardien. Il lui fit signe d’abaisser la vitre de sa portière pour pouvoir discuter. « Commandant Barbossa, du troisième régiment de la garde nationale, récita t-il d’un ton autoritaire devant la mine renfrognée de l’agent polégardien, je suis chargé de récupérer votre témoignage. » Il avait terminé son allocution dans un rictus assez mal dissimulé. En effet, l’agent n’avait pas relevé sa paire de lunettes de soleil ce qui avait le don d’exaspérer le commandant. Vexé, il poursuivit : « Je vais vous demander de sortir de votre véhicule et de marcher le long du périmètre de… -Est-ce vraiment nécessaire ? interrogea le chauffeur d’un ton fatigué -Bien sûr, répondit le militaire d’un air buté, pour les relations qui unissent nos deux peuples, nous nous devons de coopérer entre nous. -L’Empire a d’autres chats à fouetter que de se pencher sur ce vulgaire incident, rétorqua subitement l’agent. Choqué, le commandant se tourna vers ses deux seconds qui ne savaient sur quel pied danser face à cette réplique déplacée. -Comment osez-vous ?, fulmina t-il, ça, un incident ? » Pour appuyer ses propos il pointa son index orné d’une riche bague en or, vers le lieu de la catastrophe où une multitude de policiers et d’infirmiers s'activaient autours des agonisants. -Pas plus que notre propre incident, assura l’agent. On aurait juré que derrière sa paire de lunettes noires, s’illuminait une petite nuance de sarcasmes dans ses pupilles. Barbossa se tut, éberlué par cette réponse qui le tenait pieds et mains liés. Il ne sut que rajouter, d’une voix frêle, malgré sa grosse carrure, enrouée par la colère qui lui était impossible de déverser sans s’humilier davantage : -Eh bien… eh bien, vous pouvez au moins signer une décharge comme quoi nous avons bien discuté ensemble.» D’une main tremblante, il lui tendit un stylo doré puis un petit feuillet où le polégardien s’empressa d’apposer sa griffe. En rendant le précieux manuscrit, il certifia d’une voix ferme qui n’attendait aucun refus : « Il n’y aura aucune sanction de la part de l’Empire, ni même quelques représailles. Soyez-en apaisé. Pour l’instant, je vous suggère plutôt d’inhumer vos… » Le regard de l’agent avait soudainement été attiré par une ombre furtive. Oubliant ses interlocuteurs, il scruta les ténèbres hostiles, recelant de dangers invisibles. Néanmoins, le phénomène ne se reproduisit pas et le polégardien reporta son attention sur Barbossa. D’une voix inquiète, il reprit : « Oui, inhumez vos morts et relevez vos blessés. Votre place est auprès d’eux, pas ici. » Le commandant le considéra de toute sa hauteur et lui lança un regard dédaigneux mais il s’accommoda pourtant docilement à cette remarque déplaisante. Il serra la main de l’agent et s’apprêta à retourner parmi les siens lorsqu’il écouta un toussotement sur la banquette arrière du véhicule. Faisant volte-face, il s’écria : « Qui d’autre est dans ce véhicule ? » Il n’attendit pas la réponse que déjà il braquait une lampe torche sur les sièges du fond et y découvrit un enfant recroquevillé, endormi profondément sur le cuir réconfortant impérial. « Qui est-ce ?, vociféra Barbossa. Une lueur de réjouissance brillait dans ses yeux de porcins car il allait enfin avoir sa vengeance sur cet agent irrespectueux. Répondant avant ce dernier, il affirma : « Vous voulez nous ôter encore plus de nos enfants, c’est ça ? Vos dix sélectionnés ne vous suffisent plus ! C’est du vol ! Un horrible vol que je ne laisserai pas commettre ! -Il s’agit d’un malentendu, répondit froidement le polégardien, cet enfant est sous ma garde et j’ai pour mission de le protéger. -C’est faux !, psalmodia le commandant. Tout ce que vous voulez, c’est nous supprimer notre jeunesse, vous approprier nos enfants pour les éduquer selon votre espèce, votre race de criminels. » Plus rien ne retenait le militaire, et ses seconds à ses côtés ne savaient s’ils devaient l’arrêter dans ses proférassions d’injures plus qu’offensantes avant qu’un nouveau drame ne se produise. L’agent gardait son air impassible et répéta seulement, lorsque Barbossa reprit son souffle, que cet enfant était sous sa protection. -Pas du tout, continua le gradé, vous ne l’emmènerez pas ! Il appartient à Terrae, à notre monde, pas au vôtre. Vos femmes sont-elles donc toutes stériles pour que vous vous rabaissiez à nous dérober notre propre chair ? » Il s’attendait à ce que cette accusation rendisse l’agent hors de lui, mais il n’en fut point car ce dernier avait revu cette ombre entre deux ruelles et il avait même cru apercevoir un phénomène qui lui rappelait quelque souvenir. « Sales imposteurs, renchérit le commandant en proie à encore plus de folie, vous, sous vos airs de grands hommes, vous ne valez pas plus que le dernier des derniers. Vous et votre Empereur, allez au diable ! » Brusquement, l’agent ouvrit la portière, l’enfonçant dans le ventre boudiné du militaire, attrapa celui-ci par le col de son veston impeccable et braqua une arme sortie de nulle part sur sa tempe tout en l’écrasant contre la carrosserie noire, aussi noire que le ciel sans étoile qui s’étendait au-dessus de leurs têtes. Les deux soldats n’avaient à peine eut le temps d’approcher leurs mains près de leurs revolvers. « Ne parlez plus jamais de l’Empereur de cette manière, compris ? » Barbossa gémit une sorte de « oui » étouffé par son humiliation devant ses subordonnés. Puis une détonation retentit et une balle siffla aux oreilles de l’agent pour se loger dans le haut de la carrosserie de la voiture impériale. Se jetant de côté, sous l’effet de surprise, le polégardien reprit rapidement ses esprits et regagna son siège de chauffeur. Il aurait du se méfier plus tôt ! Claquant la portière, laissant le commandement au sol, plaintif, il exécuta une marche arrière précipitée sous les yeux écarquillés des « P.U » qui soignaient encore les blessés sous le choc. Ne prêtant pas plus d’attention à ces hommes, l’agent réalisa un demi tour sur les roues de l’aile gauche et partit en toute trombe dans le sens opposé. Seulement, au débouché de l’avenue, s’avancèrent deux camionnettes grises surmontées des fameuses paraboles dévastatrices. En un réflexe qui lui sauva certainement la vie, le polégardien obliqua sur une ruelle qui tombait à point nommé sur la droite, évitant ainsi de justesse l’éclair jaune feu se percutant non loin sur la façade d’un immeuble qui s’embrasa. Le véhicule impérial ne se souciait désormais plus des règles du code de la route de Terrae et il s’élançait vivement à travers les chaussées étroites, renversant conteneurs et cagettes de primeurs laissées vides pour la nuit. Derrière lui, les tâches grises prenaient elles-aussi de la vitesse et un nouveau raie incandescent traversa la rue. Cependant, il se stoppa, bien avant d’atteindre l’agent. Celui-ci remarqua que l’éclair semblait accaparer de l’énergie à ses poursuivants et cela les faisait ralentir. Détail qui pouvait s’avérer bénéfique pour le polégardien. Forçant le moteur à l’extrême de sa puissance, il fila, telle une fusée horizontale, dans les ténèbres de la ville. Prenant une certaine avance, l’agent s’accorda à attraper sa radio satellite pour s’écrier : « Mission en grand péril ! Besoin de renforts, tout de suite, nuisible numéro un à mes trousses ! Je répète, nuisible numéro un à mes trousses ! » Il attendit anxieusement la réponse de ses collègues. Elle ne vint et ne viendra jamais. Aucune tonalité grésillait dans le petit boîtier ovale. Rageusement, il l’envoya sur le siège passager et agrippa fermement son volant. Jetant un coup d’œil sur la banquette arrière, il vit avec soulagement que l’enfant dormait encore profondément. Il devrait donc se sortir de cette situation bel et bien seul. L’Empire ne lui serait d’aucun secours et il ignorait totalement tout de sa position actuelle étant donné que l’agent avait voyagé, indépendamment, durant trois jours pour mener sa mission à ses fins. Anxieux, il examina encore son petit protégé qui sommeillait innocemment, emporté dans des rêves éloignés à des années lumières de la réalité. « S’il savait tout ce qui tourne autour de lui, murmura à lui même le polégardien » Il fut soudainement sorti de ses réflexions lorsqu’un balcon, détaché par un rayon orangé des immeubles au-dessus de lui, manqua de l’écraser contre la chaussée. Néanmoins, le côté droit de la voiture ramassa de gros décombres et fissura les vitres teintées. Un pneu arrière éclata et l’agent, déstabilisé, faillit foncer dans un porche. Les camionnettes se rapprochaient, il ne pourrait les distancer davantage. Sa mission, elle seule importait. L’agent emprunta une nouvelle ruelle sur sa gauche, encore plus étroite et plus sombre, puis vira instantanément à droite avant que les camionnettes n’aient tourné la première fois…
Les fourgons gris s’engouffrèrent dans l’impasse des Tuileries. L’agent ne pouvait plus leur échapper. Accélérant une dernière fois, ils roulèrent jusqu’au cul de sac, ne rencontrant aucun véhicule. Un homme descendit d’un des véhicules et examina les lieux sous sa paire de lunettes de rayons X. Quand il découvrit le volume de la voiture impériale dans un recoin abrité, il ne put réfréner un sourire mauvais et s’écrier : « Il est là les gars. Allez me chercher ce sale chien ! » Un petit groupe obéit immédiatement et se positionna vers le renfoncement où s’était réfugié le polégardien. D’un signe de têtes, ils s’organisèrent pour l’accoster tous en même temps. Mais, en une fraction de seconde, le véhicule fit marche arrière et, de ses roues meurtries, renversa le premier homme. Il commença à se sortir de l’impasse lorsque le chef de la ligue anti-polégardienne hurla : « Visez les roues, il ne peut pas s’enfuir ce pauvre fou ! Quel sot de croire qu’il s’en sortira si facilement. » En effet, d’innombrables balles crevèrent les pneus pourtant solides de la berline noire, et, en un ultime ronflement, celle-ci réussit à sortir des Tuileries. Puis, ronronnant d’un air caverneux, elle roula sur quelques dizaines de mètres alors que les camionnettes grises l’avaient déjà encerclée. Des hommes brisèrent les vitres teintées et ouvrirent les portières. Ils s’engouffrèrent dans la voiture impériale, glorieux d’avoir enfin réussi à attraper leur proie tant désirée. L’agent n’opposa aucune résistance et il se laissa mal mener en dehors de son véhicule. On le fouilla et l’attacha à une fourgonnette. Les hommes procédèrent ensuite à une fouille méticuleuse du véhicule, violant, pour la première fois dans tous les temps, le jardin secret de l’Empire. Marc avait disparu. Un grand personnage, celui qui donnait les ordres et qui portait un costume beige avec un petit chapeau melon s’avança alors vers le polégardien : « On m’avait dit que vous aviez un enfant… » Il lui lança un regard perçant, empli de haine. Il sortit un cigare qu’il roula entre ses doigts avant de le planter entre les lèvres. L’agent répliqua calmement, ne perdant nullement son sang froid : -Il faut croire que vous étiez mal informés… » L’homme, furieux, lui cracha au visage et lui assena un coup de poing rageur dans l’abdomen. « Sergent, s’écria t-il à l’adresse d’un petit gaillard trapu -Oui Monsieur Mirelly ?, répondit-il aussitôt -Qu’on me fouille cette ville de fond en comble ! Je veux ce môme. Si l’Empire y tient, nous y tenons aussi ! Puis, jetant un regard méprisant sur l’agent au souffle coupé : -Ton petit stratagème ne servira à rien, misérable. On le retrouvera bien avant que tes amis les polégardiens n’interviennent. Puis se retournant vers deux hommes accoudés au fourgon, Mirelly vociféra : « Faîtes le monter là-dedans et qu’on l’attache solidement. C’est pas tous les jours qu’on a un prisonnier de marque, ricana t-il, ça serait idiot de le perdre. » Enfin, faisant mine de défroisser son veston beige, il remonta dans une camionnette voisine pour préparer ses infâmes intentions…
A suivre... |
| | | Aléanore Bouquinovore
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| Sujet: Re: Le Véritable Visage de la Lumière... Mer 30 Avr - 21:06 | |
| - Empereur a écrit:
Oui bon okay, personne l'attend vraiment m'enfin, ça me fait toujours plaisir de le poster mdr!
Bah merci, je ne suis personne.... déjà qu'on me le fait assez remarquer dans mon entourage... Nan tkt ne te sens pas coupable. Bref, c'était super comme d'hab et MOI, même si ça ne représente rien J'ADORERAIS lire la suite. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Le Véritable Visage de la Lumière... Mer 30 Avr - 21:43 | |
| Bon bah pour ma lectrice assidue, voila le 15ème (oui j'ai du rattrapage à faire ) ... Voici voilà, une petite entrevue de l'opposition à l'Empire... à votre (ton ^^) bon plaisir !
Episode 15
Une douceur fraîche épongeait les blessures brûlantes dont souffrait son organisme entier. Le phénomène ne l’avait pas non plus épargné. Roald rouvrit ses paupières alourdies par plusieurs dizaines de minutes d’inconscience. La première chose qu’il vit, depuis son retour des tréfonds de son esprit, fut le visage plutôt sympathique d’un infirmier qui lui apposait une crème anesthésiante sur son front endolori. Roald ne parla pas, préférant profiter des bienfaits immédiats de la pommade que d’étirer ses lèvres meurtries par de multiples coupures. Une douleur l’élançait dans le pied droit mais il n’eut pas le courage de se relever pour inspecter les dégâts que la catastrophe avait produit sur son jeune corps. Au-dessus de sa tête, le ciel embrumé offrait une triste lamentation avec les fumées grisâtres de la ville mutilée qui se mélangeaient au pâle clair de lune. Roald distingua même les silhouettes de corbeaux qui survolaient la cité, alléchés par l’odeur de la mort et de ses ravages, à la quête de cadavres putréfiés isolés, délaissés par leurs lumineuses âmes incarnant la vie. L’infirmier fut le premier à briser le silence glacial que Roald entretenait volontairement, comme par respect ou par humilité. « Voilà mon bonhomme ! J’ai fait tout le nécessaire pour atténuer tes souffrances. Maintenant, il va falloir te transférer dans un hôpital où tu pourras recevoir des soins plus approfondis… -Où est Marc ?, se lamenta le petit blessé en guise de réponse. » Le médecin le regarda fixement avec toute la compassion qu’il pouvait proposer : « J’ignore qui est Marc, mon petit, c’est ton frère ? Tu vois, il nous faudrait quelqu’un de ta famille ou mieux, tes parents pour qu’on puisse t’identifier puis te mettre entre leurs mains. Quel est ton nom ? -Roald, je m’appelle Roald Adjahid… Oui, le fils du pépiniériste, rajouta t-il en voyant la mine surprise de l’infirmier » En effet, avec la réussite de la famille et des succès constamment rehaussés pour les ventes de fleurs, les Adjahid avaient acquis une certaine notoriété dans la région, s’apparentant quasiment à de la célébrité. « Enchanté Monsieur Adjahid, salua alors chaleureusement le médecin sur un ton officiel. Moi c’est Tomas, mais tout le monde me surnomme Tom. » Ils se serrèrent la main et Roald esquissa un sourire forcé pour ne pas le vexer, mais en vérité Tom venait de lui enfoncer ses doigts dans une blessure encore légèrement saignante de sa main droite contusionnée. S’apercevant de sa maladresse, l’infirmier s’empressa de chercher du ruban adhésif pour protéger la plaie, tout en lui adressant sa panoplie, au complet, d’excuses. Soudain, une rafale de vent coucha à terre les nombreux officiers P.U qui encadraient le périmètre du désastre. Un hélicoptère gris survolait la ville, braquant ses projecteurs dans les recoins des quartiers sinistrés. Ses palles, par leur souffle titanesque, produisirent un énorme nuage de poussière et les P.U valides obligèrent le pilote à reprendre de l’altitude. Ensuite, un second fit son apparition, illuminant lui aussi les zones où la pénombre régnait. « L’Empire ?, questionna Roald, intéressé mais coincé dans une seule position qui l’empêchait de voir. -Non, répondit le médecin, le nouveau service spécial de la République. Officiellement, il est censé nous protéger des catastrophes naturelles comme celle-ci. Officieusement, il nous protège de l’Empire. -Et que cherchent-ils ?, demanda l’enfant au teint brun -L’agent qui leur a échappé tout à l’heure, sans aucun doute, décréta Tom d’un ton las, ils n’ont vraiment pas fini de se chamailler. Tout cette histoire se terminera mal… -Ne dis pas ça !, coupa une jeune femme vêtue elle aussi d’une blouse blanche. » Roald, en se forçant à tourner la tête sur la droite, entendant ainsi craquer les os de sa nuque ankylosée, admira alors une belle créature, plantée au milieu de ce décors horrifiant, arborant une chevelure blonde-paille et des yeux d’un bleu intense. Malgré l’ombre de la nuit, Roald put apercevoir les fines courbes de ses lèvres, son nez quelque peu aquilin et son visage svelte reposant sur un corps tout aussi séduisant et menue. Et, en dépit de son air fatigué à cause d’une soirée rude et mouvementée, elle conservait un charme attrayant. Roald remarqua que Tom n’était pas non plus insensible à cette femme si délicate qu’on s’en retiendrait de respirer de peur d’être l’instigateur d’un changement néfaste sur la noblesse de ses traits. Néanmoins, le médecin se permit à répondre, le plus naturellement possible : « Ecoute Nicol, il faut se rendre à l’évidence, cela ne peut plus durer. Un jour ou l’autre, si on n’agit pas, une catastrophe bien pire que celle-là en découlera… » La dénommée Nicol fondit en larmes et Tom, confus d’avoir provoqué ses pleurs, s’approcha d’elle pour la réconforter en entourant ses épaules gelées de la chaleur de ses bras. « Non ! C’est pour me faire peur que tu me dis ça… Notre monde n’a jamais été si glorieux n’est-ce pas ? gémit-elle d’une voix brisée. » Elle tourna vers lui son visage embué de larmes, cherchant un infime espoir dans les paroles de Tom. Les petites perles brillantes, tels des diamants ornant ce bijou de beauté, s’écoulèrent lentement sur ses joues rouges d’accablement, pour mourir, comme toutes ses aspirations en cette foi pour une paix inébranlable, le long de ses lèvres. Roald en avait lui aussi le cœur serré. Il aurait tant voulu lui souffler quelques mots apaisants à l’oreille, lui affirmer qu’elle avait parfaitement raison, lui assurer que la planète et la République ne courraient aucun danger et lui promettre que ses angoisses n’étaient qu’illusions. Malheureusement, il créerait un abominable mensonge. Lui soutenir le contraire de la réalité serait faire preuve d’une atrocité répugnante ainsi que d’une cruauté s'alliant au sadisme. Tom semblait en être arrivé à la même conclusion et il répondit sur un ton désolé, achevant délibérément toute sorte d'espérance. « Non Nicol… les temps ont changé. Notre glorieuse République se morfond dans son incapacité à résoudre les litiges. Les extrémistes ont une totale liberté d’agissement. Regarde toute la brutalité qui règne autour de nous désormais. Regarde ce massacre qui vient de se perpétrer au nom de notre si illustre Terrae. Regarde ces hélicoptères qui cherchent, comme des chiens enragés, à tout prix la vengeance sur un Empire indifférent à notre sort. Non Nicol, nous sommes menacés… » La jeune femme se balança d’avant en arrière, implorant le ciel de lui apporter une lueur vers laquelle se tourner. Mais ce dernier restait aussi noir que le destin qui s’approchait à grands pas de ce monde, comme s’il voulait également lui prouver qu’il ne fallait pas croire en une sérénité impossible. Mais Nicol s’obstina : « Non ! Notre bon président Mernine a prévu tout ça. Non, non ! Tout n’est pas fichu bon sang ! » De son regard atterré, elle supplia Tom de lui accorder du crédit à ses paroles. Mais l’infirmier ne montra aucun signe d’admission. Alors, ses épaules s’affaissèrent comme si tout le poids de ce monde assombri s’asseyait dessus sans aucun ménagement. Elle larmoyait à flots, n’essayant même plus de refouler toute son affliction. Tom lui tint les coudes pour ne pas qu’elle tombe du gravât en pierre, ancien balcon d’un immeuble détruit, sur lequel elle s’était effondrée. Roald voulut lui aussi apporter son aide pour la soutenir dans ce moment terrible que connaissant son moral, mais lorsqu’il exécuta le premier mouvement, une douleur cuisante s’empara de toute sa jambe droite, l’obligeant à rester bloqué dans sa position initiale et à pousser un petit cri de douleur qu’il eut du mal à retenir. Tom, s’apercevant du comportement de son blessé, pria sa collègue à rester tranquille. Dans une sorte d’affliction immense, elle répétait sans relâche : « C’est impossible. Terrae n’est pas tombé. C’est impossible… » Amicalement, Tom lui caressa discrètement les fils d’or constituant sa chevelure, ébouriffée par son anéantissement. « Tu es éreintée, Nicol, murmura l’infirmier. Va te reposer dans l’ambulance, je m’occuperai de tes patients et de Roald. Tu as déjà beaucoup fait et tu risquerais de commettre des erreurs dans ton état. » Docilement, la jeune femme lui obéit et partit. Le médecin reporta alors son attention sur le jeune enfant qui contenait du mieux qu’il pouvait sa souffrance. Il lui palpa sa jambe malade et esquissa une grimace non dissimulée. Roald s’inquiéta et remua légèrement, sans pour autant se procurer un autre mal. « Je vais être franc avec toi mon bonhomme, consentit enfin Tom d’un ton le plus grave qu’il soit, Avec les évènements qui se préparent de toute façon, il faut que tu apprennes à devenir fort… » Roald opina de la tête sans répondre, mais on lisait sur son visage toute l'appréhension qui prenait possession de son âme, se mélangeant avec le douloureux élancement de sa jambe. -Bien, continua le médecin en prenant une grande inspiration, alors voilà, tu te souviens de cette chose lumineuse que tout le monde a vu avant la catastrophe, qui a amené à ce désastre ? -Bien sûr, la lumière blanche, approuva Roald intrigué. -Oui la lumière blanche, acquiesça le médecin calmement, eh bien il semblerait qu’elle serait la cause de toutes ces destructions rien qu’au toucher de ses rayons, bien qu’aucun de nos scientifiques n’aient compris la raison d’un tel phénomène. Enfin, ce qui explique tout le décor navrant s’étalant autour de toi… » En effet, les chaussées saccagées, les boutiques ravagées, et les immeubles désormais absents de leurs places originales témoignaient de la puissance de cette simple lumière. Cependant, Roald n’ajouta aucun commentaire, sentant sa panique augmenter et comprimer les pulsations de son cœur. Il attendit anxieusement que Tom reprennent la parole. « Et… » Il marqua un temps d’arrêt, n’osant pas vraiment regarder ce jeune adolescent au teint mâte dans le plus profond de ses yeux car ceux-ci illustraient un immense courage moral, bien plus supérieur au sien. Choisissant ses mots, pour ne pas qu’ils soient trop brutaux, il termina sa phrase : « Et, la lumière t’a touché au mollet droit. » Immédiatement, Roald appliqua sa main gauche, celle qui restait valide, sur la partie de son anatomie que l’infirmier lui indiquait. Aux premiers abords, sa jambe paraissait naturelle, dénuée de tout mal, et il interrogea, du regard, Tom qui s’empressa de répondre : « Oui, effectivement, elle n’est ni arrachée, ni brûlée ni même juste scarifiée. Seulement, mes collègues et moi même avons réalisé des examens sur les corps des victimes décédées et cela nous a révélé les conséquences du contact avec cette lumière… » Roald sentit sa tête s’alourdir et les décombres multiples semblaient danser au-dessus de ses yeux. Son teint livide montrait qu’il demeurait à la limite de perdre totalement connaissance. Mais son inquiétude le contint éveillé et il tâtait toujours frénétiquement son mollet apparemment meurtri. L’infirmier lui tendit un gant humidifié d’eau fraîche, mais l’adolescent n’en vit pas la grande utilité vu qu’il n’avait aucune blessure, irritation ou ecchymose visible. Puis il se força à parler, en accrochant péniblement chacun de ses mots : « Mais c’est réparable ? Comme les immeubles, avec de bons maçons, dans quelques mois ils seront de nouveaux sur pieds… -Justement non, le corps humain est plus complexe que de vulgaires chapes de béton. Nous ne comprenons pas vraiment comment cela est possible, raconta Tomas prêt à délivrer le mystérieux secret sur ce mal, mais là où la lumière t’a irradié, tous tes organes se seraient comme asséchés et tes os sembleraient littéralement passés de l’état solide à un état poreux, aussi sensible qu’un carré de sucre. -Mais comment se fait-il que je ressente encore de la douleur si tout est sec comme du vulgaire pain bis ?, demanda Roald d’une voix désespérée par l’incompréhension et une peur innommable de se voir enlevé l’un de ses membres. -Les nerfs, eux, ont survécu, répondit simplement le médecin » Roald abaissa la tête, dépité. Alors, c’était aussi sur lui que le destin prodiguait ses premiers caprices. Il caressait doucement la peau de sa jambe droite, cherchant avec une vague espérance la structure réconfortante d’un os. Il n’en trouva point. Tom lui posa sa main chaude sur la nuque et affirma chaleureusement : « Ne t’inquiète pas, de nos jours nous fabriquons de remarquables prothèses, indétectables à l’œil nu… » L’infirmier aurait souhaité rajouter encore une autre parole plus consolante, mais un officier P.U l’interrompit sur sa lancée en s’écriant : « Monsieur, monsieur ! Là-bas, il y a des hommes qui désirent vous parler. » Il désigna un fourgon gris, garé non loin du périmètre de la tragédie, avant de compléter : « Ils veulent vous parler à vous mais surtout à l’enfant… -Il n’est pas capable de se déplacer, rétorqua froidement l’infirmier énervé par le ton naïf qu’exerçait l’officier -Je suis désolé, c’est un ordre monsieur. Et vous devrez vous y plier, c’est maintenant et pas à un autre moment. -Non. Revenez quand on lui aura greffé une nouvelle jambe et que tous les soins auront été prodigués aux victimes qui attendent encore… » Mais le P.U ignora la réponse du médecin et le bouscula en appelant un collège qui arrivait avec une civière. Redoublant tout de même d’attentions, ils positionnèrent Roald sans trop lui causer de souffrances et le portèrent. Tom demeura alors lui aussi contraint de se diriger vers le véhicule imposant, gris, surmonté d’un genre de parabole…
A suivre... |
| | | Aléanore Bouquinovore
Nombre de messages : 1237 Age : 33 Localisation : Dans le sud de la France Emploi : Lycéenne Loisirs : Réapprendre à vivre... Date d'inscription : 12/05/2007
| Sujet: Re: Le Véritable Visage de la Lumière... Mer 30 Avr - 23:07 | |
| Alors: t'es pas mal, t'écris super bien, tu lis, tu connais Marie Antoinette (via ton com sur mon blog), bah t'es l'homme parfait! Ah non, il faut que la seule fille que tu fasses apparaître dans ton histoire soit une blonde super bien foutue tout droit sortie d'un magazine de mannequins! Bon sinon c'était super comme d'hab! La suite ^^ et oui je suis une vraie sangsue quand je commence... | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Le Véritable Visage de la Lumière... Mer 30 Avr - 23:37 | |
| Bah écoute, c'est pas elle qui marquera l'Histoire... y'en a une autre qui va apparaitre, bien bien bien plus loin mais qui sera quinze mille fois plus importantes, dans le Tome 2... Elle sera beaucoup moins cruche xD! Oui, boah j'aime pas forcément Marie-Antoinette, mais j'm'intéresse à elle en tout cas, parce que c'est une des seules reines qui n'a pas fait que la potiche et la reproductrice de la lignée ^^'. Bref, ça dérive du sujet: j'me rattrape avec le 16ème épisode, toujours sur les lieux de la catastrophe =)! Et rencontre de Monsieur Mirelly! Enjoy !
Episode 16
L’aube se levait paresseusement sur la ville martyrisée par la Lumière. Les premiers rayons du soleil naissants illuminèrent les corps entassés gisants morts dans une zone délimitée par les officiers P.U. Les premiers signes de fatigue des médecins et infirmières qui avaient prodigué leurs soins sur des centaines de victimes tout au long de la nuit commençaient aussi à poindre et certains s’accordèrent quelques minutes de pauses bien méritées. Cependant, l’aube apporta également les premiers membres officiels du gouvernement Terrae, traînant derrière eux, comme des sangsues, une infinité de journalistes, toujours plus nombreux au fil des heures, qui guettaient l’évènement le plus spectaculaire de cette fin d’année. Défilaient alors des députés de renom, des préfets prestigieux et même des ministres mondialement connus par leur grande notoriété et leurs agissements révolutionnaires. Toutefois, malgré leurs mines de circonstance, les victimes n’étaient pas dupes. Aucune chaleur ne régnait dans les poignées de main dites réconfortantes. Le seul objectif de ces politiciens demeurait de se montrer près des citoyens dans la difficulté, à un peuple qui angoissait de plus en plus sur l’actualité des relations avec un Empire menaçant. Tous ces hommes recherchaient la popularité car les élections présidentielles étaient proches, très proches, trop proches même des incidents survenus en ces temps troublés. Les flashs aveuglaient les blessés encore sonnés par la catastrophe, les discours ne terminaient pas et on annonça officiellement la création du nouveau service spécial de la République. Finalement, le malheur des uns indiquait le bonheur des autres… Tomas, lui, semblait pourtant bien loin de tout ce brouhaha médiatique. Sa seule préoccupation persistait dans la santé de son jeune patient avec qui il avait, sans le vouloir, tissé quelques liens d’amitié. Aussi se montra t-il soucieux et même agressif lorsque les deux officiers P.U posèrent mollement la civière de Roald. Néanmoins, ceux-ci prirent soin de vérifier que l’enfant ne souffrait pas trop et ils s’arrangèrent pour le disposer dans un endroit confortable. Puis ils se dirigèrent vers l’avant du fourgon, laissant seuls le médecin et son malade. Une idée saugrenue passa furtivement dans l’esprit de Tom : la fuite. Mais sa bonne conscience la balaya bien prestement en s’imaginant abandonner l’enfant aux mains rudes de l’organisation. D’ailleurs cette dernière savait de quoi il en retournait, et c’est pourquoi elle ne prenait aucun risque en les quittant quelques minutes sans surveillance. Roald remua, sortant Tomas de ses réflexions, et il lui demanda : « Tom…ils nous emmènent où ? » Il aurait voulu prendre un air dégagé pour se présenter comme un grand garçon courageux de son sort, mais le timbre de sa voix ne mentait pas. Il était terrorisé et ses forces se retiraient peu à peu, l’anéantissant encore davantage. Tom n’en menait pas plus large, pourtant il se revigora en se répétant qu’il était l’adulte de la situation et que donc, c’était à lui de faire preuve de bravoure. « Ne t’inquiète pas…ils veulent juste… ils veulent juste savoir comment on va !, railla t-il d’une voix peu sûre » Cependant, le résultat fut concluant. Roald émit un petit rire amusé ce qui encouragea encore plus le médecin. Seulement, lorsque la portière du fourgon s’ouvrit et que les P.U réapparurent, sa hardiesse s’écroula aussi rapidement qu’elle s’était bâtie. Une voix forte, sans équivoque, leur somma de monter et les P.U portèrent à nouveau la civière pour la faire pénétrer dans le véhicule, obligeant Tom à se débrouiller seul pour entrer en escaladant la haute marche menant dans la pénombre. Dès qu’ils furent tous à l’intérieur, la portière claqua et ils se retrouvèrent dans le noir complet. La même voix ordonna aux P.U de déposer Roald sur une couchette et de quitter le fourgon ensuite. Puis, elle changea de tonalité en s’adressant au médecin et à l’enfant : « Bien le bonjour messieurs… » Les rayons du soleil levant percèrent l’obscurité, juste assez pour distinguer rapidement l’envergure de la pièce, quand les P.U sortirent mais les ténèbres revinrent immédiatement après. Tom se tranquillisa alors, certes il était dans un endroit qui n’inspirait pas confiance, mais il demeurait face à un seul homme. Soudain, une petite lampe s’alluma. Le halo demeurait très restreint, il n’englobait que le tour d’un modeste bureau de très bonne qualité mais il rassurait encore un peu plus. Tom distinguait enfin le physique du corps de cette voix. Il s’agissait d’un homme vêtu entièrement d’un costar beige. Sur la tête, un discret chapeau melon reposait. La maigreur des traits de ce personnage attira principalement le médecin que représentait Tom. Des cernes creusées depuis de nombreuses années encerclaient ses yeux reclus derrière de fins sourcils. Il avait un nez raide surplombant une simple moustache taillée au-dessous des narines. Machinalement, l’homme s’agrippa d’un cigare posé par inadvertance sur le coin d’un accoudoir de son fauteuil en cuir noir et le planta entre ses lèvres minces encadrant une rangée de dents rectilignes et blanches. « Je me présente : Odalphe Mirelly, directeur nommé par le Président de la République Terrae Sarcadid Mernine pour mener les actions de l’OMRIPT… -L’Homme quoi ?, releva Tom surpris -L’Organisation Mondiale de la Réhabilitation Immédiate du Peuple Terrae, récita fièrement Mirelly, nous sommes chargés de veiller sur la sécurité de nos citoyens… -Comme maintenant si je comprends bien, déclara l’infirmier -En effet, approuva Mirelly dans un sourire qui en disait long -Expliquez-moi votre rôle quand vous tournez avec vos engins au-dessus de la ville alors que nous manquons terriblement de moyens pour aider les victimes entre la vie et la mort ?, répliqua Tom -Nous cherchons simplement des rescapés, expliqua calmement Mirelly -Non. Vous ne me duperez pas. Avouez que votre objectif principal c’est de trouver l’agent, pas sauver vos citoyens…, réfuta le médecin agacé -Nullement !, siffla le chef de l’OMRIPT.A dire vrai, nous nous fichons éperdument de cet… étranger. Nous nous concentrons sur un enfant porté disparu… -Un enfant ?, s’étonna Tomas, quel enfant ? Il y a des dizaines d’enfants qui ont disparu… -Il faut bien commencer par l’un d’entre eux. Nous ignorons son identité, c’est pour cela que je vous ai convié à venir ici pour m’en apprendre davantage… » Il lança un regard interrogateur sur le médecin tout en tirant une bouffée sur son cigare. Le reposant sur le cendrier, il croisa les doigts pour poursuivre : « Il s’agit d’un enfant blond durant la manifestation… -Je ne vois pas, je n’y étais pas, marmonna le médecin -…un enfant que l’agent aurait défendu, continua Mirelly sans relever les paroles de son interlocuteur -Marc ?, s’écria instantanément Roald de sa civière» L’homme de l’OMRIPT se tourna spontanément, comme alimenté par une énergie inconcevable, vers l’émetteur de cette suggestion. Il accourut vers la couchette où les P.U l’avaient déposé et se pencha sur l’enfant blessé : « Marc, dis-tu, répéta t-il d’un air enjoué, qu’est ce que tu sais sur lui ? -Pourquoi vous vous intéressez à Marc ? Je ne sais pas où il est…, répondit par une autre question Roald Mirelly marqua un temps d’arrêt avant d’affirmer solennellement : « La Polégardie est soupçonnée de l’avoir kidnappé ! -Absurde, répliqua Tomas de sa chaise -Pas tant que ça, rétorqua l’homme à l’ensemble beige. Nous les étudions. Notre président fait de même. Et nous en sommes arrivés à une seule conclusion. L’Empire est dans une phase de déclin démographique. Son peuple se meurt et il a besoin de renouveler sa population. Or, nous pensons que peut être il n’en a pas la possibilité… -Où voulez-vous en venir ?, hâta Roald inquiet -Nous pressentons que la Polégardie nous vole nos enfants. C’est de cela qu’elle est véritablement désireuse. Qu’importe l’argent pour un Empire sans enfant. Il lui est impératif d’alimenter considérablement sa progéniture… par tous les moyens. -Vous n’avez aucune preuve de ce que vous avancez là, s’offusqua Tom -Bien au contraire cher ami, répondit l’homme. Il faudrait que tous les citoyens en prennent conscience. Nous courrons à notre perte et nous faisons tout notre possible pour stopper leurs manigances. Tenez, le fameux examen en est une flagrante… la stupidité du questionnaire ne fait aucun doute. L’Empire a mis ça sur le compte qu’il ne savait sur quelles bases intellectuelles nos élèves résidaient. Mais moi je me permets de dire que nous leur avons offert nos étudiants sur un plateau doré… -On ne renouvèle pas un peuple entier avec dix écoliers seulement, se buta l’infirmier sûr de l’innocence de la Polégardie -Je sais, c’est dur à concevoir. Mais c’est ce que l’Empire cherche à nous faire croire. Il veut qu’on le proclame comme saint, comme modèle de l’humanité. Non, non mon cher ami, ce n’était bien évidemment pas le nombre qu’il souhaitait. La Polégardie a eu bien mieux ! Avec son stratagème, elle a eu accès à toutes nos bases de données de tous les registres de tous les enfants de la planète Terrae en prenant connaissance de leurs identités, leurs lieux de résidence et même quelques fois de leurs situations familiales. L’Empire n’a plus qu’à se servir… -Peut être, supposons que vous ayez raison, accepta Tom sur ses gardes. Cependant, l’Empire n’organisera pas constamment des épreuves. Le peuple, et moi-même, aurions fini par s’en rendre compte ! -Ne sous-estimez pas l’esprit rusé de ces étrangers, certifia Mirelly, ils trouveront d’autres moyens pour arriver à leurs fins. Il faut réagir, tout de suite. Avant qu’ils nous aient vidé de notre jeunesse par quelques moyens futiles… encore que… -Encore que quoi ?, interrogea l’infirmier qui commençait à douter -Eh bien, nos services de police ont constaté un fort taux de disparitions infantiles ces temps-ci… peut être que leurs moyens ne sont pas si futiles que ça après tout…, susurra l’homme en beige -Vous insinuez que les agents voleraient à proprement parlé les enfants ? En les arrachant de leurs mères ?, darda Tom d’un air effaré -Oui. Nous envisageons sérieusement cette éventualité. Et, de vous à moi, j’ajouterais que j’en suis sincèrement persuadé, acquiesça Mirelly en retournant s’asseoir sur son fauteuil noir, satisfait de voir le comportement du médecin. -Et Marc dans tout ça ?, glissa discrètement Roald qui se souciait surtout du sort de son ami » Mirelly prit soin d’écraser longuement son cigare dans le cendrier prévu à cet effet. Puis il réajusta les manches de sa veste beige et plongea son regard dans celui de l’enfant hébété : « L’Empire semblerait nous l’avoir volé lui aussi… ou en tout cas désiré ! -Je ne comprends pas…., émit Roald. Avec toute la catastrophe, on ne sait pas vraiment tout ce qu’il s’est produit… surtout que vous n’étiez pas là. -Nous avons justement un témoin oculaire, s’exclama le chef de l’OMRIPT » Un toussotement fit sursauter Tom et Roald qui se retournèrent tant bien que mal pour apercevoir une silhouette se découper dans le fond du fourgon. Mal à l’aise de ne pas s’être rendu compte de sa présence plus tôt, l’infirmier tenta tout de même de dissimuler sa surprise. [...]
Dernière édition par Empereur le Mer 30 Avr - 23:39, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: Le Véritable Visage de la Lumière... Mer 30 Avr - 23:38 | |
| Et la suite (trop long épisode =S) :
[...]« Ce jeune homme se nomme Dèvid, décréta Odalphe Mirelly. Nos officiers l’ont récupéré intact vers un banc, tout près de la catastrophe. Et figurez-vous qu’il m’a conté une bien belle histoire. Il a vu de ses propres yeux, tout proche, la Lumière, il l’a vue procéder, il l’a vue tuer mais elle ne l’a pas touché ou seulement effleuré. Etonnant n’est-ce pas ? -C’est justement assez pour vous faire comprendre qu’il ment, déclara Tomas d’un ton catégorique. -Son récit est bien trop convainquant, assura Mirelly d’une voix malicieuse. » Dans ses yeux était apparue une petite lueur qui ébranla le médecin. Mais il semblait être le seul à l’avoir aperçu et elle disparut vivement. « Désormais je vous prierai de ne pas me couper à tout bout de champs, imposa sereinement l’homme en beige, sinon nous n’en terminerons jamais. » Le silence s’installa dans la pièce un cours instant, mais suffisamment pour que tout le monde réfléchisse sur les choses à dire. « Bien, poursuivit-il, Dèvid, donc, m’a affirmé avoir recueilli le jeune Marc dans un état pitoyable durant la manifestation. Puis, l’enfant aurait voulu rejoindre les manifestants pour les soutenir malgré sa fièvre, n’est-ce pas Dèvid ? » L’appelé secoua la tête docilement pour approuver. Tom fut estomaqué de voir à quel point Mirelly pouvait étendre son autorité sur cet être faible. « Je ne crois pas que Marc aurait soutenu les manifestants, objecta Roald d’une voix angoissée. -Peu importe, coupa l’homme en beige, l'essentiel c’est que Marc s’est dirigé vers le groupe. Ensuite, la catastrophe s’est déroulée, ravageant les rangs des manifestants, les tuant même. -C’est le moins qu’on puisse dire, consentit Tom. -Et, miraculeusement, Marc n’a pas été, lui non plus, blessé par la Lumière. Intéressant, non ? -Et vous voulez étudier ces cas rares ? -Pas du tout, exposa le directeur de l’OMRITP vexé, nous pensons que c’est justement l’agent qui a provoqué, par je ne sais quelle technologie farfelue, tout ce cataclysme. Et il aurait seulement épargné l’enfant pour pouvoir le capturer… -Et pour Dèvid ?, demanda Roald -Peut être a t-il mal réglé son appareil, ou peut être Dèvid a t-il eu de la chance, c’est ce que nous voulons découvrir, affirma Mirelly d’une voix monocorde. Mais attendez que je termine son récit, ajouta t-il. Une fois que la Lumière s’est désintégrée, l’agent aurait obligé Marc à monter dans le véhicule Impérial. De plus, un officier gradé m’a certifié qu’il a vu l’enfant dormir, sûrement sous l’effet d’un anesthésiant, sur la banquette arrière, avant que l’agent ne prenne la fuite en frappant ce militaire. Le polégardien a outragé l’autorité de Terrae ! Je crois que ce sont assez de preuves pour accuser l’Empire, non ? -Ce ne sont que des spéculations, rétorqua l’infirmier. L’agent a du simplement vouloir protéger Marc, épuisé, d’une quelconque nouvelle attaque de ce phénomène paranormale. Et j’étais présent lorsque ce militaire est venu parler au polégardien. Et j’ai écouté leur conversation, sans le vouloir, rajouta t-il précipitamment. Eh bien, l’agent avait toutes les bonnes raisons de frapper ce vieil ours ! Non, c’est une coïncidence. L’Empire n’a encore jamais perpétré de massacres. -Ah, alors expliquez-moi, dans ce cas, pourquoi la Lumière n’a pas éraflé la carrosserie du véhicule impérial ? » Tomas ne répondit rien. Evidemment, cet élément jouait en sa défaveur. Puis, un étrange sentiment de culpabilité s’imprégnait peu à peu de sa conscience. Il réalisa brusquement qu’il défendait les intérêts d’un Empire qui n’avait jamais réellement montré son affection pour Terrae et son peuple, un Empire dont il ne connaissait que le nom et un Empire qui n’hésitait jamais à utiliser la violence pour aboutir à ses fins. Et si, finalement, ce type dans son costar beige, avait raison ? Et si la Polégardie demeurait un véritable fléau pour la population ? Tomas en restait sans voix. Il contrait la République pour couvrir un Empire. Cloué sur sa chaise, il regarda Mirelly qui ne pipait mot pour ne pas le troubler dans ses réflexions. Le service spécial avait en fait sûrement tout à fait bien compris. L’Empire ne semblait pas si glorieux qu’il désirerait le paraître. « Qu’attendez-vous de moi ?, chuchota t-il enfin d’une voix étranglée. -De vous ? Pas grand chose en réalité, répondit l’homme, je souhaitais surtout que vous m’ameniez l’enfant. Une propriétaire d’une boutique de parfumerie détruite m’avait appris que Marc se trouvait avec lui avant la catastrophe. » Puis il détourna son attention du médecin pour la reporter sur Roald. « Dis moi, sais-tu où pourrait se cacher ton ami s’il se retrouvait seul dans cette ville ? -Attendez, l’interrompit encore Tom, je croyais que vous m’aviez dit que l’agent le détenait ? -Plus maintenant, grâce à nos efforts, rectifia Mirelly, mais nous possédons l’agent sans l’enfant. Et il refuse de nous dire où il l’a caché. Nous avons pourtant fouillé. Tout ce que nous désirons, c’est retrouver ce pauvre môme avant que les autres agents polégardiens ne nous l’arrachent une nouvelle fois, vous comprenez ? » Tom et Roald approuvèrent immédiatement. « Excellent, sourit le directeur de l’OMRIPT. Bon, Roald, mon enfant, je suppose que tout ce que tu souhaites, c’est aider ton ami ? Le sauver de ses agresseurs ?» Une larme coula sur la joue du petit Adjahid. Mais il l’essuya et opina du chef résolument. Il ne savait plus vraiment où il en était ni ce que serait son futur. Cet homme à l’apparence si puissante lui inspirait confiance. Il en arrivait presque à oublier que sa jambe était mutilée et qu’il devrait se faire amputer dans quelques heures. Car tout ce qui importait désormais, à l’instant présent, c’était la survie de Marc. Personne n’aurait le droit de lui faire du mal. Même pas l’Empire. Et si les polégardiens étaient décidés à lui couper tout contact avec son ami, il serait prêt à les combattre malgré sa douleur. Il se le jura à cet instant. « Bien. Alors, nous devons faire équipe mon bonhomme, dit Mirelly d’une voix chaleureuse qui balayait toute impression de doute. » Le directeur en costar beige et au chapeau melon lui tendit une main, fière et déterminée, que Roald s’empressa de serrer, de ses doigts frêles et vulnérables, sous les yeux consentants de Tomas et Dèvid… A suivre... |
| | | Aléanore Bouquinovore
Nombre de messages : 1237 Age : 33 Localisation : Dans le sud de la France Emploi : Lycéenne Loisirs : Réapprendre à vivre... Date d'inscription : 12/05/2007
| Sujet: Re: Le Véritable Visage de la Lumière... Jeu 1 Mai - 12:13 | |
| Ouah c'était trop bien.... Je me suis régalée et ça fait du bien de bon matin (ben quoi je me suis réveillée il y a une heure ^^), oh il y a autant en emporte le vent cet aprem, coool! Oups, je m'égare, bref c'était génialissime et ça me décourage d'aller écrire mais bon il faut bien... T'as vraiment beaucoup de talent! | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Le Véritable Visage de la Lumière... Jeu 1 Mai - 13:00 | |
| Te décourage pas, ton style est plus léger que le mien et t'as plus de fans, la preuve =P! En ce long week end, j'vais mettre un nouvel épisode, le 17 (ça devient monotone comme présentation là xD) où on entre dans les recoins ténébreux de Terrae. Bref, à partir de là, faudra commencer à choisir ton camps ... Enfin, j'te laisse lire, bon courage !
Episode 17
La porte s’ouvrit avec fracas sur la cellule emmitouflée dans les ténèbres. Une maigre silhouette surmontée d’un chapeau melon se découpait dans l’embrasure, seule source de lumière. Au centre de la pièce, l’agent se tenait résolument assis sur l’unique chaise de métal froid. Sa chemise noire était froissée, déchirée à certains endroits, et son torse musclé s’agitait à l’allure régulière de sa lente respiration. Il ne portait plus sa paire de lunettes de soleil, ce qui dévoilait ses yeux magnifiquement bleutés, s’alliant à merveille avec sa chevelure brune. Son visage, éclatant de clarté malgré la pénombre, dissimulait aisément les hématomes multiples et les griffures par dizaines qui mutilaient son visage angélique. Même fracturé, son nez paraissait toujours aussi droit et fier, comme si les maltraitances de l’OMRIPT n’influaient pas sur sa prestance. Ses minces lèvres contusionnées se mêlaient à merveille avec la largeur parfaite de son menton. Son apparence entière semblait ne pas avoir été ébranlée par les conditions difficiles de détention et sa figure conservait son aspect d’impassibilité qui abusait de la patience de ses oppresseurs. Les séances de torture paraissaient même à chaque claque, à chaque brutalité, à chaque décharge électrique, renforcer la détermination de l’agent. Mirelly entra et s’approcha du détenu. Il le considéra de sa misérable hauteur puis se pencha si près, que leurs nez allaient se toucher. Il enrageait de voir que l’homme ne semblait nullement souffrir de son traitement. Ses officiers avaient pourtant tout tenté. Durant des heures, ils s’étaient acharnés sur le polégardien, sans succès. En réalité, le service spécial de la République était impuissant face à cet être doué d’un calme surprenant. Du point de vu physique, l’agent semblait totalement immunisé tandis que du point de vu moral, il demeurait intouchable. Il ne possédait aucune famille sur laquelle s’appuyer pour une quelconque pression, du moins sur le monde Terrae… La seule chose capable d’amener le directeur de l’OMRIPT à la réussite résidait en la personne de Marc. En effet, à la simple énonciation de son prénom, l’agent tressaillait, comme parcourut par une décharge étrange, avec un meilleur résultat que la torture électrique. On pouvait donc en déduire que la seule manière de lui soutirer des informations serait d’avoir en possession le jeune enfant. Si ce dernier se trouvait en danger, peut être que le polégardien craquerait et il livrerait toutes les indications nécessaires pour devancer l’Empire… Néanmoins, Marc restait introuvable. Le jeune Roald et le médecin n’offraient finalement guère de renseignements supplémentaires. L’enfant n’était toujours pas localisé au grand damne du directeur. Comment cet agent avait réussi à le cacher ? « Bonjour !, susurra t-il à l’oreille du prisonnier » L’agent inclina la tête par respect pour saluer à son tour. Mirelly ravala un rictus de colère et se contenta de conserver son sourire vaguement forcé. Il lui fallait impérativement savoir tout sur l’Empire et il avait un prisonnier qualifié pour lui en apprendre encore plus. On ne connaissait que son identité : Agent M, et encore, il s’agissait sûrement que de son pseudonyme de fonction. Si seulement il parlait… « Alors on refuse de s’adresser à mes hommes ? C’est très fortement gênant étant donné que vous ne sortirez pas d’ici tant qu’on obtiendra pas ce que l’on désire… » Le polégardien releva un sourcil et fixa profondément le directeur de l’OMRIPT, hébété. Celui-ci frémit. Ce regard semblait irréel et il le transperçait. Il se sentait décrypté, l’agent lisait sa vie, son caractère, comme on ouvre un livre. La beauté de ses yeux bleus, enivrants, le déconnectait de la réalité, de cette cellule sombre où de nombreux criminels avaient été enfermés. Avec peine, il s’arracha à ces pupilles envoûtantes, faisant mine de vérifier les plissements irréguliers de sa veste beige. Ebranlé, il n’osa pas reprendre sa position initiale. Il posa alors sa question, la tête baissée : « Pourquoi voulez-vous Marc ?Pourquoi l’enlevez-vous de Terrae ? » Le résultat fut immédiat. Ses paroles résonnaient entre les quatre murs de carreaux blancs de la cellule. Mirelly, malgré sa vision obstruée, sentait que l’agent s’agitait. Bien, pour une fois il était déstabilisé. Lorsque le directeur, pour ne pas paraître ridicule, osa observer à nouveau l’agent M, il croisa encore son regard mais le phénomène ne se reproduisit pas et Mirelly reprit contenance. A la place, le polégardien affichait un sourire plutôt énigmatique. Et pour la première fois depuis les interrogatoires, il prit la peine de formuler une véritable phrase. « Nous n’enlevons pas cet enfant. Nous reprenons seulement ce qui nous a toujours été. » La sérénité dominait sa voix, comme si l’entrevue se déroulait dans un bureau coquet pendant une dégustation d’un délicieux whisky. Mirelly s’étonna lui aussi d’entendre cette tonalité placide. Il se demandait presque si l’agent n’allait pas lui demander un service, pareillement à ce que l’on peut solliciter d’un ami. Mais en même temps, il avait l’étrange impression que le timbre de cette parole interdisait tout mensonge, révoquait la moindre injure et n'autorisait que les mots qui portaient un fort intérêt. Elle était claire et écrasante, pure et chargée de secrets, douce à l’oreille et rude dans ce qu’elle avait à exprimer. Mirelly rattrapa son chapeau qui manquait de tomber et demanda : « Cet enfant est à vous ? Qu’insinuez-vous ?L’Empire serait-il maître de tous les enfants de la République ? -Pas tous les enfants, seulement cet enfant…, rectifia l’agent. Vous commettez une grave erreur, si je puis me permettre, rajouta t-il même. » Le silence retomba lourdement. Mirelly éclata soudainement de rire. A gorge déployée, il s’en donnait à cœur joie, sous les yeux imperturbables du polégardien. Se tordant en deux, il plaqua sa main sur son estomac. L’agent ne cillait pas et ne montrait aucun signe d’hilarité. Il patienta juste le temps que Mirelly mette fin à son accès de folie. « Mais enfin, reprit le directeur de l’OMRIPT entre deux hoquets, que me chantez-vous là ? Cet enfant a un père, une mère, une famille, tous vivant sur Terrae, dans ce monde, sur cette planète pas dans votre … -… Empire, termina rudement l’agent. » Mirelly acquiesça à contre cœur. Il aurait désiré rajouter deux ou trois adjectifs nettement plus négatifs mais il se retint devant la puissance du regard de son prisonnier. Soudain, une idée saugrenue passa dans l’esprit de l’homme vêtu entièrement de beige : « Eh bien… nous avons cet enfant ! » Le polégardien montra à nouveau un geste de surprise. Cependant, il réfléchit et garda contenance : « Si ce que vous dites est vrai, présentez le moi. Sinon, je n’en crois pas un mot ! -Je me fiche éperdument de ce que vous croyez ou non, rétorqua le directeur de l’OMRIPT piqué au vif, je tenais juste à vous en informer. » Il se retourna et se dirigea vers la sortie. Une seconde, deux secondes puis à la troisième le polégardien lança : « Et que comptez-vous en faire ? -Oh, le soumettre à quelques tests, révéla posément Mirelly d’un ton las. Je voudrais juste en savoir un peu plus sur votre Lumière… » Mirelly attendit. Il posait ses doigts sur la poignée de la porte mais il ne fit pas un pas de plus. L’agent se morfondait dans sa conscience. Il le ressentait. Il pesait le pour et le contre, il défiait ses principes, il réfléchissait sur la tournure de ses actes supposés… bref, il était encore déstabilisé et le directeur s’en réjouit. Cependant, le prisonnier riposta d’une toute autre manière à ce bluff, humiliant intérieurement le chef de l’OMRIPT : « Ne vous acharnez pas sur la Lumière. Sinon… -Sinon quoi ?, répliqua le directeur. » Irrité, il remarqua que l’agent avait joliment déjoué son stratagème. Au lieu de se jeter à ses pieds en le suppliant de laisser Marc sans souffrance, en lui implorant toute autre faveur contre la liberté de ce môme ou en larmoyant sur son sort, l’étranger n’avait même pas contester les tests, comme s’il avait lu en Mirelly que tout était faux. Il aurait même préféré qu’il s’énerve et qu’il menace que toutes les armées de l’Empire marcheraient sur Terrae pour la terrasser. Mais non. L’agent était resté impassible, comme à son habitude, et il avait même eu l’audace de lui proférer des conseils sur sa conduite. Perdant tout contrôle de soi, Mirelly se jeta sur le détenu et s’écria : « Mais dites le moi bordel ! Vous allez demander à vos larves, ces sales fils de chiens de polégardiens, vos saloperies qui vous servent de collègues, d’envoyer votre foutue Lumière dévastatrice sur la plupart des autres villes de la section ? Ou même mieux du monde ? Jusqu’à ce que je cède ? Eh bien non, je ne cèderais pas, sûrement pas à vous misérables … nuisibles ! » L’agent repoussa violemment Mirelly, qui se percuta contre la chaise en métal avant de s’étaler au sol. Aussitôt, deux officiers P.U débarquèrent et se saisirent du prisonnier qui n’opposa aucune résistance. Ils le bloquèrent contre le mur pour que leur patron puisse se relever sans risque. Le directeur se releva sans son chapeau qui avait du fuir son maître si écœurant, puis il pointa son index à l’adresse du polégardien : « On vous aura toi et tes acolytes. Vous vous croyez intouchables derrière votre mystère… mais dès qu’on découvrira, et ce ne saurait tarder, l’emplacement où se cache tes sales mauviettes et ton bâtard d’empereur… » Mirelly se stoppa net. Une sensation de froid vif parcourut son échine et il trembla de tous ses membres. Les yeux si bleus de l’agent s’étaient si rapidement enflammés de fureur que les P.U, eux mêmes, s’écartèrent. Le directeur ne jugea pas bon de poursuivre sa phrase. Le polégardien respirait à grandes goulées, bombant son torse au gré de sa colère. Sa chemise noire partait en lambeaux et son visage clair s’assombrit. Mirelly se faufila derrière ses officiers et il leur beugla de l’arrêter. Cependant, ses hommes n’avaient aucune envie d’affronter le détenu, devenu comme sauvage. Tout son air d’impassibilité avait disparu et on lisait distinctement sa ferveur et son dévouement pour l’Empire ainsi que sa hargne pour le directeur de l’OMRIPT. « N’insultez jamais l’Empereur, vociféra t-il d’une voix étranglée par la rage. L’Empereur ne se rabaissera pas à vous agresser, il a bien d’autres objectifs qu’une simple vengeance. Et je le sais, et je me sacrifierais pour lui s’il le faut ! » Il s’approcha des P.U et ferma ses poings, prêt à se battre à main nue. Terrifié, le plus jeune des deux officiers dégaina son arme anesthésiante et tira. La balle se logea dans le flanc du prisonnier mais ce dernier continua sa progression, comme si rien ne l’avait touché. L’autre P.U se servit à son tour de son revolver à sédatif et plaça son projectile dans la jambe de l’agent tellement il paniquait. Le polégardien prit un temps d’arrêt puis se jeta à nouveau sur les officiers qui reculèrent, abandonnant leur supérieur. Mirelly courut alors vers la sortie, laissant ses officiers et referma violemment la porte qu’il verrouilla. Puis, fulminant de colère, il émit soudainement un sourire… Les membres de l’OMRIPT arrivèrent en masse lorsque l’alarme fut sonnée. Dégainant leurs lasers, ils s’arrêtèrent à la vue du directeur. Mirelly se tenait droit, fier. La gloire émanait de son visage et ses adjudants s’interrogèrent sur son comportement. Le chef de l’OMRIPT se dirigea vers son bras droit, nouvellement nommé : le colonel Barbossa. « J’ai trouvé le second point faible de l’agent, chuchota t-il à son oreille. » Etonné, Barbossa ne dit rien et attendit que son supérieur poursuive : « Si nous n’arrivons pas à capturer l’enfant, j’ai quelqu’un d’autre qui le fera flancher… -Qui ?, demanda le colonel interloqué » Jamais il n’avait vu Mirelly aussi rutilant de triomphe. Ajustant son costar beige, il déclara d’une voix théâtrale à l’ensemble de ses officiers : « Je veux que vous me capturiez l’Empereur ! » Tous les P.U se dévisagèrent, déconcertés. Leur directeur était devenu fou…
A suivre... |
| | | Saroue Explorateur du monde lecteur
Nombre de messages : 49 Age : 29 Localisation : Au fin fond de mes pensées Emploi : Collégienne Loisirs : Penser, rêver, rêver, penser... Date d'inscription : 11/04/2008
| Sujet: Re: Le Véritable Visage de la Lumière... Ven 2 Mai - 15:38 | |
| Si seulement tu écrivais aussi vite que tu mets ces épisodes ^^ | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Le Véritable Visage de la Lumière... Ven 2 Mai - 19:50 | |
| Genre t'es pas contente que j'viens de boucler le 5ème du Tome 2 ! |
| | | Saroue Explorateur du monde lecteur
Nombre de messages : 49 Age : 29 Localisation : Au fin fond de mes pensées Emploi : Collégienne Loisirs : Penser, rêver, rêver, penser... Date d'inscription : 11/04/2008
| Sujet: Re: Le Véritable Visage de la Lumière... Ven 2 Mai - 21:16 | |
| Oh bah bien sûr que si, mais après combien de temps mdr | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Le Véritable Visage de la Lumière... Dim 4 Mai - 15:31 | |
| Et ho, là deux en deux jours! Tu peux quand mm pas me demander mieux? Si? xD |
| | | Saroue Explorateur du monde lecteur
Nombre de messages : 49 Age : 29 Localisation : Au fin fond de mes pensées Emploi : Collégienne Loisirs : Penser, rêver, rêver, penser... Date d'inscription : 11/04/2008
| Sujet: Re: Le Véritable Visage de la Lumière... Dim 4 Mai - 20:11 | |
| Nan, là je te tire mon chapeau =D Ca rattrape tout le temps que t'as mis pour faire le 5 | |
| | | Aléanore Bouquinovore
Nombre de messages : 1237 Age : 33 Localisation : Dans le sud de la France Emploi : Lycéenne Loisirs : Réapprendre à vivre... Date d'inscription : 12/05/2007
| Sujet: Re: Le Véritable Visage de la Lumière... Dim 4 Mai - 21:26 | |
| Je suis vraiment désolée d'avoir mis tant de temps à lire la suite mais j'ai dû faire face à quelques... Problèmes, soit, c'est toujours aussi bien écrit. Je me demande, les polégardiens sont ils vraiment humains? Des machines, des clones, des extra-terrestres ou des mutants, qui sait... En tout cas une chose est sûre si tous les hommes étaient comme l'agent M. j'aurais tiré un trait sur quelques salopards depuis bien longtemps... Je m'égare, je veux la SUITE! Bah toi aussi t'es bien, grâce à toi je prends 10 minutes (maxi hein) de relaxation par jour (du moins quand tu postes tous les jours ^^), + le yoga, c'est bon, j'ai plus besoin d'un petit ami... :-) | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Le Véritable Visage de la Lumière... Dim 4 Mai - 22:43 | |
| LOL. Ouahou! 10 minutes, trop fort *-*! Ah la la, bah tu sais quoi? Moi aussi avec ton Céleste, j'prends tout mon temps, même si j'ai un site à terminer xD. Ah la la, bah là j'suis reparti pour deux jours et demi... c'est pas long ^^'. Voilà la suite, j'espère qu'elle te plaira autant.
Episode 18
Les trois colonnades soutenaient l’immense fronton doré du plus prodigieux palais présidentiel de ce monde. De marbre blanc, elles luisaient face au soleil déjà haut dans le ciel. Elles représentaient les trois pouvoirs fondamentaux de la toute puissante République Terrae : l’exécutif par les ministres et le président, le législatif par l’Assemblée Mondiale siégeant dans l’énorme bâtiment sphérique et le judiciaire réalisé par des juges nommés par le gouvernement pour cinq années. Dans une référence grecque, elles étaient enrichies de gravures et de statues majestueuses rappelant une époque révolue, où la religion prenait une place conséquente dans la société dans laquelle les hommes vivaient. Le palais était aussi paré de plus de deux cents fenêtres de verre mince, brillant à la lumière abondante du jour. De fines arcades les entouraient de leurs arches, brandissant ci et là quelques ornements supplémentaires, agrémentant la bâtisse de plusieurs autres légendes relatant la grandeur d’une République qui a parcouru des siècles mouvementés. Il était dorénavant clair que ce palais constituait l’un des plus beaux joyaux de Terrae et que cette dernière en était aussi fière qu’une maman couvant ses petits. Pourtant, Sarcadid Mernine semblait à des années lumière de cette constatation et il s’agitait nerveusement sur son fauteuil magistral. Malgré le temps clair et les rayons illuminant son visage fatigué, en ce vingt décembre, son humeur demeurait maussade et troublée. Son cœur s’emballait trois fois par minute à la seule réflexion sur l’un de ses actes imposés. Accablé, il relisait de ses yeux épuisés le dossier que Mirelly, assis en en face, lui avait tendu. Il commençait à le connaître ligne par ligne et il se sentait prêt à le réciter dans ses moindres détails. Mais il n’avait pas l’esprit à plaisanter car sa situation était critique. Il jeta un regard sur son invité et il soupira en s’apercevant une nouvelle fois que le directeur de l’OMRIPT subsistait l’homme le plus décontracté de la pièce. Ce dernier jouait tranquillement avec sa cravate, attendant patiemment la réponse du président mondial qui ne l’impressionnait nullement. En fait, les circonstances étaient telles que l’on aurait cru que les rôles étaient inversés. Mirelly semblait plus que soumettre son idée, il l’imposait totalement à son interlocuteur : « Vous devez annoncer l’arrestation immédiate de l’Empereur de Polégardie ! » Ces quelques mots ainsi disposés suffisaient à l’apparition de gouttes de sueur sur le front ridé du président mondial. Mirelly les aurait prononcer quelques mois auparavant, Mernine aurait éclaté de rire, l’aurait pris pour un fou et l’Assemblée aurait rejeté instantanément, avec un soupçon de moquerie, cette intention. Cependant, en cette époque où le doute régnait inlassablement, cette perspective ne paraissait plus aussi ridicule. L’Empire était accusé par de nombreux grands hommes, autre que Mirelly, d’enlèvements purs et simples d’enfants de la République. Et cette dernière, malgré sa reconnaissance colossale de dettes, ne pouvait tolérer ces agissements immondes. Terrae ne sombrerait pas encore plus dans un déclin et une soumission intégrale en fermant les yeux sur ces crimes, illuminés sous les projecteurs du nouveau service spécial. Le but premier de l’Organisation Mondiale de la Réhabilitation Immédiate du Peuple de Terrae était avant tout la protection permanente de ses citoyens contre une menace extérieure, naturelle ou non. Néanmoins, l’Empereur n’était pas une petite personne. A sa visite, les agents se multipliaient, les hélicoptères ronflaient par centaines dans le ciel et les véhicules militaires se mêlaient au milieu de la masse de ceux de la garde impériale. Il était déjà venu une fois et la capitale avait été entièrement figée pendant son passage avec une interdiction de sortir pour les habitants, les circulations coupées et les vols des avions de lignes annulés. S’imaginer que Terrae conduise cet homme, ce chef d’état, en justice emmènerait à coup sûr à un massacre encore jamais perpétré. « Vous êtes vraiment sûr de votre plan ?, répéta Mernine en gémissant -Absolument, authentifia Mirelly d’un ton catégorique ignorant le malaise de son interlocuteur. » Il changea de position sur son fauteuil de cuir et rajouta nonchalamment : « Et avouez que l’idée est plutôt prometteuse, à quelques jours du passage de l’Empereur pour signer d’autres accords pour nous assujettir encore un peu plus. Le peuple sera fier de vous. Cette occasion ne se représentera peut être pas avant deux prochains mandats et les élections sont proches, monsieur. Pensez à toutes les bonnes faveurs que vous vous attireriez… -Je ne sais pas si déclarer une guerre ouverte avec un monde dont nous ne connaissons rien soit la meilleure des solutions pour notre République, murmura Mernine d’une voix étranglée -Peut être pas pour la République, mais pour vos citoyens, si, assurément ! De plus, nous avons déterminé avec certitude une sorte d’entrée pour se rendre en Polégardie, seulement… -Seulement quoi ?, répéta fortement le président plus angoissé que réellement agacé. -Seulement, mes hommes n’arrivent pas à "passer", expliqua le directeur. Du moins pas encore… les voitures impériales y circulent allègrement lorsque nous les espionnons, et ce depuis plus de trois mois. Mais nous, non, ça ne marche pas, nous sommes comme "refusés". » Mernine reposa le dossier noir sur son sous-main et se renversa sur son siège. Il avait l’impression que des scies grinçaient incessamment dans son cerveau et que rien ne serait susceptible de les stopper. Il laissa le silence retomber calmement dans la pièce avant de proposer d’un ton plus serein : « Peut être pourriez vous tester avec le véhicule de l’agent capturé. Vous seriez probablement mieux "acceptés"… » Mirelly émit une convulsion et détourna son regard pour le concentrer sur le célèbre balcon donnant au-dessus de la resplendissante place de la République. « Il y a un problème ?, s’inquiéta le président sentant à nouveau la panique enserrer, tel un rapace, sa gorge. -Je ne sais pas…, bafouilla le directeur de l’OMRIPT, mais depuis que l’on a confisqué l’agent à sa voiture, eh bien, elle ne semble plus vouloir fonctionner. En tout cas, c’est à cette conclusion que sont arrivés nos techniciens. Comme si la présence de cet étranger lui servait de carburant… enfin c’est très étrange. » Mernine grimaça à son tour et se mâchonna, à cause du stress qui l’entourait, le bout de ses doigts. Il avait pourtant eu vent de ce disfonctionnement mais il avait décidé d’ignorer, préférant entendre la confirmation d’une personne sûre, tel que Mirelly. Et ce dernier venait de l'abattre encore un peu plus. Apparemment, en plus de ne pas pouvoir rouler, le véhicule dissimulait des compartiments impossibles à ouvrir, notamment la boîte à gants. Les serrures étaient bloquées et les spécialistes n’avaient réussi à les forcer. Le métal en quoi ils étaient constitués semblait incassable, impossible à cisailler ou à fondre. Et le service spécial était quasiment sûr qu’ils renfermaient des informations capitales sur la Polégardie ou sur le jeune enfant recherché. Nonobstant, Mernine se demandait si l’Empire ne faisait pas exprès de garder tout ce mystère rien que pour le narguer, comme si tout avait été organisé pour que le service spécial pose toutes ses réflexions et tous ses efforts sur une chose, en fait, inutile tandis que le reste des agents agissaient en douce. Cette pensée le fit frémir et il la chassa fébrilement, choisissant de ne pas en faire part à son invité. « Revenons sur l’Empereur, reprit-il d’un air las. J’ai peur de ne pas saisir précisément votre objectif. Votre but est-il vraiment de le kidnapper sous les regards des centaines d’agents qui assureront sa garde ? -En effet, c’est l’idée que nous voulons faire croire, approuva le directeur. » Mernine se massa les tempes et fit signe à Mirelly de poursuivre son explication : « Tout ce que nous souhaitons, c’est que l’agent M suppose que son maître courre un danger. C’est à ce moment là que nous le ferons parler… -Et il sera assez crédule pour croire à votre petite mascarade, se moqua le président ne sachant plus quelle loi dicter -Je n’ai jamais dit que je ne déploierai pas assez de moyens pour rendre la scène convaincante, susurra le directeur un sourire narquois aux lèvres. -Vous parlez sérieusement ?, hoqueta Mernine en bondissant de sa chaise. Vous êtes entrain de m’annoncer que vous allez clairement défier les polégardiens sachant que le moindre faux mouvement rime avec massacre pour eux ? -Nous prendrons nos précautions, assura Mirelly placidement. -C’est de la folie, s’écria alors le président mondial en tournant en rond derrière son bureau où s’entassaient des dizaines de dossiers à traiter. Vous imaginez le risque ? En plus de vos hommes, ce sont des députés, des préfets et des ministres qui pourraient être brutalisés si ce n’est tués, sans oublier que vous jouez ma propre vie. Nous avons constaté pas mal de fois le caractère expéditif de l’Empire et vous savez pertinemment qu’ils n’hésiteront pas à tirer pour protéger leurs intérêts. Non, je ne peux vous laisser faire ça ! J’ai vu une fois l’Empereur et je peux vous garantir que sa garde est plus que nombreuse. D’ailleurs, ce n’est même pas une garde mais une armée ! -Hum… justement, informez moi davantage sur Lui, releva le directeur nullement affecté par les propos alarmants de son interlocuteur mais curieux d’en apprendre davantage sur ce mystérieux chef d’état qui le fascinait. Je n’ai jamais eu l’honneur de le rencontrer mais je voudrais connaître son apparence, son poids et sa taille approximative, enfin, tout ce qui pourrait me renseigner sur son physique au cas où on l’approcherait pour… -Je croyais que l’on parlait d’une simulation, objecta nerveusement le président mondial. Vous n’envisagez tout de même pas sérieusement… -Si l’occasion et la situation offraient une quelconque chance, je ne vois pas pourquoi on accorderait un acquittement spécial pour ce criminel… -Nous parlons de l’Empereur de Polégardie, rectifia Mernine -Pour moi, il ne vaut guère mieux, si ce n’est encore pire, qu’un misérable malfrat, certes un puissant malfrat qui vit dans le luxe, mais un sale malfrat tout de même que la société doit éliminer, affirma l’homme en beige. Bon, décrivez-le ! » Le président ignora le ton autoritaire que son invité avait soudainement pris, et il répondit honteusement : « A dire vrai, je ne peux guère tellement vous renseigner sur lui. Je n’ai même pas vu son visage. Il était constamment entouré de ses agents. C’est pour ça que vous certifie que votre plan n’est que pure folie ! Je n’ai eu à peine le temps de lui serrer la main ; une main gantée d’ailleurs. -Qui a signé les traités alors ?, s’étonna Mirelly -Un autre homme, assez âgé. Contrairement à son maître, il était entièrement vêtu de blanc et il ne possédait qu’une écharpe officielle, de son épaule descendant jusqu’à la hanche, de tissu rouge. Il s’est présenté comme le chancelier de l’Empire. C’est lui qui a signé et c’est son nom qui est apposé sur les documents publiques. » Il se remémora ces instants où Terrae se relevait de la "Crise" et il soupira que ces moments de joie étaient bien loin de lui à présent. Il se souvenait de cette première fois où il avait découvert l’immensité de la puissance de l’Empire, de tous les politiques importants rassemblés dans ce bureau même et de tous les médias qui avaient tenté par tous les moyens d’obtenir une photographie de ce personnage étrange, sans succès. Mirelly le sortit de ses songes en confiant d’une voix très tranquille sa démence : « Eh bien, nous nous fierons à l’instinct. Tout le monde a ses points faibles et ces agents aussi. Et si notre prisonnier parlait par la même occasion, nous serions comblés ! » Puis il se releva de son fauteuil et s’étira sans gêne. « Malgré tout ce que je vous dis, malgré tous les risques, malgré toutes les preuves incontestables, vous souhaitez toujours poursuivre votre idée ?, demanda Mernine -Que voulez-vous ?, répliqua le directeur de l’OMRITP blasé, l’Empereur est une menace pour notre monde. Il vient demain et mes hommes sont tous prêts. L’enfant reste introuvable et notre navire coulera si nous ne trouvons aucun moyen de boucher la fissure. Nous ne pouvons tout annuler, une telle opportunité ne se reproduire pas. -Espérons que nous ne trouvions pas d’ici là d’autres fissures, répondit le président exténué. » Mirelly ne releva pas cette dernière phrase et il salua de son chapeau melon beige son hôte avant de se diriger vers la sortie, d’un pas dénué de peur. Avant de refermer la porte il lança : « Pour le bien de Terrae, monsieur, pour le bien de Terrae… » A suivre... |
| | | Aléanore Bouquinovore
Nombre de messages : 1237 Age : 33 Localisation : Dans le sud de la France Emploi : Lycéenne Loisirs : Réapprendre à vivre... Date d'inscription : 12/05/2007
| Sujet: Re: Le Véritable Visage de la Lumière... Dim 4 Mai - 23:56 | |
| Quel connard ce mec! Bref, je suis sans conteste du côté de l'Empire, et cet épisode me conforte dans mes suppositions... Tu sais quand même que tu m'obliges à me cacher sous mes couvertures où je crève de chaud, l'ordi à demi refermé sur les genoux (ce qui me pète les yeux), avec le son coupé pour pas que mes parents ne me voient.... Je suis vraiment accroc!! Euh.... La suite! | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Le Véritable Visage de la Lumière... Lun 5 Mai - 0:19 | |
| Je tiens à dire que moi aussi je suis cette histoire! Tu as su capter mon attention, de la manière que tu présentes ton récit, c'est vraiment intrigant.^^ Je suis d'accord avec Aléanore, elle a déjà dit ce que je voulais dire. Si je ne poste pas souvent, c'est que n'ai pas toujours le temps de lire, en 2 jours, j'ai rattrapé 5-6 épisodes! Bref, je suis moi aussi du côté de l'Empire, même si finalement elle n'est pas 'bonne', j'adore le mystère qu'elle représente.(bon, j'avoue que l'agent M. y est pour quelque chose^^)Continue d'écrire, c'est excellent! |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Le Véritable Visage de la Lumière... Mer 7 Mai - 16:30 | |
| Lol, ça fait plaisir en rentrant du lycée (après une très dure semaine xD). Voui, alors les deux prochains épisodes, sont mes préférés du Tome I. Si, j'vous assure, c'est ceux dont j'ai pris le plus de plaisir à écrire. D'ailleurs le 20ème fait huit pages ... mais là c'est le 19. c'est la préparation, du côté de l'Empire et de Terrae... il est un ptit peu long, mais rien a comparé au 20 ^^. Voilà, j'vous laisse le découvrir, bonne lecture ! __________________________________________________________________
Episode 19
Les bannières de Terrae claquaient face au vent violent matinal de Bagdad, la toute puissante. Les drapeaux ployaient sous cette force naturelle intouchable par l’Homme, succombant à ses désirs. L’air, à son aise, demeurait maître de l’univers, source de toute vie, s’agitant à son bon plaisir. L’air pouvait tout aussi bien gifler d’un air menaçant que de caresser amoureusement la peau, comme le ferait une mère à son nouveau né. L’air était libre, se déversant à son gré dans les rues désertes, sous des porches vides ou sur les places silencieuses constituants la capitale de la République. Il filait, répandant sa vitalité sur le vaste monde qu’il gouvernait, débarrassant la ville de ses tensions pesantes. Et les arbres, encadrant la prestigieuse place républicaine au centre de Bagdad, ondulaient à son passage comme pour lui rendre hommage. Les agents de Polégardie affluaient, repeuplant de leurs ombres les avenues dénudées de toutes âmes de fidèles citoyens. En une procession ininterrompue, les véhicules impériaux envahirent la place et se positionnèrent tout autour. Dans une organisation rythmée et époustouflante, les polégardiens sortirent des voitures, tous en même temps, et reculèrent jusqu’à l’extrémité de l’Agora. Ils attendirent ainsi plusieurs minutes, laissant la nature jouer avec leurs cheveux, avec les replis de leurs costumes noirs et avec les effluves de leurs odeurs corporelles. La ville paraissait à nouveau vide, comme si les agents s’étaient intégrés dans le décors, comme si la nature des choses ne faisaient plus attention à leurs présences. Puis, débarquèrent une lignée incalculable de fourgons sombres, aux insignes de Polégardie, brisant le silence qui s’était abattu en se garant devant la fontaine imposante. D’autres hommes émergèrent des véhicules et ils ouvrirent les portières arrières. Les agents restés en retrait, vinrent les aider à les débarrasser et ils s’emparèrent d’étranges barres de métal qu’ils déposèrent à même le sol sur les limites de l’esplanade, ne laissant que l’entrée principale de la place dégagée. L’exécution de cet acte ne prit que quelques secondes, du moins il y parut car ils eurent si vite terminé que l’on en aurait juré que le temps s’était arrêté ou que des ailes leur avaient poussé dans le dos. Ensuite, les agents se regroupèrent à nouveau et portèrent un énorme rouleau rouge qu’ils emmenèrent devant l’entrée du palais présidentiel. Lentement cette fois-ci, ils le firent couler du haut des trentaines de marches jusqu’à la fontaine qui scintillait de pureté. Ils réalisèrent la même chose ensuite avec un autre tapis rouge, allant de la fontaine, déblayée des fourgons, jusqu’à l’Assemblée Mondiale, le bâtiment en forme sphérique. D’autres polégardiens s’emparèrent d’étranges machines qu’ils mirent en marche. C’est ainsi qu’ils nettoyèrent l’intégralité de la place, lui redonnant un éclat lumineux, comme lors de sa création. Ils installèrent aussi pour encadrer le tapis rouge, des sortes de petits flambeaux, donnant une puissance incomparable à ceux qui fouleraient l’allée de tissu écarlate, brodé. En touche finale, ils disposèrent des drapeaux magnifiquement riches sur les colonnes des deux bâtiments, rayonnant sous le soleil, rivalisant avec la beauté de ceux de Terrae. Ceci achevé, ils rentrèrent chacun dans leurs voitures de fonction respectives et patientèrent. L’Empereur n’arriverait que dans trois heures…
Dans le hall du palais présidentiel, c’était l’effervescence. On se bousculait, se poussait violemment, se marchait l’un sur l’autre tant l’œuvre de chacun demeurait plus importante que celle de son collègue. L’immense statue représentant un homme et une femme fixant un point indéfini, la pureté de la République au loin, se retrouvait ensevelie sous une masse grotesque de fonctionnaires qui allaient et venaient en tous sens. Les oreillettes bipaient incessamment dans les lobes des secrétaires terrassées par les montagnes de documents à relire et à retranscrire, par les diverses informations à transmettre d’urgence et par les colères des puissants de ce monde qui n’arrivaient toujours pas à rentrer dans la capitale tant la foule était immense à l’extérieur. Les portes claquaient, les ascenseurs étaient bondés mais les lieux étaient en même temps décorés de ses plus belles parures. Un brouhaha infernal camouflait les ordres des chefs d’atelier surveillant leurs ouvriers qui accrochaient tel ou tel rideau à tel ou tel endroit. On apportait ceci, on rapportait cela pour finir par en remmener la totalité. Néanmoins, le noyau même de l’agitation se situait dans le bureau du président. Marie Borkest, la secrétaire privée de Sarcadid Mernine, ne savait où donner de la tête. Elle était chargée de superviser la préparation du discours du chef d’état et d’inspecter la décoration prodigieuse de la pièce. Ici, seraient signés des accords encore plus grands entre les deux peuples et l’ampleur du bureau devait être à la hauteur. Il nécessitait que l’Empereur ne fusse pas déçu de l’accueil qu’on lui réservait et il fallait à tout prix qu’il voit que Terrae était encore capable d’émerveiller et d’étonner. Marie devait aussi vérifier l’habillement de Mernine afin qu’il ne paraisse ni trop décontracté ni trop stressé. L’important était de s’assurer que les polégardiens partiraient avec une vision d’une République bien portante. La secrétaire se mordait tellement les lèvres que ces dernières en étaient toutes irritées et Marie avait un désagréable goût de sang dans la bouche. Mais elle avait si peur que rien ne soit prêt, qu’elle se les tailladait encore plus fortement. Bien sûr, elle était déléguée dans son travail mais elle ne pouvait s’empêcher de se rendre compte par elle-même de la réalité de la situation. Ils étaient en retard. Les décorations étaient arrivées bien plus tard que prévu car les camions les emportant s’étaient empourprés dans la masse populaire dans la banlieue et l’évacuation si précipitée de la ville avait occasionné d’immenses embouteillages. Le cœur de Bagdad était certes vides, mais le reste de la périphérie demeurait surpeuplé. Elle écarta subitement cette pensée qui la glaçait d’effroi en s’imaginant la foule en liesse attendant la venue de cet Empereur, et elle se concentra plus consciencieusement sur un paragraphe soi-disant maladroit du discours de Mernine. L’Empereur n’arriverait que dans deux heures…
Mirelly se faufila à travers la cohue d’employés de la République et s’empressa d’entrer derrière une petite porte. A sa fermeture, le bruit fut comme coupé dans son élan et le silence retomba instantanément. Il avait l’impression que deux grosses mains s’étaient plaquées sur ses oreilles, le rendant totalement sourd. Se réhabituant au calme, il alluma une petite lampe. Deux de ses meilleurs officiers, assis dans deux fauteuils, l’attendaient : « Tout est prêt ? -Affirmatif, monsieur Mirelly, répondit l’un d’eux -Bien. Alors amenez moi l’agent ici. » Les deux officiers se levèrent, inclinèrent la tête respectueusement et sortirent, laissant déverser une vague de brouhaha dans la pièce. Le directeur de l’OMRIPT s’affala alors sur un fauteuil à son tour et se servit un whisky du meilleur cru. Se délectant de sa saveur alcoolisé, il fit tournoyer son verre entre ses doigts en murmurant : « Nous verrons bien ce que la Polégardie a à répondre à cela… » Et il sourit, affichant pour lui même cette lueur de folie dans ses yeux. L’Empereur n’arriverait que dans une heure…
Les deux officiers de l’OMRIPT bousculèrent beaucoup de monde, en jouant des épaules dans le hall qui commençait à se dépeupler, avant de passer les immenses portes de l’entrée principale. Illuminés par la lumière du jour du vingt et un décembre, ils plaquèrent leurs mains pour se protéger les yeux des rayons du soleil, et ils observèrent toutes les modifications que l’Empire avait apportées à l’Agora. Ils furent légèrement décontenancés lorsqu’ils calculèrent le nombre approximatif d’agents que la Polégardie avait du déployer rien que pour son avant garde, mais ils ne montrèrent nullement leur surprise. Ils descendirent résolument les marches, contournant le tapis rouge, et traversèrent les rangées d’automobiles noires. Il fallait paraître détendu, ne pas dévoiler leurs anxiétés, ne pas que les polégardiens découvrent leurs manigances. Toutefois les deux officiers sentirent l’affluence de centaines de regards perçants les infiltrer, les sonder au plus profond d’eux-mêmes, déceler les secrets les plus enfouis dans le cœur de leurs êtres. Mais ils connaissaient cette impression grâce à leur prisonnier, l’agent M, même si cela était décuplé. Et ils s’efforcèrent de fermer leurs esprits, de défendre les frontières de leurs consciences et de conserver une attitude sereine. Arrivant à la hauteur de la fontaine, ils obliquèrent sur leur gauche, se dirigeant vers un bâtiment, de plus petite envergure, opposé au puissant palais de Justice. Quand ils demeurèrent à l’extrémité de l’Agora, ils remarquèrent les tiges de métal mais, pressés de ne plus sentir les regards des agents, ils les enjambèrent pour franchir la limite de la place, sans se poser de questions. Alors, ils perçurent un petit frisson dans leur échine, aussitôt remplacé par un délicieux sentiment de soulagement. Les polégardiens avaient cessé de les voir. Les deux officiers gravirent rapidement les petites marches menant à l’établissement, et appliquèrent leurs mains sur un emplacement prévu à cet effet pour une reconnaissance digitale. Les portes se déverrouillèrent et ils entrèrent. Le hall était plongé dans les ténèbres et leurs yeux mirent du temps à s’accommoder à cette nouvelle vision. A tâtons au départ, ils empruntèrent les escaliers situés à leur gauche, qui donnaient accès à l’étage supérieur. Ils longèrent ensuite un corridor somptueux et s’arrêtèrent devant un mystérieux tableau. Un globe terrestre entouré d’éclairs suspects étaient peints sur la toile. L’un des deux hommes appuya sans ménagement sur l’emplacement de Bagdad sur le globe, et le tableau pivota pour les laisser passer. Ils prirent bien soin de le refermer derrière eux puis ils dévalèrent une suite d’indénombrables escaliers, s’enfonçant dans les caveaux du bâtiment. Enfin, ils rencontrèrent la première personne vivante depuis leur descente, et ils la saluèrent. Le garde en faction leur serra la main et les fit pénétrer dans le QG de l’OMRIPT. A l’intérieur, une identique ambiance au palais présidentiel régnait. On courrait de partout. On entrait ou on sortait, on murmurait ou on criait et on se faufilait ou se bousculait. Cependant, les officiers se firent un passage dans la masse. Ils avaient l’air haut dans la hiérarchie de l’organisation car personne n’osa les repousser. Finalement, les deux officiers ordonnèrent qu’on aille chercher l’agent M. Aussitôt, trois hommes obéirent et revinrent, quelques minutes plus tard, traînant le polégardien, non pas parce qu’il s’opposait à cette conduite mais parce qu’il était trop fatigué pour marcher. Cependant les officiers ne se soucièrent pas de son état et ils l’obligèrent à le suivre. Empruntant une autre direction, au lieu de simplement rebrousser chemin, ils descendirent, par des volées de marches, un peu plus profond sous terre. Connaissant parfaitement les lieux, ils n’eurent aucune peine à se repérer dans les réseaux de galeries diverses qui s’embrouillaient sous la capitale. « Nous sommes dans l’ancienne Bagdad, décréta l’un des officiers. On va vous faire passer sous l’Agora. -Vous avez donc trop peur d’avouer votre crime à l’Empire pour que vous me cachiez encore ?, marmonna l’agent d’une voix faible » Un officier le gifla mais ne pipa mot. Il le poussa en avant, manquant de le faire tomber. Toutefois, malgré la fatigue, l’agent se redressa dans toute la grâce que lui et ses semblables possédaient. Écœurés, les officiers continuèrent d’avancer. Puis soudain, l’un d’eux se cogna sur une chose invisible, en plein centre du passage, tombant à la renverse. Se massant le nez ensanglanté, il se releva et regarda son collègue, hébété. Ce dernier tenta à son tour de passer mais il se heurta lui aussi à cette chose invisible qui leur bouchait l’accès. « Quel est donc encore cette fourberie ?, tonna l’un des hommes de l’OMRIPT » Pour toute réponse, l’agent M ne put retenir un rire nerveux. Sa poitrine se secouait au gré de son hilarité. Les deux officiers l’observaient, médusés. Finalement, ils le frappèrent pour le faire taire. Evitant maladroitement le coup, l’agent se plaqua contre la paroi de la galerie et toussa, meurtri par ses rires. « Dis-nous quel tour nous ont encore joué les sales rats de ton espèces ?, injuria l’homme de Mirelly le plus proche. » Entre deux hoquets, le polégardien parvint à dire : « Il faut croire que l’Empire protège bien notre Empereur… -Mais encore ?, ragea l’autre officier -Eh bien (il se racla sa gorge sèche par le manque d’avoir bu à sa soif), je veux dire par là, que vous ne traverserez pas tant que mes collègues de là-haut n’auront pas enlevé les repousseurs… -Les quoi ? -Les repousseurs, répéta l’agent. Des tiges placées tout autour d’un lieu où l’on ne veut pas que la foule ne franchisse les limites non autorisées, comme si vous aviez un véritable mur. -Pourtant, réfléchit l’un des deux officiers, nous les avons enjambées tout à l’heure… -Cela ne marche que dans un sens…, expliqua l’agent en un sourire -Et il n’y a aucun moyen de passer outre ? -Aucun, assura l’agent M. » Les officiers ne mirent pas en doute son affirmation. L’exaltation sur son visage ravagé par la souffrance était telle qu’il paraissait inconcevable qu’il mente. Ils se passèrent les mains dans les cheveux puis soudain l’un d’eux s’écria : « Je sais ! J’ai vu qu’ils n’ont rien installé vers l’entrée principale de l’Agora. Et c’est logique, puisque c’est par là que tout le monde entrera. Et par chance, je crois bien qu’une galerie est creusée juste à cet endroit là ! » Les officiers se délectèrent de voir l’expression de déception sur la figure de l’agent. Ce dernier baissa la tête et se retourna pour suivre ses oppresseurs. Ils le firent bifurquer par plusieurs passages mais son esprit ne retint rien. Il était tellement éreinté qu’il ne sentait même plus les coups des officiers pour le presser. Quand effectivement, ils arrivèrent à la galerie dont parlait l’homme de l’OMRIPT, ils passèrent sans aucune difficulté et cela suffit à réjouir amplement les officiers. Ils étaient désormais sous l’Agora, sous les pieds de centaines d’agents qui ne pouvaient ni les entendre ni les voir. Soudain, ils entendirent des exclamations provenant du haut ainsi qu’un lourd grondement. Les hommes de l’OMRIPT brusquèrent le pas. L’Empereur était là…
A suivre... |
| | | Aléanore Bouquinovore
Nombre de messages : 1237 Age : 33 Localisation : Dans le sud de la France Emploi : Lycéenne Loisirs : Réapprendre à vivre... Date d'inscription : 12/05/2007
| Sujet: Re: Le Véritable Visage de la Lumière... Mer 7 Mai - 19:30 | |
| Tu peux pas t'imaginer à quel point ça fait du bien de te lire! ^^ Oserais je dire "tu m'as manqué"? Mdr C'était super, on voit que tu t'es éclaté à écrire cet épisode, et du coup, on s'éclate aussi, bien que pour ma part, ce soit tout le temps! Bon, je vais faire mon ménage!! Bisous!!!!!!!!! Ps: j'adore ce que tu fais! LA SUITE!!!!!!!!! | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Le Véritable Visage de la Lumière... Mer 7 Mai - 19:39 | |
| Oui, j'ai tout un week end jusqu'à lundi... j'serais plus souvent dans les parages ^^'. J'pensais que je comptais tant ... . Merci ^^'. Alors là... tadam! Voilà mon préféré, celui que j'suis ptètre le plus fier (oui mes chevilles gonflent là =S)... enfin c'est à vous de juger, voir si je tomberai de mon piédestal. Vous serez ptètre découragés par la longueur du truc... Enfin voilà, là je vous présente l'Empire dans toute sa splendeur. A vous de le découvrir ! (oui je vouvoie parce que vous êtes deux apparemment... whoua, trop content! Et Céleste?=D) ___________________________________________________________________
Episode 20
La ville de Bagdad la toute puissante s’assombrissait de plus en plus, malgré le soleil rayonnant à son apogée. Les rues s’emplissaient de centaines, de milliers, de véhicules noirs impériaux. S’avançant doucement, comme une lente procession funéraire, ils envahissaient peu à peu, telle une coulée d’encre sur une feuille blanche, la place de la République. L’ombre de leurs silhouettes dansait sur les murs laiteux de la jeune capitale et elle se faisait comme possédée par la Polégardie. Enfin, le noyau du cortège se matérialisa. Un déploiement d’hélicoptères ainsi que d’autres objets volants curieux, survola l’avenue de l’artère principale. Puis, une horde de voitures, encore plus nombreuses, s’emparèrent de l’intégralité de la zone. Finalement, une luxueuse limousine se dégagea du flot noir et elle fut comme transportée par la houle de véhicules jusqu’au centre de la majestueuse Agora. Aussitôt, les agents déjà présents se prosternèrent et d’autres se précipitèrent pour ouvrir les portières. Une masse compacte se forma, si bien que la délégation envoyée par Terrae pour accueillir les étrangers ne put distinguer la seigneurie Impériale. Les fonctionnaires de la République, seuls citoyens autorisés à rester à Bagdad avec le président et ses ministres, dévalèrent alors la slave de marches les séparant des premiers agents menant la garde de leur maître incontesté. Ces derniers les retinrent du regard, puis derrière eux, un homme traversa le rempart de leurs corps sans qu’ils ne le lui interdisent. Il s’agissait certes d’un polégardien mais les membres de la délégation lui trouvèrent un air… différent de ses congénères. Quelque chose de similaire aux humains de Terrae émanait de sa personne. Peut être venait-ce du fait qu’il ne portait aucun habit noir. Effectivement, une magnifique étoffe blanche lui recouvrait l’intégralité de son corps, hormis son col brodé de fils bleus. Une large écharpe de velours rouge lui barrait le torse, de l’épaule gauche jusqu’à la hanche droite. Mais le plus surprenant encore résidait sûrement sur son visage. C’était un vieil homme, certes, son front était craquelé par des rides et la peau de ses joues était plissée. Cependant, il avait une expression qui le distinguait des autres. Ses traits comportaient de la chaleur et ses yeux bleus renfermaient une bienveillance et une douceur qu’il était difficile d’apercevoir chez ceux des agents. Il tendit toutefois une main vigoureuse et serra énergiquement celle du fonctionnaire général, président de la délégation, le docteur Black. Ce dernier retint une grimace de douleur et prit un air joyeux. En vérité, il était même très honoré de diriger cette délégation. Son rêve le plus fou subsistait dans l’espoir de rencontrer l’Empereur lui même et de lui échanger quelques mots. C’est pourquoi ce titre de président de la délégation d’accueil lui apportait une allégresse intense car sa chance de côtoyer le chef d’état polégardien se trouvait décuplée. Pourtant, il se rendait compte qu’il devait se satisfaire de ce vieillard en blanc car les agents gardaient scrupuleusement l’Empereur. Black n’en montra nullement son mécontentement et sortit son plus beau sourire : « Bienvenue sur les terres de la République Terrae, ô grand dignitaire de l’Empire de Polégardie. Avez-vous fait bon voyage ? -Fort bien, jeune homme ! Le paysage de votre monde est tellement… » Il ne termina pas sa phrase mais Black lut sans ses yeux qui pétillaient d’envie tout l’émerveillement qu’il considérait pour Terrae. Il ne releva pas non plus le « jeune homme » malgré sa cinquantaine dépassée. Il n’était pas un débutant dans la matière mais il préféra ne pas froisser son invité pour une si petite subtilité. Surtout que ce genre de réflexion pouvait lui coûter sa place et l’empêcher d’arriver à son but premier. Il jeta alors un dernier coup d’œil en arrière et s’aperçut, dépité, que la foule d’agents ne se détachait pas de leur maître. Déçu, il convia le vieillard à pénétrer le palais présidentiel. La Bagdad de la République avait été remédiée par l’Empire, et le docteur ne l’avait jamais admirée autant tellement elle dégageait un sentiment de puissance. Le hall était à présent désert, vidé de tous techniciens, secrétaires ou employés dérangeants. A la place, un genre de jardin intérieur, où roucoulait une fontaine semblable à celle de l’extérieur, entourée d’arbustes parés de leurs plus belles verdures, s’étalait sur toute la surface de marbre rose. Le décors plut énormément, et il ne s’en cachait pas, au vieillard qui parlait au nom de l’Empereur. A la moindre création florale, il s’extasiait et il complimentait les artistes de Terrae sous des éloges redoublées. Il se délectait de chaque buisson, de chaque ornement ou de chaque pétale. Et il ne se gênait pas pour écrouler le docteur Black sous son état d’âme et en le harcelant de milliers de questions. Le président de la délégation répondait du mieux qu’il pouvait, mais il avait cependant l’esprit ailleurs, espérant pouvoir voler une vision de l’Empereur. Il s’arrangeait pour que chaque explication écourte la discussion et qu’elle assèche le flot d’interrogations du vieux polégardien. Nonobstant, inexplicablement, ce dernier en avait toujours une nouvelle, encore plus précise que la précédente. Et Black dut se contenter à mentir pour faire plaisir à l’étranger. Son niveau en botanique ne lui permettait pas de longues tirades sur la vie des plantes. « Whoua ! Magnifique ! Quel travail de maître ! Comment ont-ils fait pour que tout s’allie aussi bien ? » Il venait d’apercevoir l’immense sculpture ornée de fines branches de lierre arborant quelques jolies fleurs aux pétales blancs qui s’enroulaient autours des jambes et des bras, puis du corps en entier, de la statue de la femme et de l’homme. Ils semblaient vêtus de la nature elle-même, leur apportant une élégance immaculée. Même Black, excédé par ce vieillard un peu trop sympathique, reconnut toute la beauté de la finesse de ces virtuoses qui avaient embelli le hall. Il profita alors de la contemplation fascinée du vieillard pour discerner l’Empereur. Son groupe d’agents l’encerclait encore à quelques dizaines de mètres. Tant pis, ce n’était toujours pas le moment. Seulement, ne pouvant pas prendre le risque de vexer le vieux polégardien, le docteur s’obligea à diminuer ses tentatives. Il aurait tout le temps pendant la réunion… Il posa alors délicatement son bras autours des épaules de son invité et le força gentiment à poursuivre son avancée. Grâce à son ouïe, il supposa que les agents s’approchaient aussi et que le maître impérial se situait non loin de lui. Finalement, ils atteignirent les immenses escaliers aboutissant au premier étage, celui du bureau présidentiel. Par habitude, ils étaient très peu utilisés, préférant l’ascenseur. Mais la cérémonie serait moins appréciable si les membres de l’Empire devaient se poster devant les ascenseurs, attendant leur tour, vu la quantité époustouflante d’agents impériaux. Des membres de la garde Républicaine, brodés d’étoffes luxueuses et de médailles honorifiques, encadraient et fermaient l’accès des marches, à titre de cérémonie bien entendu. Pendant que le vieillard exécutait une révérence à ces fonctionnaires surpris par cet étrange comportement, qui par habitude semblait en sens inverse, le docteur Black scruta minutieusement la masse d’agents à la recherche de son fantasme. Il décela enfin un pan de tissu insolite, qui n’appartenait à aucun costume d’agent. Le cœur du docteur se souleva et il battit d’un rythme rapide. Désireux de vérifier d’un peu plus proche, le vieil homme en blanc l’interrompit dans ses intentions : « Et dites-moi, vous avez combien de sculpteurs à votre charge pour réaliser tout cela ? » De sa main, il indiquait les arabesques qui s’enroulaient entre elles sur les rampes et l’intérieur des marches, offrant un raffinement extrême à l’escalier. On aurait dit que l’on grimpait sur un bijou de porcelaine taillé par les plus grands spécialistes. Exaspéré, le docteur contenta sa fureur et répondit de sa voix la plus claire et la plus enjouée possible sur la manière dont les artistes avaient réussi ce prodige. Tout en lui narrant ces exploits, il le força plus fortement à commencer la montée. Le vieillard trébucha sur la première des marches et le docteur le retint par l’épaule à contre cœur. Si ça ne tenait qu’à lui, il aurait laissé le destin accomplir son acte, rien que pour le bonheur que le vieillard se taise. Retenant une grimace, il conserva un visage radieux et apporta mille recommandations au vieil homme pour qu’un tel accident ne se reproduise plus. Le remerciant par des centaines de procédés différents, le polégardien arriva sans encombre à l’étage supérieur. Puis, Black le pria d’obliquer sur sa droite, et de contourner la rampe. Le petit corridor dans lequel ils accédaient avait sa partie droite plongée dans le vide, sur le hall en contrebas, et sa partie gauche agrémentée des plus splendides armures moyenâgeuses, récoltées dans un des plus grand musée de la capitale pour l’occasion. Polies par des mains amoureuses d’histoire, elles brillaient intensément à la lumière provenant du dôme dorée au plafond. « Magnifique, magnifique, répéta le vieillard. Votre monde a une multitude de choses que notre Empire rêverait… -Oh, vous savez, ce n’est que superficiel, répliqua le docteur peut être un peu trop froidement qu’il ne l’aurait réellement souhaité. Ce ne sont que de vieilles reliques et, comme les jardins, ça n’a pas grande importance pour notre République ! -L’important n’est pas toujours à l’endroit auquel on pense en premier, affirma le vieillard quelque peu amusé. » Black leva les yeux au ciel. Décidément, il était bon pour une nouvelle discussion sur l’importance des choses. Puis le polégardien s’engagea dans une description d’hommes portant une armature similaire dans les temps reculés de l’Empire. Black ne l’écoutait que d’une oreille. Il guettait, grâce aux miroirs apposés sur l’autre corridors, de l’autre côté du hall, l’Empereur qui se profilait de plus en plus. A son grand étonnement, il semblait s’être légèrement faufilé au-dehors de ses agents et il saisit l’occasion pour lui glisser quelques mots. Il ralentit le pas, prenant bien soin que le vieillard ne le remarque pas, trop occupé à lui déclamer toutes les beautés qu’il trouvait en ce monde. Sa Majesté était emmitouflé dans une grande toge polaire, noire, et une sorte de pèlerine lui recouvrait la tête. En somme, vu sa position plutôt courbée, Black ne distinguait pas son visage. Mais il demeurait tout de même satisfait de sa vision et son pouls s’accélérait à mesure que l’Empereur s’approchait. A son grand désespoir, deux agents le rattrapèrent et l’entourèrent. Le docteur rejoignit alors le vieux polégardien, et il le maudit, demandant au ciel de bien vouloir le remplacer par le chef d’état. Sans illusion, son vœu ne se réalisa pas et il dut se contenter d’approuver mollement les affirmations du vieillard. Enfin, le corridor se termina et les invités furent conviés à se déplacer une nouvelle fois sur leur droite, pour faire face aux portes entrebâillées, comme le voulait la tradition et le scénario qui édifiait la cérémonie. A cet instant là, Black guida le vieillard en blanc vers l’extrémité de la rampe, dans le fond, car l’Empereur devait entrer le premier. Ils patientèrent dans le silence, à la grande satisfaction du docteur, pendant que le reste de la troupe d’agents prenne le temps de se disposer tout autour du passage qu’emprunterait leur maître. Celui-ci baissait la tête, comme s’il gardait pour lui même tous ses sentiments et tous les regards étaient posés sur sa personne. Plus aucun bruit, mis à part celui du vent qui se fracassait contre le dôme d’or, n’était émis. Black se contorsionna dans tous les sens pour tenter d’examiner le visage de sa Majesté, mais il dut se résoudre à rester en place. En effet, un voile pendait depuis sa camail, dissimulant ses traits. Puis, l’Empereur s’avança et les battants de la porte s’ouvrirent d’eux même, comme si la puissance de la personnalité du personnage suffisait à repousser les obstacles physiques. En réalité, un mécanisme avait été étudié pour donner ce semblant de magie. Tous les agents lui emboîtèrent le pas, soucieux de la protection de leur maître. Sarcadid Mernine se tenait droit, avec toute la solennité que pouvait révéler son expression, derrière son secrétaire en acajou, débarrassé de tous dossiers qui s’empilaient habituellement. Deux drapeaux de Terrae étaient repliés vers la fenêtre, au fond, menant au balcon présidentiel. Marie Borkest, sa conseillère privée, avait elle aussi un air de concentration optimale, comme si elle ressentait tout le respect qui émanait entre les deux sociétés. Les deux éminents, les deux Grands des deux mondes, de Terrae et de Polégardie, se faisaient face, droit dans les yeux. Le moment était émouvant, immensément sérieux. De son regard calculateur, elle dévisageait le moindre des agents, déchiffrant les intentions de chacun. Tout autours, en un arc de cercle, devant les rayons d’une bibliothèque bien rangée et comportant des œuvres inestimables, les ministres les plus hauts du gouvernements participaient à la réunion. Sur leurs figures, se lisaient plusieurs émotions différentes. Certains semblaient sûr d’eux et même se glorifier de leur présence, d’autres au contraire, plus réservés, paraissaient plus effrayés par la puissance de l’Empereur. Lorsque tous les agents se furent positionnés et qu’ils s’immobilisèrent enfin, le vieillard et le docteur Black purent pénétrer à leur tour dans la pièce. Le polégardien en blanc marcha tout droit, passant au milieu des agents et aux côtés de l’Empereur, et il se plaça devant le président Mernine. Black voulut faire de même, mais des bras robustes lui barrèrent l’accès et le forcèrent à contourner le cercle très fermé qu’ils avaient formé. Contrarié, il se soumit à cette règle, blâmant la chance du vieillard. Puis Mernine prit la parole : « Au nom du Peuple tout entier que je représente démocratiquement, je vous salue Empereur de Polégardie. Grande joie vous nous faites en acceptant notre invitation. La République de Terrae est très flattée de votre présence, pour la seconde fois. Soyez chez vous, sur notre territoire et prenez plaisir de votre séjours en notre capitale. » Le silence retomba dans la pièce et tous les ministres fixèrent désormais l’Empereur. Les tempes du président battaient sous l’impulsion du stress que lui renvoyait son cœur, mais il conserva un regard rectiligne, appuyé, nullement impressionné. « Ô Vous, Représentant de ce Peuple si délicieux, je vous remercie de votre hospitalité et j’userais sans abus de votre bienveillance. Que nos liens de collaborations persistent et soient à nouveaux honorés lors de cette entrevue ! » [...] |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Le Véritable Visage de la Lumière... Mer 7 Mai - 19:41 | |
| (Je prends deux posts... je suis confus )__________________________________________________________________
[...] Les premiers applaudissements retentirent, ouvrant le bal à une série d’innombrables autres qui allaient suivre. Cependant, au grand étonnement de tous, hormis le président mondial qui avait déjà subi ce genre de réunion, ce fut la seule occasion où Sa Majesté parla. En effet, par la suite, le vieillard en blanc s’occupa de cette tâche. Il se présenta comme le chancelier de l’Empire et le docteur Black put enfin mettre un nom sur l’homme qui l’avait embarrassé et compromis dans sa quête de discussion avec l’Empereur : Chancelier Nostram. Aussi, ce dernier changea sa manière de parler. Le docteur ne reconnut pas cette niaiserie qu’il avait adoptée lorsqu’il lui avait posé tant de questions. Au contraire, sa voix était si éloquente, qu’elle intimidait l’ensemble du gouvernement Terrae. Ainsi, de nombreux sujets furent lancés et Nostram se débrouilla d’une expérience de maître pour défendre brillamment les intérêts de l’Empire. Il détruisait, contournait subtilement ou abondait dans le sens de tous les arguments de ses adversaires. Et, un à un, il réussit à faire passer des accords entre les deux mondes. Cependant, le docteur se désintéressa bien vite de ces débats sentencieux, il n’avait que faire de l’utilisation plus ou moins assidue des hélicoptères, puis des géroptères, sortes d’objets volant sans hélice, dans le monde de Terrae. De toute façon, il n’avait pas son mot à dire, et il ne demeurait que simple spectateur de la défaillance du gouvernement de Terrae. Non, son attention était attiré par quelqu’un d’autre, par un seul homme : l’Empereur. Constamment, il vérifiait si les agents ne laissaient pas entrevoir leur maître. Puis, soudain, une idée saugrenue lui traversa l’esprit. Il se leva discrètement de sa chaise, et il s’écarta du groupe de fonctionnaires qui suivait avidement le discours du chancelier. Il se glissa vers le mur du fond, puis il rampa doucement vers le cercle d’agents. Avec joie, il découvrit que les agents eux aussi semblaient captivés par Nostram. Il repéra alors une petite ouverture entre leurs corps, et dans le silence le plus total, il réussit à se faufiler à l’intérieur du cercle. Vérifiant que personne ne l’avait remarqué, il s’approcha alors doucement de l’Empereur et l’appela en chuchotant : « Votre Majesté ? » Aucune réponse. Jugeant qu’il ne l’entendait pas vu sa position, Black essaya de grignoter un peu plus d’espace dans le disque, s’immisçant davantage au centre. Il souhaitait, espérait, rêvait que l’Empereur tourne la tête et lui adresse un mot, quel que fusse le mot. Pas à pas, au rythme des paroles du chancelier pour ne pas éveiller de soupçons, il se trouva à quelques centimètres du si vénéré chef d’état. Il déglutit, pour s’humidifier la gorge sèche, et inspira une grande dose d’oxygène. Mais au moment où il voulut renouveler son expérience, deux mains l’agrippèrent et le sortirent violemment du cercle. « Que faites-vous ici ?, tonna un agent à la peau noire -Rien, je… » Black s’aperçut que le chancelier s’était interrompu et que le président Mernine le fixait des yeux. Ses pupilles flamboyaient de colère et il sentit tout le poids de son erreur sur ses épaules. « Qu’on me le colle dehors !, ordonna le même agent. Notre Saint Empereur ne doit pas être dérangé ! » D’autres agents l’empoignèrent pour exécuter l’instruction mais le chancelier les retint d’une voix douce : « Non, non ! Nous n’allons pas lui gâcher la chance de participer à un si bel évènement. Je suis sûr que son agissement n’était pas volontaire n’est-ce pas ? Ce jeune homme m’a paru si sympathique que je m’en voudrais de le laisser s’échapper comme cela. » Les agents le regardèrent interloqués, puis ils lâchèrent leur prisonnier. « Bien, votre… Excellence ! » Le docteur honteux, regagna sa place, fusillé du regard par tous les membres de Terrae. « Il faut bien qu’il comprenne tout ceci et qu’il voit l’importance de cette réunion, ce jeune homme, rajouta t-il avant de poursuivre son discours suspendu. »
Mirelly installa l’agent M sur une chaise et il lui lia les poignets aux accoudoirs. Il appuya ensuite sur sa petite télécommande et plusieurs plans visuels en 3D apparurent. Ainsi, le hall du palais et ses jardins se métamorphosèrent comme le bureau de Mernine constitué d’une foule impressionnante. Mirelly laissa le polégardien découvrir la scène, puis voyant qu’il ne pipait mot, il approcha sa baguette de bois sur l’hologramme de l’Empereur : « Le reconnais-tu ?demanda t-il par une rhétorique » L’agent M ne répondit pas. S’enfonçant le poing de rage dans son pantalon beige, il fit détourner le champs de vision des capteurs 3D vers les hauteurs des plafonds, sur des minces rebords dissimulés. Se dévoilèrent alors des ombres accroupies, camouflées. « Je vous présente mes hommes de l’OMRIPT, déclara gaiement Mirelly. J’ai demandé leur venue pour une protection plus affinée de votre maître… -Rassurez-vous, il me semble que mes collègues s’en sont déjà souciés, coupa l’agent d’une voix faible. -Mais nous ne souhaitons que rendre hommage a votre Empereur…, susurra le directeur. » Il s’approcha des formes bleues et fixa l’agent recroquevillé de douleur sur sa chaise. « Cependant, il se peut que dans notre bonté décuplée, mes hommes risquent de trop bien vouloir faire. Ils n’ont pas forcément la même vision du danger… » L’agent secoua la tête, dépité, et dit : « Et vous préconisez un incident involontaire de votre part ? -Vous réfléchissez vite malgré votre épuisement, sourit Mirelly en lui donnant un coup de pied. Eh bien, en effet, c’est le péril. Vous voyez cette masse d’agents ? » Il pointait le cercle formé par les costumes noirs et M hocha la tête. « Il se pourrait malencontreusement que l’un de mes hommes croit qu’un quelconque danger effleure votre maître. Et qu’il tire. » Soudain, on frappa à la porte : « Quoi ?, s’écria Mirelly irrité de se voir ainsi dérangé -Patron, je m’excuse, mais le service de surveillance des alentours m’a sommé de vous contacter au plus vite. Il y a un problème dont vous feriez mieux d’avoir connaissance. -Quel genre de problème ?, demanda le directeur -Des choses inhabituelles ont été aperçues à la lisière de la ville. Et on attend confirmation des hommes dépêchés sur place, mais il semblerait que ce soit des chars d’assaut. » Mirelly se gratta la tête et garda le silence. En une fraction de seconde, toute sa stratégie se trouvait déroutée et tous ses plans d’action devaient être remis à plat. Mais son esprit était vif, et déjà il trouvait un nouveau moyen de faire pression. Cependant, comme il mettait du temps à répondre, l’officier s’impatienta et réclama d’une petite voix : « Monsieur ? On continue ? Monsieur ? » Mirelly releva la tête, puis observa l’agent M. Il attrapa son manteau et dit d’une voix autoritaire : « Bien sûr qu’on poursuit notre plan ! Ils ont peut être la ville, nous nous avons l’Empereur ! Tout se jouera sur la surprise. S’il le voit en danger, ils obéiront au moindre de nos ordres. -Bien patron. Si vous estimez que ce sera suffisant pour les faire reculer, nous vous suivrons. »
La séance était terminée. Les agents se repliaient autour de l’Empereur qui sortaient. Les dernières salutations avaient été lancées, et les deux mondes se séparaient à nouveau. Le chancelier honora une dernière fois à lui tout seul le président et ses ministres, puis il proposa au docteur Black de le raccompagner. Flatté et revigoré par une nouvelle chance d’entrapercevoir Sa Majesté, le docteur accepta tout de suite l’offre. Ils traversèrent à nouveau le corridor, en sens inverse, et le chancelier refit l’éloge de l’architecture du palais. « Je trouve cet endroit très accueillant, sincèrement. -Oui, en effet, répondit machinalement Black l’esprit ailleurs. » Finalement, sa ridiculisation n’avait servi à rien. Il s’était concentré pour une énième tentative sur la manière de pouvoir rencontrer l’Empereur. Ce dernier s’éclipserait bientôt. Black activa le pas, abandonnant le vieillard qui continuait de s’émerveiller pour tout, et se plaça aux côtés d’un agent. Ils dévalèrent, plus rapidement qu’à l’aller, les escaliers et débouchèrent sur les jardins du hall. La troupe de polégardiens pressa le pas mais soudain tous s’arrêtèrent. Etonné, Black contourna le cercle d’agents et découvrit un petit homme, vêtu d’un ensemble beige et surmonté d’un chapeau melon, qui barrait la route. Ce dernier hurla : « Votre Majesté ne peut pas ainsi nous quitter ! » Les agents se dévisagèrent, surpris par cet énergumène. Certains s’approchèrent pour le bousculer. Aussitôt, il dégaina son arme à feu et actionna une petite télécommande où l’hologramme de l’agent M apparut : « Vous voyez !, cria t-il, je tiens mes promesses ! » Il s’adressait au pâle visage de son prisonnier. Puis, il se concentra sur la troupe de polégardiens et cracha. « Ne tentez rien, bandes de chiens. Mes hommes vous visent un à un. Et je ne veux pas souiller le marbre de ce palais par votre sang. Maintenant, que l’Empereur s’avance et qu’il s’exécute sans aucune compagnie ! » Des murmures au grand galop traversèrent les rangs des costumes noirs. Une agitation se passait au centre du cercle quand soudain un être emmitouflé d’une toge polaire sortit. « Bien, fort bien ! » Il point le canon de son arme sur l’homme et les agents se cabrèrent, cependant ils n’osèrent bouger de peur de risquer l’irréparable. « Maintenant, je t’ordonne d’arrêter la progression de tes chars. Je ne veux pas qu’ils pénètrent sur le territoire de la capitale. -Nous n’avons aucun char ayant ce dessein, coupa le chancelier qui s’était approché doucement, avec une telle légèreté que personne ne l’avait ouï. -Menteurs ! En ce moment même, ils roulent sur notre ville et je devrais vous croire, vous, pauvre fou ? -Je ne dis que simplement ce que je crois bon de dire, affirma Nostram en reculant. » Mirelly enrageait. Mais il gardait son esprit vif et il se tourna vers l’agent qui souffrait, même sur l’hologramme. « Et toi ! Maintenant que je tiens ton maître à ma merci, oseras-tu encore me tenir tête ? Qu’as tu fais de l’enfant ? » Lentement, M releva sa figure emplie de larmes de douleur et il regarda le capteur intensément. Mais il ne dit rien, rien du tout. Le directeur de l’OMRIPT s’agita et réajusta son arme devant l’Empereur. « J’ai une balle d’or spécialement préparée pour rentrer dans votre chair. Alors dites-moi explicitement où se situe le gamin, je sais que vous le savez ! » Mais personne ne parla. Black comprit que l’heure était grave et il vit que son heure d’héroïsme lui tendait les bras. Ne cherchant pas à réfléchir, il se jeta sur Mirelly. Seulement, un officier posté en hauteur tira et atteignit le docteur en plein dans la jambe. Le docteur blêmit et se recroquevilla sur le sol. La détonation résonnait dans le hall immense du palais. L’écho faisait frémir les fonctionnaires en retrait. Le directeur de l’OMRIPT posa alors le canon sur la tête de l’Empereur et beugla une ultime fois : « Où est l’enfant, M ? » Les agents sur place ne purent se contenir plus longtemps. Ils se jetèrent sur l’homme et, dans la confusion, Mirelly appuya sur la détente. Le grand Empereur s’écroula, mort, sa toge retombant mollement sur le sol de marbre. Les officiers tirèrent à leur tour et un carnage commença à se dérouler. Les vitres du hall volèrent en éclats et des géroptères tirèrent des slaves de balles, touchant un à un les officiers. Des agents tombèrent aussi et le marbre rose rougit. Mirelly réussit à s’extirper du flot d’individus et il se colla contre un mur. Il observa le corps de l’Empereur et rit. Une allégresse s’emparait de son corps : il l’avait fait, il avait tué l’Empereur. Le docteur Black, l’avait vu lui aussi. Pleurant, plus par désespoir que par véritable tristesse, il se traîna jusque vers les étoffes polaires. D’un geste de la main, il déblaya les plis de la toge. C’est alors qu’il remarqua que l’homme mort portait un costume noir, une réplique identique de ceux des agents. Clignant les paupières, il examina de plus près la dépouille et devina d’un seul coup l’astuce. Regardant aux alentours, il chercha vainement à qui il pourrait dire l’imposture. Seulement, les balles fusaient si proche de son crâne, qu’il cria en plein milieu du vacarme : « Ce n’est pas l’Empereur ! Ce n’est pas Lui ! » Mirelly entendit et il se retourna, piqué par ces propos. Il se jeta dans la masse d’agents et rampa jusqu’au corps. Il fit la même constatation que Black et il hurla de rage. Soudain, il croisa le regard du chancelier Nostram, éloigné du tumulte. Puis ce dernier sortit, seul, par les grandes portes du hall. Aussitôt, il comprit. « Les chiens ! » Il se releva d’un bond et courut. Mais des agents le bousculèrent et il s’étala plusieurs fois à même le marbre. Quand enfin, il réussit à atteindre la sortie, le chancelier était en bas des marches. Le directeur se laissa rouler en contrebas et il descendit, en boitant, les escaliers. « Attendez, attendez ! C’est Vous ! Vous êtes l’Empereur n’est ce pas ? » Le polégardien ne se retourna pas. Mirelly assista alors à la chose la plus invraisemblable de toute son existence. Le chancelier paraissait se fondre dans le décors et ses vêtements disparurent peu à peu, remplacés par l’énorme toge polaire, identique à celle du cadavre au centre du hall. Sa corpulence s’adoucit et sa taille parut s’élever. Un Lumière intense se dégagea de tout son être puis elle se dissipa. Lentement, le véritable Empereur fit demi-tour et se tint face à Mirelly. « Vous, peuple de ce monde, vous possédez toutes les beautés qui rendraient l’homme heureux. Mais vous ne savez pas voir le plus important… » Haletant, le docteur Black chancela lui aussi à l’entrée du palais. Sa jambe ensanglantée lui procurait une douleur insoutenable, pourtant il résistait à la souffrance. « Vous… vous êtes l’Empereur !, clama t’il du haut des marches » L’Empereur hocha la tête et répéta : « Vous ne savez pas voir le plus important… » Et il se détourna, s’avançant vers la limousine qui stationnait devant la fontaine. Le soleil se couchait et ses rayons éclairaient la silhouette du personnage Impérial, s’abaissant à mesure de sa descente. « Non ! Ce n’est pas fini. Je vais vous tuer !, invectiva le directeur de l’OMRIPT au bord de la crise de nerfs. -Eh bien tirez si vous le pouvez. Je vous le dis, vous êtes brillant, Monsieur Mirelly, mais votre assurance vous jouera des tours…» Il avait affirmé cela, tout en continuant sa progression. Mirelly agrippa son revolver et appuya sur la détente. Un petit clic lui indiqua que la charge était vide. Evidemment, il n’avait prévu qu’une seule balle, persuadé qu’il n’y aurait qu’une seule personne à tuer. Le polégardien pénétra dans sa limousine, sans se soucier de son adversaire. Celle-ci roula et fit le tour de l’Agora avant de sortir, seule, par l’entrée de la place. Le directeur de l’OMRIPT, les yeux embués de rage, s’écroula sur les marches. Il n’écoutait plus, il n’écoutait plus ses hommes qui se faisaient massacrer, ni même par la suite, la rangée d’agents rescapés qui le contournèrent, indifférents à son sort, pour regagner leurs véhicules… A suivre... |
| | | Aléanore Bouquinovore
Nombre de messages : 1237 Age : 33 Localisation : Dans le sud de la France Emploi : Lycéenne Loisirs : Réapprendre à vivre... Date d'inscription : 12/05/2007
| Sujet: Re: Le Véritable Visage de la Lumière... Ven 9 Mai - 21:09 | |
| Euh... Céleste? Joker! Pas le temps --' Donc, je lis *lit (non sans blague)* (milieu du 1er post) Je suis sûr que le vieillard EST l'Empereur! *reprend la lecture* J'en étais sûre, rahhh je suis trop forte, question pour un champion est fait pour moi! C'était super! Et je m'y attendais, je suis trop forte! ^^ La suite! | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Le Véritable Visage de la Lumière... Sam 10 Mai - 0:06 | |
| Ah purée, ça se voyait tant que ça? Crotte, c'était pas voulu... purée de purée... Bah la suite est pour bientôt! Sauf si tu la veux maintenant, parce que je l'ai, mais là je refais mon site... |
| | | Aléanore Bouquinovore
Nombre de messages : 1237 Age : 33 Localisation : Dans le sud de la France Emploi : Lycéenne Loisirs : Réapprendre à vivre... Date d'inscription : 12/05/2007
| Sujet: Re: Le Véritable Visage de la Lumière... Sam 10 Mai - 10:30 | |
| Non ça ne se voyait pas t'inquiète pas, mais je suis du genre à tout deviner... Parce que je réfléchis à ce que je ferai à la place de l'auteur, et donc je tombe souvent juste, mais je trouve ça très bien (je m'en veux, j'ai l'impression que tu l'as mal pris... sniff ). Je devrais me taire hein? désolée.. Mais tu peux attendre avant de poster la suite, c'est comme le vin, ça se bonifie avec le temps! Bonne journée... Et je m'excuse encore une fois.. | |
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| Sujet: Re: Le Véritable Visage de la Lumière... | |
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| | | | Le Véritable Visage de la Lumière... | |
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